Jusqu’à la fin du mois, Apple lance une campagne pour promouvoir la diversité et l’inclusivité sur toutes ses plateformes. Nous avons discuté avec quelques ambassadrices du projet.
On dit souvent que les algorithmes sur Internet ont des biais sexistes ou racistes. Mal entraînées, les intelligences artificielles ont tendance à toujours mettre en avant le même genre de contenus. Apple a décidé de changer la donne en lançant la campagne Vives voix. Ce mois-ci, tous les services d’Apple en France (Apple Music, TV, Store et Podcast) mettent en avant des talents qui célèbrent la diversité.
Dans tous les domaines, on trouve des artistes, des créateurs et créatrices qui s’activent pour faire bouger les lignes et participent à rendre des espaces plus inclusifs en France. La tech, la musique électronique ou les jeux vidéo par exemple sont des milieux qui sont souvent considérés comme masculins. Pourtant, de nombreuses femmes se démènent depuis des années pour montrer qu’elles y ont tout autant leur place.
Vibz, une appli de danse inclusive en réalité augmentée
Xuan-Vi Tran et Amalia Salle ont, par exemple, créé une application de tutoriels de danse. Sur Vibz, tout le monde peut apprendre une danse et s’aider d’un ou une chorégraphe visible en réalité augmentée.
Les deux femmes ont créé leur start-up après le premier confinement et l’application Vibz est disponible depuis le mois d’août 2020. « L’idée était là avant le Covid, mais comme la situation ne me permettait pas de pratiquer, on s’est lancées à fond dans ce projet », retrace Amalia Salle. Les deux femmes se sentent « hyper fières et hyper contentes » de faire partie de l’initiative Vives voix.
Xuan-Vi Tran gère le côté tech de Vibz tandis que Amalia Salle se concentre sur le côté administratif et artistique de l’application. Pour la première, il n’y a aucun doute : « C’est dur en France de trouver des modèles femmes dans la tech ». Elles espèrent que leur participation au projet fera passer un message d’acceptation et de dépassement de soi.
Xuan-Vi Tran détaille : « On veut montrer qu’on peut aller au-delà des barrières psychologiques : ce n’est pas parce qu’on est une femme qu’on ne peut pas créer des applis et ce n’est pas parce qu’on est un homme qu’on ne peut pas danser en talons ». « Il n’y a pas de limites, renchérit Amalia. Quand on a de bonnes idées et qu’on travaille pour les réaliser, le seul blocage, c’est nous-même. »
Chez Accidental Queens, les jeux mobiles portent des valeurs
Diane Landais et Miryam Houali aussi ont dû dépasser leurs limites pour s’imposer dans leur domaine. Ensemble, elles ont créé le studio de jeux vidéo « Accidental Queens ». À travers leurs jeux sur mobile, elles parviennent à aborder des sujets importants comme « le vécu des personnes LGBT, les violences faites aux femmes, le rapport aux médias et à l’information », explique Miryam Houali. Ainsi, leurs jeux A normal lost phone
et Another lost phone mêlent mystère, émotion et humour.
Elles sont également ravies de faire partie de l’initiative Vives voix. « Cela nous donne énormément de visibilité auprès d’un public qui n’aurait pas découvert nos jeux autrement », se réjouit Miryam Houali. Elle espère que cette initiative permettra de « ramener plus de diversité dans l’industrie du jeu vidéo ».
Pour Diane Landais, Vives voix montre que « le monde dans lequel on vit est de plus en plus engagé ». Son associée y voit aussi la reconnaissance d’un énorme travail fourni depuis 2017 pour créer ce studio et un encouragement pour la suite.
« Je ne me sens pas toujours légitime »
La DJ et manageuse du label « Mama loves ya » Anetha est également touchée de faire partie du projet Vives voix. En tant qu’artiste de musique électronique, elle estime qu’il est parfois compliqué de se positionner sur ce genre de sujets : « Je ne me sens pas toujours légitime, j’ai parfois peur de tout mélanger. Mais j’essaye de me battre à mon niveau, de soutenir les initiatives pour lesquelles je pense avoir un réel rôle à jouer. »
En tant que femme dans le milieu de la musique électro, elle sent une différence de traitement par moments : « des comparaisons désagréables, des différences de cachet injustifiées, des accusations en tout genre (comme quoi j’avais un « ghost producteur » qui produisait mes tracks à ma place), sans parler des commentaires bien lourds sur les réseaux sociaux ». Elle espère que cette initiative prouvera « qu’il y a de plus en plus de femmes talentueuses présentes et qui essayent de se faire une place dans la musique électronique ». « Les femmes sont bel et bien là. C’est un fait, et ça fait super plaisir », conclut-elle avec le sourire.
Et nous aussi, ça nous fait très plaisir de découvrir autant de femmes talentueuses grâce à cette initiative !
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