« Bah je vais où ? Je suis dans la rue. Ok. »
La jeune femme qui témoigne a été témoin de cette situation trop souvent. Et c’est pour cela qu’elle le fait, avec le soutien des Apprentis d’Auteuil, une organisation qui apporte son soutien aux jeunes et aux famille fragiles.
https://youtu.be/np4bGCYnTCk
Dans cette vidéo relayée par le Huffington Post, elle explique :
« J’ai vu beaucoup beaucoup de jeunes partir. Du jour au lendemain on les a mis à la rue. […] Donc ça, ça va faire une personne qui va être en situation d’errance, qui va aller à droite, à gauche.
C’est difficile, je me dis que je suis scolarisée, j’ai pas de ressources familiales ou de soutien familial, donc quelque part je suis à la rue, je vais être obligée d’être déscolarisée. »
« Un jeune SDF sur trois a été placé en foyer »
Cet appel, c’est pour tirer la sonnette d’alarme sur la situation de tous ces jeunes qui sont placés en foyers en raison de leur situation familiale difficile, et qui à leur majorité se retrouvent souvent dans des situations très délicates.
Selon les Apprentis d’Auteuil, un tiers des jeunes qui sont à la rue sont passés par les foyers d’accueil. Le Huffington Post a d’ailleurs fait confirmé ces chiffres par le sociologue Julien Billon :
« Ces statistiques sont exactes, c’est celles que nous connaissons tous.
À leurs 18 ans, la rupture des jeunes avec les foyers est violente. Ils sortent d’un univers où ils sont très encadrés, avec des éducateurs, une surveillance continue, un contrôle régulier, et un accompagnement a priori bienveillant et, du jour au lendemain, ils ne sont plus pris en charge d’une quelconque manière. »
L’accompagnement des jeunes SDF français est-il insuffisant ?
En réalité, il existe un dispositif appelé Contrat Jeune Majeur qui peut permettre de prolonger la prise en charge.
Il faut en faire la demande à l’avance au Conseil Général, qui gère ce qui se rapporte à l’Aide Sociale à l’Enfance. Cela peut être le paiement du loyer du jeune, ou une allocation par exemple.
Mais tous ceux qui en font la demande ne l’obtiennent pas, et les attributions sont très variables selon les départements. En effet, il est précisé dans un arrêt du Conseil d’État
datant de 1996 la chose suivante :
« Le président du conseil général n’est pas tenu d’accorder ou de maintenir le bénéfice de la prise en charge par le service chargé de l’aide sociale à l’enfance, mais dispose d’un pouvoir d’appréciation. »
Suite aux remarques faites dans les commentaires, c’est d’ailleurs ce qu’avancent les Apprentis d’Auteuil :
« Il existe en effet des contrats jeunes majeurs, qui prolongent leur prise en charge jusqu’à leurs 21 ans.
Mais malheureusement, ce contrat est de plus en plus difficile à obtenir et peut être rompu à tout moment par l’Aide sociale à l’enfance, ce qui plonge les plus fragiles dans une grande précarité.
Son élargissement à un plus grand nombre de jeunes fait aussi l’objet d’une de nos propositions. »
En avant pour la Jeunesse 2017
Et si on parle ici de propositions, c’est parce que le message des Apprentis d’Auteuil va plus loin : il renvoie vers le site Jeunesse 2017. Quatre jeunes en lien avec les Apprentis d’Auteuil y témoignent de leur parcours, mais surtout d’une expérience qu’ils ont menée avec d’autres.
https://youtu.be/CjzlBBeAHwE
Sur le site, on trouve en effet une vingtaine de propositions qui prennent la forme d’un manifeste, dont les auteurs rêvent qu’il atteigne les candidats à la Présidentielle, pour qu’ils prennent enfin en compte la jeunesse :
« Après une concertation d’un an et demi rassemblant jeunes, parents, éducateurs, enseignants, bénévoles, donateurs, notre manifeste sort le 7 décembre.
Famille, éducation, société, insertion, nous proposons 20 mesures concrètes écrites par, pour et avec les jeunes. »
Parmi les propositions, une éducation à la citoyenneté, le renforcement du soutien éducatif, plus de crèches, et un certain nombre de mesures pour aider les jeunes qui sont dans la situation évoquée précédemment : plus de contrats jeunes majeurs, la possibilité de finir son année scolaire post-majorité, un accompagnement vers l’insertion plus efficace.
Et toi, est-ce que tu as été dans une situation similaire ? Et est-ce que ces mesures te parlent et te donnent envie d’interpeller les personnalités politiques ? Tu prendrais « le parti des jeunes » ?
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