Tu as entendu parler de la COP21 ? (Depuis le temps qu’on t’en parle sur madmoiZelle…) Sache qu’il existe aussi sa petite soeur, la COY11, avec les jeunes qui veulent s’engager pour le climat ! À cette occasion, j’ai pu interviewer Margaux Jobin, la responsable communication de l’évènement COY11. Lis donc ce qui suit, jeune personne intéressée par la santé de la planète Terre !
La COY11, c’est quoi ?
La COY11, c’est la onzième édition de la Conference of Youth, une sorte de mini-version de la COP21.
La COY11, c’est la onzième édition de la Conference of Youth (Conférence des Jeunes), une sorte de version de la COP21 faite pour et par les jeunes du monde entier afin de faire entendre leur avis sur la façon de limiter le changement climatique. Elle se déroule cette année à Paris, du 26 au 28 novembre 2015, au Parc des Expositions de Villepinte (93) pour être exacte. 7 500 m² disponibles pour aider à sauver la Terre !
Mais essayons donc de remonter un peu aux origines. Margaux m’explique que la première COY a eu lieu en 2005 à Montréal… tout simplement parce que c’était là que se tenait la COP11. En effet, la COY est une émanation de la COP, c’est-à-dire que la première précède la seconde, pour essayer de faire entendre l’avis des jeunes auprès des négociateurs de la COP.
Plus de 8 000 personnes sur la planète participeront à la COY11 !
Cette première année-là, il n’y avait que 200 jeunes qui participaient à la COY. Margaux me dit qu’enn comparaison, cette année, après un an et demi de préparation, plus de 5 000 personnes (Français comme internationaux) feront le déplacement à la COY de Paris. C’est assez énorme !
Margaux Jobin et son parcours
Et puis on se met à discuter de son propre parcours, et Margaux me raconte comment elle est devenue directrice de communication de la COY11 (rien que ça).
Elle a actuellement 15 personnes sous ses ordres (même si elle est très gentille et qu’elle demande poliment), et compte en recruter trois autres. Il faut savoir qu’ils et elles sont tou•tes bénévoles ! Mais manifestement, la COY motive les troupes, et Margaux recrute à tour de bras. Je m’en réjouis, et elle en est toute fière.
Concrètement, sa mission consiste à gérer la stratégie de communication de la COY, c’est-à-dire les façons de communiquer autour de l’évènement, avant, pendant et après. Margaux coordonne la dynamique de communication, transmet ses demandes aux graphistes, s’assure que du contenu est créé, que certains s’occupent des réseaux sociaux. Elle s’enquiert également auprès des autres pôles de leurs besoins en matière de communication. C’est elle qui gère entièrement l’image de la COY11… et qui se doit de vérifier que ce sont les bonnes informations qui passent.
Mais Margaux n’est pas arrivée là tout à fait par hasard. Elle est journaliste de formation (c’était apparemment assez drôle pour elle de se retrouver de l’autre côté de l’interview), et elle a fait ses études à l’École Supérieure de Journalisme de Paris. Puis elle s’est dirigée vers la communication et a étudié au CELSA, une école de communication qui dépend de la Sorbonne.
Elle a ensuite fait un stage dans une rédaction d’économie et de développement durable, ce qui lui a donné un véritable coup de coeur pour l’environnement. Depuis trois ans, Margaux est donc l’une des 150 bénévoles (dans 40 pays) de CliMates, une association internationale qui aide à s’engager pour la lutte contre le changement climatique. C’est ainsi qu’elle a été, pour CliMates, ambassadrice pendant un an à Madrid, puis communicante à Paris, et qu’elle est passée directrice de communication (en janvier dernier pour CliMates, en avril pour la COY11).
Et comment donc est-elle arrivée à la COY11 ? Eh bien au travers de CliMates justement, qui est l’une des cinq associations à organiser la COY11 (avec Avenir Climatique, le REseau Français des Etudiants pour le Développement Durable (REFEDD), la Fédération du scoutisme français, et We Are Ready Now). En effet, depuis la première COY en 2005, le mouvement de jeunesse international Youngo a la possibilité d’accéder aux négociations climatiques des COP, et ce sont eux qui s’occupent de déléguer aux Jeunesses Climat du pays concerné le soin d’organiser la COY. Mais c’est la première fois que cinq associations sont sur le coup ; il faut dire que c’est aussi la première fois que la COY rassemble autant de monde.
