Derrière l’œuvre monumentale et éphémère de L’Arc de Triomphe empaqueté, une artiste est aussi en train d’être effacée : Jeanne-Claude Denat de Guillebon, au profit de son mari, Christo.
Vous l’avez peut-être croisé dans la vraie vie ou sur les réseaux sociaux : l’Arc de Triomphe vient de s’offrir un relooking artistique, signé Jeanne-Claude Denat de Guillebon (décédée en 2009) et Christo Vladimiroff Javacheff (mort en 2020). Or, cette première se trouve régulièrement invisibilisée dans les médias et les communiqués officiels d’institutions culturelles derrière le nom de son compagnon. Une spécialité de l’histoire de l’art, même quand elle se conjugue au présent, manifestement.
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L’Arc de Triomphe empaqueté, une oeuvre monumentale et éphémère pensée en duo
Pour recontextualiser, cette oeuvre monumentale correspond à un projet imaginé dans les années 1960 par le coupled’artistes Jeanne-Claude et Christo : recouvrir l’arche monumentale du rond-point de l’Étoile par 25 000 mètres carrés de toile argentée (recyclable), déroulés par 50 cordistes, et l’encercler par 3 000 mètres de cordes rouges.
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Cette installation a nécessité deux mois de montage et restera visible 17 jours avant d’être démontée pendant cinq semaines si tout se passe comme prévu. Car c’est la signature de ce duo d’artistes contemporains : du gigantisme toujours éphémère. Prix de l’opération ? 14 millions d’euros (dont zéro centime venant du contribuable).
Seulement, comme le souligne notamment Margaux Brugvin, créatrice de contenus numériques sur l’art avec une perspective féministe, de nombreux médias parlent de cette oeuvre comme étant le fruit de Christo seul, invisibilisant Jeanne-Claude.
Jeanne-Claude, effacée derrière son mari Christo, par l’histoire en train de s’écrire
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« Si le couple a commencé sa carrière sous le nom de “Christo”, depuis des années iels sont devenu·e·s “Christo et Jeanne-Claude”. C’est le nom de la fondation qui gère leur estate, le nom de leur site, le nom de leur compte Instagram @christojeanneclaude », rappelle en légende d’une publication publiée le 16 septembre 2021 sur Instagram l’historienne de l’art, diplômée de l’école du Louvre. Avant de poursuivre à propos du cœur du problème :
« Pourtant, le Centre Pompidou, le centre des monuments nationaux et l’Arc de Triomphe Paris ont choisi de ne communiquer que sur la moitié masculine du duo. Le hashtag officiel de l’événement est #christoparis. Les médias reprennent ces éléments et contribuent, article après article, à oblitérer le nom de Jeanne-Claude.
Une jolie démonstration de la façon dont on continue à invisibiliser les artistes femmes et à effacer – littéralement – leur nom de l’histoire.
Chères équipes de com qui gèrent ce projet, l’inauguration a lieu samedi [18 septembre 2021], il est encore temps d’actualiser votre hashtag. Chers médias, il est encore temps de changer vos titres. »
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En effet, une dépêche AFP a notamment été reprise par de nombreux médias qui ont alors titré sur le seul nom de Christo, n’accordant ensuite que quelques lignes à Jeanne-Claude, et encore moins de crédit dans la parentalité de l’œuvre. Le Figaro titre par exemple : « Macron inaugure l’Arc de Triomphe empaqueté, le « rêve fou » de l’artiste Christo ». Pourtant, il n’aurait sûrement jamais triomphé sans son épouse.
Jeanne-Claude et Christo, l’histoire d’un couple d’artistes qui oeuvrait en duo
Lui, Bulgare, a étudié aux Beaux-Arts de Sofia la peinture, la sculpture et l’architecture. Il arrive à Paris comme réfugié politique à 23 ans, où il rencontre l’artistocrate Jeanne-Claude Denat de Guillebon, dont il partage l’exacte même date de naissance : le 13 juin 1935. Ils se marient en 1962 et signe la même année leur première œuvre (pirate) remarquée : Le Rideau de Fer. Soit des barils de métal empilés pour bloquer le passage de la rue Visconti, en écho de protestation à la construction du mur de Berlin.
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S’ensuivent d’autres installations monumentales et éphémères tenant davantage du recouvrement/emballage. Et ce, en s’autofinançant toujours, refusant toutes propositions de mécénat, qu’elles soient publiques ou privées.
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De leur vivant, ils ont toujours mis un point d’honneur à ne pas révéler lequel des deux auraient pu émettre en premier une idée réalisée, afin d’être toujours considéré comme un duo à part entière et égalitaire. À peut-être une exception près, Surrounded Islands, comme le rappelle le média de critique d’art, Pokus Berlin:
« Le couple a admis de manière tardive qu’il s’agissait d’une idée de Jeanne-Claude. La raison de cet aveu tardif est édifiante : Christo et Jeanne-Claude étaient persuadé.es ne jamais recevoir le permis de construire si l’idée venait d’une femme. Jeanne-Claude l’expliqua dans une interview de 2004. »
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Mais maintenant que Christo Vladimiroff Javacheff est décédé, voilà que l’histoire de l’art et les médias invisibilisent déjà l’importance de Jeanne-Claude Denat de Guillebon, selon leur (mauvaise) habitude d’effacer les femmes. Aussi monumentales soient-elles.
L’Arc de Triomphe empaqueté, de Jeanne-Claude et Christo (2021)
Contre cet effacement sexiste en cours, de nombreuses féministes s’activent donc pour que médias et institutions culturelles revoient leur copie et fassent de la place pour le nom et la maternité de Jeanne-Claude pour cette oeuvre culottée.
« L’Arc de Triomphe Empaqueté » du 17 septembre au 3 octobre, Rond Point des Champs-Élysées.
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