Tandis que Stéphane Ashpool avec Le Coq Sportif habillent les équipes de France aux Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, on sait enfin à quoi va ressembler la tenue des 45 000 volontaires, réalisée par Decathlon. Il s’agit d’une panoplie de quinze pièces unisexes, éco-conçues, dont plus de la moitié a été fabriquée en France (les pièces les plus complexes ont plutôt été faites au Vietnam, vu les délais et les quantités). Elles ont nécessité plus de 18 mois de création, afin de répondre à plusieurs critères : apporter une haute visibilité pour que les volontaires puissent être repérables de loin, même dans une foule, pouvoir être modulable en fonction des variations de températures, et bien sûr être les plus fonctionnelles possibles. Pour s’en assurer, l’équipementier français a même fait tester les tenues par des athlètes, à l’instar de la paracycliste Marie Patouillet.
Un pantalon qui se dézippe en short, un coupe-vent modulable, un bob aux motifs colorés, une banane, un sac de transport, des chaussettes, des sneakers… Au cœur de cette panoplie pour les volontaires figure un maillot qui a pris comme inspiration de départ un vêtement on ne peut plus français : la marinière. Celle-ci a été réinterprétée dans un dégradé de turquoise et marine, coupé de façon aléatoire (pour limiter les pertes) dans de grands rouleaux de tissu de polyester recyclé et recyclable. Entièrement fait en France, ce maillot s’avère déjà culte, comme l’explique à Madmoizelle Jean-François Aufort, président de Fil Rouge, fabricant de vêtements français basé à Marseille, qui a produit pour Decathlon ce haut pour les volontaires des JO.
3 questions sur les maillots made in France des volontaires des JO de Paris 2024
Madmoizelle. Comment est née votre collaboration avec Decathlon pour la panoplie des volontaires des JO de Paris 2024 ?
Jean-François Aufort. Je suis le président de Fil Rouge, l’un des ateliers qui a fabriqué le maillot Decathlon pour les volontaires des Jeux Olympiques pour Paris 2024. C’est la première fois qu’on travaille ensemble. C’est Decathlon qui est venu vers nous pour savoir si ce projet pouvait nous intéresser, et on a tout de suite dit oui.
Est-ce compliqué de produire en France autant de maillots pour 45 000 bénévoles ?
C’était un challenge important et intéressant qu’on a pris plaisir à relever. Nous existons depuis 2014 et avons déjà eu l’occasion de collaborer avec d’autres grands équipementiers comme Puma. Donc on sait très bien fabriquer des maillots de sport, mais c’est sûr que là c’était un cran au-dessus en termes de volume. Là, c’est quatre maillots par volontaire, donc ça en faisait au moins 180 000 à produire, mais Decathlon en a commandé un peu plus au cas où. On a commencé en octobre, et on n’a toujours pas terminé. Les designers Decathlon ont fait le prototypage, et nous, on a fait la partie industrielle : la coupe, le marquage (transfert sérigraphique) et le montage du produit. Notre métier principal, c’est de fabriquer du streetwear et du sportswear, donc c’est notre spécialité ce genre de vêtement.
Qu’est-ce qui fait la singularité de ce maillot ?
C’est un produit assez classique, mais pour lequel on a apporté le plus grand soin. Ce qui en fait l’originalité, c’est surtout l’imprimé en dégradé sur les rayures, coupé de manière aléatoire dans les rouleaux de tissus afin de limiter les pertes. Chaque pièce s’avère unique du fait de ce dégradé qui n’est jamais le même le long du rouleau de tissu. Ça rend ce vêtement encore plus unique, en plus d’être créé pour une occasion si spéciale : les JO. Être une petite entreprise française derrière la pièce la plus marquante de la panoplie des bénévoles, c’est un motif de fierté, bien sûr.
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