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Je lui demande comment elle fait, financièrement, puisqu’elle n’est pas payée pour ce temps plein. Margaux m’explique qu’elle était apprentie en communication jusqu’à la semaine dernière, et qu’elle s’est débrouillée pour mettre de l’argent de côté pour pouvoir tenir pendant les trois prochains mois (jusqu’à la COP21, donc).
En effet, Margaux travaille pour l’instant à la préparation de la COY11, mais l’association CliMates, à laquelle elle est affiliée, aura la chance d’assister aux négociations de la COP21. Margaux sera donc responsable de communication pour CliMates pendant la conférence internationale.
La jeune directrice de communication tient tout de même à me préciser qu’elle « n’aurait rien à dire si tant de gens n’avaient pas travaillé si dur ». Elle me dit qu’elle trouve épatant que les gens aient autant envie de s’impliquer alors que la plupart ont une vie à côté (contrairement à elle qui est donc à temps plein), mais qu’en même temps, elle le comprend : le travail est très gratifiant, car on y apprend à collaborer tout en étant traité comme une « vraie personne » et non comme de « simples stagiaires ». Margaux est heureuse de pouvoir suivre le projet de A à Z, et de porter enfin de vraies responsabilités sur ses épaules (malgré le stress que cela peut induire).
Les avancées de la COY
La COY c’est vraiment un travail d’équipe
Nous en arrivons à la COY11 elle-même et à ce que Margaux a déjà pu accomplir. Elle me dit notamment : « je suis très fière d’avoir fait ma première conférence de presse toute seule », et m’avoue que c’était « beaucoup de stress mais aussi de bonheur » et qu’elle a surtout enfin pu « mettre en avant le travail des gens autour d’[elle], entrer en contact avec des journalistes, être prise au sérieux ». C’était le 24 septembre, et elle est passée sur LCI !
« La COY c’est vraiment un travail d’équipe », martèle la directrice de communication. Elle est ravie car, à sa grande surprise, ces douze minutes télévisées ont beaucoup fait gagner en crédibilité à l’organisation.
Cliquez sur l’image pour accéder à la vidéo de l’interview !
Margaux me parle aussi de cette journée spéciale de mobilisation début août, quand ses collaborateurs et elle ont essayé de faire venir Leonardo Di Caprio à la COY… J’esquisse un sourire étonné, mais elle ne plaisante pas du tout. D’ailleurs elle ne s’avoue pas vaincue : « On ne nous a pas dit oui ni non, on est toujours en attente de réponse. Rien n’est perdu ! ».
Une autre campagne pour faire connaître la COY a plutôt bien marché : c’était fin août, et l’organisation a tenté de reprendre des éléments très connus du folklore français et de les transformer pour les faire parler de la COY. Apparemment, « HACOYNA MATATA » a bien marché !
Comment va se dérouler la COY11 ?
La COY, ce sera des conférences, des débats, des ateliers
Quant à la COY11 en elle-même et son organisation, Margaux me donne les derniers chiffres, qui datent d’il y a deux semaines : 3 500 inscrits sur 5000 places. Pendant trois jours, les participant•es pourront assister à différents formats autour des dix thèmes de la COY : il y aura des conférences, des débats, des ateliers… L’équipe ne voulait surtout pas que ce soit uniquement un ensemble de conférences magistrales barbantes ! L’interactivité primera.
La programmation sera bientôt dévoilée, mais on sait d’ores et déjà que le but est de proposer aux jeunes un format où ils pourront réfléchir à quatre grandes questions : ce qu’ils font déjà dans leur vie pour le climat. Ce qu’ils ont envie de changer, comment se former, et enfin, comment passer à l’action.
Mais en réalité, il ne s’agira pas seulement de parler du climat. Pour la première fois, on y parlera de mode de vie en général : économie, consommation, finances, santé, énergie, emploi… Les dix thèmes ouvriront largement le débat, tout en faisant du réchauffement climatique un point central. Car les jeunes ont leur mot à dire sur tous les sujets ! Le message que la COY veut transmettre, c’est que « les jeunes sont prêts à agir MAINTENANT, pour un mode de vie plus durable ». La COY a vocation à être un hangar de solutions ; les jeunes passent à l’action.
