Souvenez-vous : en 2011, Émilie Laystary vous parlait des jeux qui ont bercé son adolescence, à base d’Age of Empires et de Resident Evil. Aujourd’hui, je reprends le flambeau pour vous présenter les univers dans lesquels l’ado que j’étais passais de longues heures fébriles au lieu d’aller faire des trucs de série télé, genre traîner au centre commercial avec mes copines ou me mettre au skate.
Final Fantasy IX, un amour de RPG
On va pas rentrer dans le débat « quel est le meilleur des Final Fantasy » (de toute façon c’est le Tactics Advance voilà la question est résolue), promis.
Final Fantasy IX fut un de mes premiers jeux sur PS One, et mon tout premier RPG. La débutante que j’étais ne comprenait rien au système de personnages multiples : par exemple, je ne savais pas que si on te propose de nommer un personnage, il va devenir jouable et t’accompagner pour longtemps. C’est donc du haut de toute ma maturité que j’ai baptisé Steiner (le soldat lourdaud) « Débile » en ricanant.
Bravo le veau.
N’empêche que Débile, il pécho.
Plongée dans ce monde merveilleux bourré de chemins de traverse, d’animaux trop cool et de Mogs postiers, j’ai joyeusement laissé derrière moi devoirs de français et rangement de ma chambre pour me plonger corps et âme aux côtés de Djidane (le blondinet à la coupe douteuse et à la queue de singe), cette nouille de Dagga et surtout Bibi et Freya, mes préférés (c’est mon côté dark qui parle).
Je me suis découvert une faiblesse qui ne m’a jamais quittée : je suis in-ca-pa-ble de résister à la moindre quête annexe, au moindre mini-jeu. J’ai passé des heures à sauter à la corde, à jouer aux cartes, à creuser la map à dos de Chocobo, à trouver des chats perdus… et je n’ai jamais fini Final Fantasy IX. J’ai fini très peu de jeux vidéo dans ma vie, en fait. La faute aux concepteurs qui cachent des passe-temps chronophages dans tous les coins.
Et je ne me suis même pas fait spoiler la fin, depuis toutes ces années. La vie est un cadeau.
Fable : le bien, le mal, ma canne à pêche et moi
Après Final Fantasy vint ma période Xbox, offerte par un pote qui « en avait un peu marre ». Oui, je choisis bien mes potes.
Et sur la Xbox, il y avait Fable, un jeu fort sympathique et déjà, à l’époque, assez célèbre. On y incarne un jeune garçon, puis un jeune homme, dans un monde de type médiéval/fantasy très ouvert dans lequel on peut se balader à sa guise et interagir avec tout ce qui passe. La dimension de choix était au coeur du jeu : on peut devenir guerrier itinérant ou se construire une maison, fonder une p’tite famille et vivre d’amour et de cidre frais.
Si vous avez lu la sous-partie précédente, vous voyez où je veux en venir : oui, il y avait plein de quêtes annexes. Plein. Vraiment. Beaucoup.
Oui, j’ai passé des dizaines d’heures de jeu à pêcher, sans avancer plus loin que le petit étang suivant où je lançais inlassablement ma ligne.
Je pêchais, je croquais des pommes, je me baladais, et j’ai toujours ignoré le côté « karma » qui plaisait tant aux joueurs/joueuses et aux critiques. En effet, dans Fable, on peut faire ce qu’on veut, mais ce n’est pas sans conséquence : si on colle un pain au premier venu, on finit par être catalogué « méchant » et on se fait courser par les gardes dès qu’on pose un orteil dans une ville. Ce qui peut devenir problématique.
Ma fidèle canne à pêche et moi, on se tenait bien loin de ces préoccupations politiques, ça c’est sûr. Du coup, jouer à Fable, c’était comme une petite balade en forêt, sans les insectes, et sur mon canapé.
Metal Gear Solid ou mes débuts de fake geek girl
Je vous le dis sans fard : si j’ai commencé à jouer à Metal Gear Solid, c’était pour pécho. Enfin, pécho… Un petit statut personnalisé sur MSN m’aurait suffi. J’avais 14 ans après tout.
