Dans un article intitulé J.K. Rowling needs to stop ruining Harry Potter publié le 4 juillet sur NME, Jamie Milton s’insurge contre le fait que la maman du petit sorcier le plus adoré du monde ne cesse d’ajouter de nouveaux éléments sur l’histoire, notamment via son compte Twitter et sur Pottermore.
En effet, l’auteure évoquait par exemple très récemment sur Pottermore le fait qu’il n’y avait non pas un mais deux Harry Potter au regard de l’arbre généalogique du sorcier.
Il est vrai qu’à travers ce média en particulier, J.K. Rowling ne cesse de nourrir ses fans de nouveaux éléments. Délire d’auteure qui ne veut pas sombrer dans l’oubli ? Plan marketing visant à se faire toujours plus de fric sur le succès ?
J’y vois complètement autre chose.
Harry Potter ou l’œuvre qui dépasse son auteure devenue spectatrice
Comme le souligne Jamie Milton dans son article, la série Harry Potter s’étend sur sept tomes, qui prennent de plus en plus d’ampleur à mesure que l’on avance dans le temps — il n’y a qu’à comparer la taille du premier et du dernier tome par exemple.
Cette épaisseur progressive est le signe qu’il y avait davantage de choses à creuser dans cet univers.
D’ailleurs, si le premier tome peut être classé dans les romans pour enfants, les suivants sont plutôt destinés aux ados, jeunes adultes et même aux adultes. Ce qui s’explique avec la longueur des ouvrages, les faits racontés et la profondeur psychologique des personnages.
J.K. Rowling a créé de toutes pièces un monde venu tout droit de son imaginaire extrêmement fécond, et ce qui semble se passer, c’est que cet univers a carrément dépassé sa propre créatrice !
J.K. Rowling se retrouve elle-même dans une position de spectatrice : elle est parvenue à poser des fondations tellement solides à son monde, à créer des sociétés et des interactions entre ses personnages auto-suffisantes, que tout cela n’a guère plus besoin de création, mais juste de contemplation.
À mon sens, J.K. Rowling n’ajoute pas de nouveaux éléments : elle fait part de ce qu’elle observe et déniche, avec la même excitation qu’une exploratrice ayant découvert une nouvelle contrée.
Une communauté de potterheads friande et stimulante
Si J.K. Rowling ne cesse d’approfondir son univers, de continuer à visiter les pièces du grand manoir de son imagination, c’est aussi qu’elle a une communauté très investie et friande de détails.
La sortie du dernier tome d’Harry Potter a laissé beaucoup de lecteurs et de lectrices orphelines. Difficile de dire au revoir à des personnages auxquels on s’est attaché et avec lesquels on a aussi peut-être grandi.
En continuant à disséminer des informations sur l’univers du sorcier, J.K. Rowling ne fait qu’entretenir la magie !
Si Jamie Milton n’est pas très emballé par ces détails, il n’empêche que quelques jours avant, son propre site NME partageait un article sur cette histoire de deuxième Harry Potter, ce qui est signe qu’il y a une communauté (massive) que cela intéresse.
Le phénomène Harry Potter est unique. L’identification à l’œuvre est universelle et incontestable. Que l’on soit grand•e ou petit•e fan, on est nombreux•ses à connaître la maison de Poudlard à laquelle on appartient. Et on a envie de l’afficher et d’en défendre ses couleurs (même la rédac était entrée dans le clash) !
La communauté s’est même trouvé un nom : les potterheads.
Alors si J.K. Rowling continue de faire grossir cet univers, c’est qu’il n’a rien de commun. Le simple fait de le nourrir toujours plus en est une preuve. Et le simple fait d’être aussi proche de ses lecteurs et lectrices est tout à fait remarquable.
Cela dépasse la simple littérature !
Une démarche historique à l’heure d’Internet
Si les lecteurs et lectrices d’Harry Potter sont friand•es d’anecdotes, si son auteure prend plaisir à l’exploration de sa propre imagination, c’est dans une démarche quasiment archéologique, historique.
De la même manière que les passionné•es d’une époque vont se documenter dessus, les fans d’Harry Potter peuvent lire moult ouvrages pour percer toujours plus de mystères, connaître la petite particularité qui fera mouche.
Cette démarche est d’autant plus facilitée par Internet aujourd’hui, puisque les fans connaissent les plateformes où se réunir pour concentrer leurs discussions. Or c’est précisément à ces endroits que les informations sont disséminées. Auprès des grand•es fans, donc.
On peut faire le choix de s’arrêter aux livres tout comme on peut prendre plaisir à accumuler le plus de nouvelles informations possible. On a la chance de pouvoir choisir l’un ou l’autre aujourd’hui grâce à Internet, de pouvoir ne pas couper le cordon trop rapidement, alors autant en profiter !
C’est comme les jeux vidéo en monde ouvert, où l’on peut choisir de suivre l’intrigue principale tout comme on peut avoir envie d’explorer chaque forêt, chaque village, car c’est là que l’on trouve du plaisir.
Dans tous les cas, explorer davantage un univers aussi passionnant et riche que celui d’Harry Potter ne vient rien gâcher, car il y aura forcément toujours des choses étonnantes et enthousiasmantes à découvrir.
Et toi, que penses-tu de toutes les informations apportées par J.K. Rowling sur Harry Potter ?
À lire aussi : « Harry Potter » vu à travers le prisme de la philosophie
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Les Commentaires
Ensuite concernant les livres en eux-mêmes, la différence de traitement entre certains personnages est révoltante:
- Drago Malefoy, fils à papa pourri gâté s'en sort à merveille alors qu'il était un mangemort et qu'il approuvait les idées des sangs-purs quand Marietta Edgecombe est haïe parce qu'elle a trahi l'arme de Dumbledore. Alors, oui elle a mis des élèves en danger et elle a adhéré par loyauté pour Cho Chang mais elle avait des raisons d'avoir peur (pour sa mère qui travaillait au ministère), parce que c'est la peur qui dicte ses actes. Haïr Marietta et aduler Drago est à mon sens sexiste surtout que Drago est pratiquement l'équivalent d'un sorcier nazi et qu'il a commis et a été témoin de crimes. D'ailleurs au sujet de Marietta, voici ce qu'en pense JK Rowling:
- On peut aussi évoquer le cas Pansy Parkinson et Drago Malefoy, deux personnes ayant exactement les mêmes idées:
Que Pansy soit un personnage "défouloir", ok mais je ne vois pas en quoi Drago était différent d'elle, pour moi ils se méritent.
En parlant de racisme, le cas de Cho Chang est souvent évoqué: http://dailyoftheday.com/j-k-rowling-gets-slammed-for-racism-in-harry-potter/
J'ai remarqué aussi que la plupart des personnages féminins finissent dans un mariage et avec des enfants. Et on voit que JK Rowling avec Lily et Molly a déjà une idée bien précise de la maternité surtout quand elle a opposé Molly à Bellatrix. J'adore toujours cette saga, mais c'est clair qu'elle est loin d'être sans défauts et avec du recul j'en remarque de plus en plus.
Elle refait les mêmes erreurs avec les films, dommage.