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Il y aura des COY simultanées dans d’autres villes du monde
Je demande à Margaux ce qui rendra la COY11 différente des autres. Elle me parle alors des COY simultanées dans le monde, dont j’avais déjà vaguement entendu parler. Elle m’explique qu’il y a plusieurs raisons à l’organisation de conférences ailleurs qu’à Paris : d’abord, permettre bien sûr au plus de monde possible d’y participer, même s’ils n’ont pas la possibilité de se déplacer jusqu’à Paris. C’est aussi justement de limiter les déplacements et donc la pollution. Il s’agit également de s’adresser à tous les jeunes, pas seulement à ceux et celles qui sont déjà engagé•es.
La COY désire cette année s’adresser à la jeunesse dans son ensemble, pour arriver, à terme, au développement durable mais en passant par d’autres thématiques chères aux jeunes – d’où les thèmes d’emploi, de finances, etc. En tout, il y aura huit COY en simultané, le but étant d’en organiser une sur chaque continent. Cela concernera donc 10 000 personnes ! On ne dira pas que les jeunes ne se sentent pas concerné•es ou qu’ils ne se mobilisent pas !
Qu’est-ce qui va (on l’espère) changer grâce à la COY11 ?
Mais concrètement, quels sont les buts de la COY11 ? Est-ce que la COY11 présentera un accord officiel, un document de travail, quelque chose qui résume ses positions formelles ? « Oui », me répond la directrice de communication, « il y aura même plusieurs choses ! ».
D’abord, il y aura la Déclaration des Jeunes (qui n’est pas encore son nom officiel, mais ça viendra) : il s’agit de rassembler l’avis des 10 000 personnes participantes (si, si), même si Margaux m’avoue qu’elle n’a « aucune idée de quelle forme ça va prendre concrètement pendant la COY ». Ensuite, il y aura l’Arbre des Engagements : chacun pourra dire ce qu’il a fait, ce qu’il fait déjà, ce qu’il voudrait faire pour aider à la lutte contre le changement climatique, grâce à un hashtag qui sera dévoilé plus tard. Le tout sera projeté sur un mur pendant la COY, et l’arbre se remplira petit à petit de feuilles.
Enfin, il y aura le projet Make It Real : ces trois jours de conférence constitueront en effet un mini-incubateur pour permettre à des projets de lutte contre le changement climatique de voir le jour. Ce sera « hyper intensif », et à la fin ces projets seront réellement lancés, pour satisfaire la soif d’action de certain•e•s, plus porté•e•s sur l’action que sur la réflexion. Il s’agit carrément d’ « essayer de montrer l’exemple à la COP21 » !
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Oui, les jeunes peuvent réellement avoir un impact !
À ce moment-là de notre discussion, je commençais à être hyper enthousiaste. Sauf qu’une question s’est imposée qui me déprime un peu : « Penses-tu que les jeunes peuvent réellement avoir un impact ? » Eh bien, laissez-moi vous dire que la solide Margaux ne s’est pas laissée démonter et qu’elle m’a répondu un ferme « Oui ! ». D’ailleurs :
« Ce n’est pas juste « peuvent » , c’est « doivent » ! L’horizon 2050, on va le connaître toi et moi. Vous parlez de nous en permanence. Et si vous preniez notre avis en compte ? »
Elle me précise que les organisateurs de la COY11 ont été invités à parler à l’Élysée lors de l’annonce du lancement de la COP21. Elle en déduit qu’il y a une réelle volonté de faire parler la jeunesse. « Nous, on veut non seulement faire parler la jeunesse, mais la faire entendre. » Elle a de ces phrases qui claquent, Margaux !
Plus concrètement, elle m’explique que la COY11 aura de l’impact parce que parmi les cinq associations organisatrices, trois peuvent aller à la rencontre des négociateurs de la COP21 et leur dire « Voilà ce que les jeunes pensent ». Margaux n’est pas pour autant naïve : elle reconnaît que la COY11 n’a pas autant de poids que des lobbys : « on n’a que les générations futures à placer sur la table » au lieu d’argent, mais elle espère que cela fera quand même son petit effet. Toutefois la meilleure preuve que la COY11 est prise au sérieux, c’est qu’elle est officiellement soutenue par six ministères français, et qu’elle est labellisée COP21.
