Après avoir été deuxième dame des États-Unis de 2009 à 2017, Jill Biden s’affirme comme une discrète première dame depuis l’investiture de son mari Joe Biden, en janvier 2021. Mais c’était sans compter sur la police du style autoproclamée…
Les collants (de Jill Biden) de la discorde
Le 1er avril 2021, la nouvelle FLOTUS (First Lady Of The US) a été aperçue à la descente d’un avion dans le Maryland, de retour d’une visite en Californie.
Elle a eu l’audace de porter un total look noir, composé d’un sobre blazer, de ce qui ressemble à une robe au haut noir et au jupon longueur genou ourlé de cuir, de bottines à talons, et de… collants à motifs !
Peut-on être trop vieille pour porter des collants à motifs ?
C’est ce détail qui a aussitôt provoqué l’ire de certains conservateurs. Comme l’éditorialiste Wayne Dupree qui s’est fendu d’un article sur son site, rubrique « politique » :
« Ce look était inapproprié à bien des égards — bien trop jeune pour une femme de son âge mûr, bien trop pointue pour cette dame âgée et coincée, et bien trop maladroit pour une apparition publique — à moins que ce ne soit Halloween, et même là, ce serait trop. »
Particulièrement fier de lui, il a même tweeté son article avec une légende où le jugement de valeur puise dans le sexisme comme dans l’âgisme :
« Madonna a appelé et elle voudrait que vous lui rendiez son look trash, Doc »
https://twitter.com/WayneDupreeShow/status/1378931661447004160
D’autres internautes sont venues à la rescousse de celle qui détient un doctorat en sciences de l’éducation de l’University of Delaware depuis 2007.
« Si j’avais d’aussi belles jambes que Docteur Jill Biden dans des collants résille et bottines, je porterais exactement la même tenue. »
Notez que Jill Biden a un passé de mannequin, comme elle le rappelait auprès du magazine américain Vogue en novembre 2008. Blonde aux yeux bleus d’1,68 cm, avec une silhouette de podiums : c’est ce qui s’appelle correspondre aux standards de beauté dominants. Et quand on y réfléchit, d’autres épouses de présidents — comme Melania Trump ou Carla Bruni — ont également eu un passé de mannequins, comme si ce genre de physique faisait partie du cahier des charges pour être une première dame bien comme il faut…
Mais revenons à nos moutons : les collants de la discorde.
L’avenir des États-Unis ne dépend pas des choix esthétiques de Jill Biden
Le fait que les choix de tenues d’une première dame soient autant scrutés, et suscitent autant de commentaires, montre bien que les femmes subissent une pression esthétique particulière. Et avec l’âge, on attend d’elles toujours plus de conformité, pour ne pas dire de retenue — voire d’effacement.
Toute « taille mannequin » soit-elle, la silhouette de Jill Biden n’empêche ni des médias, ni le grand public de juger durement ses choix esthétiques alors que l’avenir du pays n’en dépend pas du tout. Ce qui peut aussi rappeler les conversations, de notre côté de l’Atlantique, autour des tenues de Brigitte Macron, pour savoir si elles « conviennent bien à son âge » ou non.
Bref, la police du bon goût regorge toujours de sexisme et d’âgisme. On ne peut qu’imaginer la violence des commentaires si ces femmes correspondaient, ne serait-ce qu’un peu moins, aux critères de beauté dominants…
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