Comme beaucoup, j’avais un crush du lycée, et il était plutôt du côté « geek pas très sociable » de la Force. C’est bien la seule fois où mon choix lamentable « allemand seconde langue » au collège s’est révélé utile : on était deux à faire allemand dans ma classe. Deux. Du coup, qui venait réviser son allemand chez moi ? Le crush. Ich liebe es, wenn ein Plan funktioniert.
Ce crush, que nous appellerons Alex parce qu’il s’appelle Alex, m’a tellement rebattu les oreilles avec Metal Gear Solid que je l’ai sommé de me le prêter pour faire chauffer ma PS One (la grise, là, avec l’emplacement pour mettre le disque placé sur le dessus). Et ce fut le début d’une addiction.
Vous savez ce qu’il se passe quand on met une personne un peu nulle aux jeux vidéo devant Metal Gear Solid, un jeu d’infiltration basé sur la discrétion, les réflexes et, accessoirement, qui demande de savoir se repérer un peu dans l’espace ? On obtient une manette quasiment fracassée contre le mur, voilà ce qu’il se passe.
Je sais que je suis nulle, mais j’ai ma fierté, quand même, et avoir besoin de 13 essais pour passer LES DIX PREMIÈRES MINUTES DU JEU, avec Alex qui m’emmerdait à vouloir prendre la manette pour le faire à ma place, ça m’a quelque peu soulée. Heureusement, j’ai fini par comprendre le concept et je peux affirmer, le torse bombé, avoir fini Metal Gear Solid DEUX FOIS. C’est un record pour moi.
Ce premier opus (enfin, « premier », ça se débat, mais disons premier pour faire simple) donnait un aperçu du côté très cinématographique des jeux d’Hideo Kojima, qui suivent un vrai scénario avec beaucoup d’inspirations venues du 7ème Art. Mais ce qui a confirmé mon amour pour la saga, ce fut…
Metal Gear Solid 3: Snake Eater, le jeu qui a flingué mes hormones
Je ne parlerai pas de Metal Gear Solid 2: Sons of Liberty, que j’ai fini mais qui ne m’a pas fait frétiller. Allez, zou, on passe direct au 3, le jeu qui m’a rendue dingue.
Comme vous le voyez ci-dessus, Solid Snake, héros de MGS 1, est un amas de pixels cubiques aux cheveux courts et à la tenue grisâtre. Dans Metal Gear Solid 3, qui se déroule dans les années 60, on incarne Naked Snake, son « ancêtre », qui débarque dans la jungle russe pour aller sauver un ingénieur soviétique capturé par les méchants, façon James Bond.
Et Naked Snake, il ressemble à ça :
Salut bébé.
Non seulement je suis tombée irrémédiablement et désespérément sous le charme de ce héros cliché comme pas deux (musclé, viril, barbu, luttant contre bêtes sauvages et méchants russes tout en se recalant une épaule démise en grinçant à peine des dents), je suis surtout rentrée dans l’intrigue de
Snake Eater à fond les ballons.
Pour le coup, les quêtes annexes et mini-jeux ont été relégués dans un coin de mon esprit : je voulais savoir ce qu’il allait se passer, comment ça allait finir, qui allait trahir qui et je retenais mon souffle devant des cinématiques qui, pour l’époque, étaient magnifiques.
J’ai pleuré à la fin. À la fin d’un jeu vidéo, quoi ! Je ne pensais pas que ça m’arriverait un jour. Et Metal Gear Solid 3 reste le seul jeu devant lequel j’ai pleuré, un des rares jeux que j’ai fini 5 fois, dont je possède la version collector et dont j’écoute la bande-originale en faisant le ménage. Il faut dire qu’elle contient des pépites…
I’m stiiiiiill in a dreaaaaaam Snaaaaake Eater !
Rien que de vous en parler, j’ai envie de dégainer ma PS2 et de retourner manger des serpents, endormir des ennemis et me camoufler en arbre. Allez, j’me tire, rendez-vous à Groznyj Grad !
À vous ! Quels sont les jeux qui ont bercé votre adolescence, et pourquoi vous ont-ils tant plu ?
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