En partenariat avec stories.ubisoft.com, le webzine d’Ubisoft (notre Manifeste)
Il y a quelques mois, j’ai découvert un jeu vidéo qui m’a happée corps et âme.
Il réunissait tout ce que j’aime : c’était un RPG dans un monde ouvert heroic fantasy, avec des villes, des tavernes, des dragons, des mystères, des arbalètes.
Mon héros franchissait des cols de montagne, affrontait des créatures mythiques, forgeait ses propres armes, préparait des potions et cueillait des plantes.
Ce jeu, tu le connais. Le monde entier le connaît, depuis sa sortie… en 2011.
Car ce jeu, c’est The Elder Scrolls V: Skyrim.
Je découvre toujours les jeux vidéo en retard
Ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres : la majorité des sorties, je les découvre très en retard. Quand le monde est passé à autre chose, quand la hype s’est atténuée, quand d’autres nouveautés les ont remplacées.
Mon premier Assassin’s Creed, c’était le second opus. Je l’ai dévoré en 2017. Il est sorti en 2009.
Mon dernier coup de cœur visuel, c’était Journey, qui m’a émerveillée en 2016. Il est sorti en 2012.
J’envisage actuellement de finir Final Fantasy IX pour la première fois de ma vie. Record battu : il est sorti en 2000.
J’avais envie de te raconter comment j’ai acquis cette drôle d’habitude… et pourquoi je n’ai absolument pas prévu de m’en défaire !
Suivre l’actualité des jeux vidéo, ça coûte cher
Au commencement était l’argent. Comme dans beaucoup d’histoires.
Niveau consoles, je me suis arrêtée à la PlayStation 2 (2000) que j’ai achetée d’occasion à un pote au lycée. J’avais zéro thune et ma mère refusait catégoriquement d’investir dans une PS3.
Jusqu’à la Nintendo Switch que j’ai reçue à mon anniversaire en 2018, ma dernière console portable, c’était… la GameBoy Advance SP (2003).
Et ce n’est pas sur mon ordi portable premier prix, ni sur mon Mac de travail, que j’aurais pu poncer Assassin’s Creed Odyssey !
Les années passant, les jeux sont devenus de plus en plus complexes et complets, ce qui a forcément un coût. Pendant longtemps je n’avais tout simplement pas l’argent pour une PS4, ni pour une télé, ni pour une nouveauté à 60€.
Suivre l’actualité des jeux vidéo, c’est chronophage
Il paraît que le temps, c’est de l’argent, alors maintenant qu’on a parlé d’argent, parlons de temps.
Je ne suis pas spécialement forte en gaming. Enfin, disons que je suis plus douée pour planter des citrouilles dans Stardew Valley que pour échapper à une course-poursuite dans Watch Dogs.
J’ai fini très peu de jeux à 100%, je suis nulle en énigmes, je vise très mal, je me trompe de boutons, bref, une vraie caricature. Mais j’ai l’essentiel : je m’amuse !
Simplement, je n’avance pas vite. Et c’est encore pire dans les RPG, mon genre favori, car je fais absolument toutes les quêtes annexes insignifiantes avant de m’intéresser à l’histoire principale.
Me lancer dans un gros jeu, un triple A comme on dit, c’est partir pour des semaines et de semaines de loisir que je savoure à mon rythme, sans me presser.
J’alterne entre des périodes de grosse addiction et des saisons entières sans toucher la moindre manette, sans jamais m’en vouloir.
Quel plaisir de savoir que ma liste de jeux à découvrir est assez longue pour que je ne puisse jamais m’ennuyer, et s’enrichit de mois en mois !
Je ne suis pas la seule à jouer aux jeux vidéo en retard
Grâce à mes connexions dans le milieu (en la personne de ce bon Noddus, rédacteur chez Gamekult), j’ai découvert que je n’étais pas seule.
Ce passionnant article de Canard PC m’a plongée dans une communauté dont je fais partie sans le savoir : celle des patient gamers, réunie notamment sur Reddit !
