(ce texte est tiré du blog de Matthias, qui nous a gentiment proposé de le reprendre dans nos colonnes)
JK Rowling avait publié The Cuckoo’s Calling, un nouveau roman à la mi-avril sous un pseudonyme masculin, avant d’avouer ce weekend que oui, Robert Galbraith, c’était elle.
J’adore ce genre de trucs. OH YOU…
D’après Rowling, elle voulait se libérer du poids critique d’être un auteur à succès en publiant un livre sous un autre nom. Le texte serait jugé uniquement sur le texte, et non dans le contexte d’une œuvre ou par le prisme de ce que l’on pouvait penser de son auteur.
Ça se défend autant que ça se respecte.
D’autant que le pari fut, d’un point de vue critique en tout cas, payant, puisque The Cuckoo’s Calling est sorti sous un tonnerre de louanges, vantant tant le style que l’intrigue de ce « premier roman »
, un polar noir. Financièrement c’est plus complexe, puisque d’après le Guardian, le roman ne s’était écoulé qu’à 1500 exemplaires, ce qui pas top et pas vraiment bien non plus.
Si vous êtes mauvaise langue, vous pouvez vous délecter du fait que, moins de 24 heures après la révélation de la supercherie, le livre a été propulsé numéro un des ventes sur Amazon.
Vrai travail d’enquête journalistique (des linguistes ayant eu un doute auraient comparé Cuckoo avec Harry Potter, y trouvant des similitudes) ou éditeur qui avoue en off pour relancer les ventes, on ne saura jamais.
Et après tout, qu’importe. Le pari a été réussi, Rowling a bluffé tout le monde et été jugé sur les mots, rien que les mots. De quoi laver le semi échec de The Casual Vacancy, premier roman post Harry-Potter jugé très moyen. Yay pour JK !
Ceci étant dit je ne peux m’empêcher de remarquer l’absence totale et absolue du livre en version française, puisqu’aucune date de sortie n’a été jusqu’ici annoncé pour chez nous.
À l’inverse, The Casual Vacancy avait profité d’une sortie mondiale, histoire de couper l’herbe sous les pieds du marché gris de l’import de hardcover anglophones.
Mais puisque ce nouveau livre était secret, il était difficile d’expliquer aux filiales monde que « si si ce primoromancier est important, vous DEVEZ le traduire et le sortir mais on peut pas vous dire pourquoi ». Nul doute que le livre sera rapidement disponible chez nous (dès cet automne ?), mais j’aurais trouvé ça d’autant plus audacieux si The Cuckoo’s Calling avait été rendu disponible dans la plupart des langues avant cette révélation.
Les fans de Rowling se retrouvent donc dans cette douillette situation qui leur permet d’importer le livre dans sa version originale et de le lire avant tout le monde. Bonheur de hipster et tant pis pour les recalés du bac d’anglais. D’autant que c’est (a priori), très bien.
Pour une fois qu’on ne s’emmerde pas dans le petit monde de l’édition, qu’un secret aura été préservé un moment et qu’on s’amuse en plein cœur de l’été avant la sacrosainte rentrée littéraire. Merci JK. C’était cool.
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires