Jessie J, connue pour ses morceaux alliant des influences pop, R’n’B et hip-hop, allait donner un concert à Los Angeles le 24 novembre alors quelle était enceinte. Mais lors d’une visite de contrôle, l’échographie a indiqué qu’il n’y avait plus de battements de cœur chez le fœtus.
Elle a tenu à rendre publique l’annonce de cette fausse couche, car elle avait besoin de s’exprimer et parce que la parole doit se libérer sur ce sujet encore trop tabou. Elle a partagé sa douleur dans un post Instagram, accompagné d’une photo d’elle tenant un test de grossesse positif.
« Hier matin, je riais avec un ami en disant : “Sérieusement, comment je vais pouvoir faire mon concert à Los Angeles demain soir sans dire à tout le public que je suis enceinte ?” Hier après-midi, je redoutais l’idée de terminer le concert sans craquer…
Après avoir fait ma troisième échographie, on m’a dit qu’il n’y avait plus de battements de cœur. Ce matin. J’ai l’impression de ne plus pouvoir gérer mes émotions.
Je vais peut-être regretter d’avoir posté ça. Je ne devrais pas. Je ne sais pas, en fait. »
La chanteuse indique aussi qu’elle souhaitait quand même donner son concert, comme cela était prévu. Elle explique :
« Ce que je sais, c’est que je veux chanter ce soir. Pas parce que j’évite le chagrin ou le processus, mais parce que je sais que chanter ce soir m’aidera. »
Jessie J précise que chanter lui apportera de la joie. Chacune vit à sa manière cette perte et a son propre processus de deuil. D’autres personnes ont besoin d’une pause pour vivre cela. C’est pourquoi, en France, la députée Paula Forteza propose un congé spécial, qui existe déjà dans d’autres pays :
« Pour permettre de traverser l’épreuve qu’est une fausse couche, nous souhaitons instaurer un congé spécifique de trois jours pour les femmes et leur conjoint ou conjointe, sur le modèle de celui mis en place en Nouvelle-Zélande. »
Cet événement peut être très éprouvant physiquement et psychologiquement pour les parents. Dans le cas de Jessie J, elle doit vivre cette fausse couche seule, même si elle se sent très accompagnée et entourée par ses fans. Elle précise en effet avoir entamée cette grossesse en solo :
« J’ai décidé d’avoir un bébé toute seule. Parce que c’est tout ce que j’ai toujours voulu et que la vie est courte. Tomber enceinte était un miracle en soi et une expérience que je n’oublierai jamais et je sais que je recommencerai. »
Il n’est pas si fréquent que les stars mettent en avant leur projet d’enfant en solo ! Alors qu’en France, la PMA pour les femmes seules et les couples de femmes vient d’être légalisée, il serait bien que l’opinion publique évolue sur ce sujet et que l’on normalise les situations où des femmes décident d’avoir des enfants seules.
La parole se libère sur la fausse couche, un sujet encore trop tabou
La fausse couche est un événement très fréquent – qui touche une femme sur quatre – au cours duquel les femmes s’isolent et vivent souvent leur désarroi en silence. Jessie J s’adresse à toutes ces femmes :
« Je sais aussi que des millions de femmes à travers le monde ont déjà ressenti cette douleur et encore pire. Je me sens connectée avec celle que je connais et celles que je ne connais pas. Donc nous nous voyons ce soir L.A. Je ferais peut-être moins de blagues que d’habitude mais mon cœur sera dans la salle. »
La chanteuse délivre un message universel et espère une libération de la parole sur ce sujet.
C’est donc un double tabou que la chanteuse de 33 ans décide de briser en détaillant son cas personnel : celui des femmes qui décident de faire des enfants seules et le sujet encore trop peu abordé des fausses couches.
Les femmes devraient avoir la possibilité de rompre un silence subi. L’émouvante bande dessinée Mes Presques rien détaillait tous les sentiments qui peuvent être ressentis lors de ces deuils si fréquents dans la vie des femmes.
Les stars qui prennent la parole sur ces sujets pourtant très intimes – comme l’avaient fait par le passé Michelle Obama, Lily Allen ou Beyoncé par exemple – permettent une libération de la parole. Il n’y a aucune raison d’avoir honte, de devoir se taire, de subir un isolement contraint. Révéler ou non sa grossesse lors des premiers mois et une possible fausse couche devrait être un choix et non une injonction.
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