Margaux m’explique que même si les organisateurs sont très satisfaits d’avoir le soutien des ministères, la COY11 essaie également d’avoir un lien avec d’autres acteurs de la société : ONGs, entreprises… Elle me précise qu’ils ont un jour partagé un stand avec l’association Grands-parents pour le climat (à Alternatiba). Nous sommes toutes les deux ravies de constater que toutes les générations se mobilisent… mais Margaux tempère d’elle-même cet enthousiasme : « Il faut voir si ça perdure après la COP21 ».
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La COY11, c’est pour qui ?
Reste une dernière question de première importance : qui peut donc participer à la COY11 ? Concrètement, quels sont les rôles possibles ? « Tout le monde », me répond avec aplomb la directrice de communication. « Il n’y a pas de limite d’âge, tous les gens qui se reconnaissent dans nos valeurs sont les bienvenus ». Elle me précise que les bénévoles sont d’ailleurs âgé•e•s de 18 à 37 ans.
Il suffit donc de s’inscrire sur le site pour participer. Il est ainsi possible de faire partie des 300 à 400 « petites mains » qui s’assureront que tout se passe bien le jour J, ou bien d’aider en amont pour boucler l’organisation (communication, construction de décors, aide au budget…). Margaux ajoute qu’il y en a pour tous les goûts, et pour tous les niveaux d’engagement. Elle conseille cependant de ne pas venir si on n’en a pas réellement envie, car on risquerait de ne pas y trouver son compte. Mais tou•te•s sont les bienvenu•e•s !
L’organisation propose enfin, pour celles et ceux qui le voudraient, de participer financièrement pour être nourri•e•s durant les trois jours ; pour celles et ceux qui viennent de loin, il existe également un package logement et transports. Tout est donc prévu !
Le plus grand danger, c’est l’inaction !
Je termine en demandant à la jeune directrice de communication ce qu’il est possible de faire, chacun•e• à son niveau, au quotidien, pour aider. Eh bien, d’après Margaux, relayer la COY est déjà une très bonne contribution. Participer aux appels (à l’arbre de l’engagement mentionné plus haut, par exemple) est également une bonne idée ! Elle martèle qu’on « ne peut peser qu’à plusieurs » et que « le plus grand danger, c’est l’inaction ! ».
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Enfin, Margaux a le bon réflexe de me parler de cette troisième et dernière possibilité de suivre la COY, après Paris et les COY dans le monde : la COY connectée. En effet, l’évènement sera diffusé entièrement en live sur le site, et des organisateurs couvriront la conférence en anglais et en français.
L’humain est mis au coeur du projet
Margaux ajoute que ce qu’elle trouve fabuleux dans la COY, « c’est qu’on bosse tous ensemble, avec des gens qui sont là parce qu’ils en ont envie [puisqu’ils sont tous bénévoles] » et que « l’humain est mis au coeur du projet ». La jeune directrice de communication ne chôme pas, puisqu’après mon interview du matin, elle court participer à deux réunions l’après-midi (avec une moyenne de trois réunions par jour). Elle rit en me confessant qu’elle-même ne sait pas quelle ampleur l’évènement prendra, mais elle paraît si heureuse d’y participer que cela fait chaud au coeur et me redonne foi en l’humanité. Tout n’est pas perdu pour le climat.
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Alors si toi aussi tu veux t’engager comme Margaux, à ton niveau et avec tes compétences, si tu veux être un•e héro•s•ïne qui sauve la planète, tu peux commencer par aller liker la page Facebook, aller suivre la COY11 sur Twitter, et enfin, t’inscrire sur le site !
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Les Commentaires
@prettymouse ta cousine est vraiment top et, je suis hyper admirative de sa démarche et de son engagement !
Elle est très inspirante. Malheureusement, je n'ai aucune piste de poste pouvant correspondre à ce profil indescriptible mais, je suis sûre qu'elle trouvera un super job très vite
Merci encore <3 j'ai des étoiles pleins les yeux et une : pour m'amener au travail ce matin