Le journaliste explique :
« Dans ce lieu hors du temps, du buzz et de la hype, des modérateurs implacables […] censurent toute mention de jeux vidéo récents. […]
Le patient gaming est une bestiole très différente du rétrogaming. Ici, on ne cherche pas forcément le look 8 bits, les gros pixels et la musique à base de blip-bloup.
La pratique consiste à acheter, jouer et terminer les jeux lorsqu’ils ont atteint une période particulière de leur existence. […]
Dans la communauté des joueurs patients, la règle officielle est carrée, précise : il faut attendre au moins six mois après la sortie d’un jeu. »
Ces gens attendent volontairement avant de commencer un jeu, afin de l’acheter moins cher, de ne pas être pollués par la hype et de pouvoir y jouer à leur rythme.
On peut dire que je suis une hardcore patient gamer, avec mes années de retard… mais finalement, on partage le même rapport aux jeux vidéo !
Jouer aux jeux vidéo en retard, pour moins galérer
Pour moi qui ne suis pas la plus douée aux jeux vidéo, jouer des années après tout le monde, c’est aussi compter sur une aide précieuse.
Les soluces complètes, conseils, indices, vidéos let’s play et astuces sont légion, ce qui me permet de ne pas être frustrée par une énigme que je n’arrive pas à résoudre ou un boss que je ne parviens pas à battre.
À mes yeux, le gaming est un loisir, et doit donc rester un plaisir. Galérer pendant des heures ne m’amuse pas du tout.
Alors quand j’estime avoir assez essayé, je n’ai aucune honte à aller fouiller le Web d’il y a 5 ans pour trouver la solution au problème qui bloque mon avancée.
Jouer aux jeux vidéo en retard, et me reconnecter aux gens
Je n’ai jamais été 100% intégrée dans des communautés gaming — en partie parce que je ne suis pas assez l’actualité pour pouvoir débattre du « jeu du moment » avec les fans du genre.
Mais j’ai quand même autour de moi plein de gens passionnés de jeux vidéo, et j’adore en parler avec eux !
Rattraper un jeu « en retard », c’est comme regarder ENFIN la série préférée de ta meilleure pote : ça ouvre plein de nouveaux sujets de conversation.
J’ai par exemple passé des heures à creuser le lore (les mythes, légendes, l’histoire étendue) de Skyrim, que beaucoup connaissent déjà sur le bout des doigts.
J’ai eu des déjeuners entiers à m’enthousiasmer sur mes personnages préférés dans Rayman, sous le doux regard d’une amie qui avait poncé le jeu des années plus tôt.
Et je ne parle même pas des threads Reddit ou des vidéos YouTube que je redécouvre bien après leur création, une fois que j’ai envie de lire d’autres avis sur le jeu que je viens de finir !
Pour toutes ces raisons, j’adore découvrir des jeux vidéo en retard !
Redécouvrir des jeux vidéo grâce au portage
Mon petit plaisir de l’hiver, c’est que j’ai The Witcher 3 à découvrir. Il paraît que c’est pas mal cette petite nouveauté… sortie en 2015.
Mais comme le jeu vient d’être porté sur Nintendo Switch, ça me donne l’occasion de m’y mettre !
C’est quelque chose qui me plaît énormément avec cette console : de nombreuses œuvres un peu anciennes sont portées dessus, et ça me donne autant de merveilles à découvrir.
Adapter un jeu sur Switch, c’est lui octroyer une nouvelle jeunesse, l’offrir à toute une génération de joueurs et joueuses qui l’avaient raté à sa sortie.
Par exemple, je viens d’installer Ōkami, une superbe création inspirée des estampes japonaises, qui me faisait de l’œil à sa sortie en 2006 mais sans que je puisse me l’offrir.
13 ans plus tard, je peux y jouer sur ma Switch, au fond du lit, et faire un high-five mental à la moi de 15 ans qui bavait d’envie devant la jaquette en vitrine du Micromania…
C’est ma petite revanche sur la vie !
Je te laisse retrouver de passionnants articles autour du jeu vidéo, de nos habitudes et de la société sur Stories, l’excellent webzine d’Ubisoft !
À lire aussi : Les PETITIPS de Charlie pour les meufs qui aiment les jeux vidéo (ft. Léopold)
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