On connaît le schéma qui concerne bon nombre de jeunes issu•e•s de la classe moyenne/aisée en France : après le baccalauréat, à plus ou moins dix-huit ans, l’enfant chéri•e prend son envol, part faire des études, un apprentissage, ou commence à travailler, et quitte le nid familial. Il/elle loue un petit chez-soi de modeste facture mais abordable et commence sa vie en tant que grande personne… Puis acquiert un statut moins précaire et s’installe potentiellement avec un•e bien-aimé•e dans un logement plus grand et plus confortable, etc. jusqu’à, par exemple, fonder sa propre famille.
Et l’histoire se répète.
Mais aujourd’hui, les choses se gâtent et ce schéma n’est plus si répandu. Selon une étude publiée dans le journal Le Monde, et réalisée par la FAP (Fondation Abbé Pierre), 4,5 millions de jeunes majeur•e•s (dont 1,3 million a plus de 25 ans) sont aujourd’hui hébergé•e•s chez de la famille ou des amis.
Parmi ces jeunes, 1,9 million sont des étudiant•e•s — donc généralement sans revenus — mais 1,5 million travaillent ! Cela veut dire que, malgré leur salaire, ils/elles ne peuvent pas se permettre un logement. Toujours selon cette étude, le nombre de personnes dans cette situation a fait un bond de 20% au cours de la dernière décennie… durant laquelle on a justement vu les prix de l’immobilier flamber. Et d’après l’ADIL (Agence Départementale d’Information sur le Logement), la situation est encore plus difficile en Île-de-France.
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Ce problème ne concerne pas que les jeunes : selon la FAP, 479 000 adultes de plus de 35 ans ont été contraints de se reloger chez de la famille ou des ami•e•s. Cela peut arriver à la suite de problèmes de santé, d’une perte d’emploi, de soucis financiers, ou comme c’est très souvent le cas, d’une séparation.
Et vous, quelle est votre situation ? Avez-vous été contraint•e•s de revenir habiter chez de la famille après avoir pris votre indépendance ? Avez-vous des difficultés financières à vous loger ? Venez en parler dans les commentaires !
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Les Commentaires
En Grèce aussi. En 2012 je suis partie en Finlande pour du volontariat, j'ai fait la connaissance de pas mal d'autres volontaires européens dont une grecque qui, à 27 ans quittait la maison de ses parents pour la première fois. Elle m'expliquait qu'après cinq ans d'études et un diplôme, elle n'avait rien trouvé de mieux qu'un job de supermarché et que sans ses parents elle ne pouvait pas se loger et réciproquement. Aujourd'hui les jeunes français se prennent ça de plein fouet dans la face, la différence est que même si nos parents acceptent de nous loger, je doute qu'ils aient REELLEMENT conscience des difficultés que l'on vit.