Crédit photo : Adeline Mai
Mini-bio
Jean-Charles de Castelbajac est né en 1949 au Maroc. Il est surnommé « le Courrèges des années 1970 » par les journaux de l’époque, en référence à un autre couturier, André Courrèges, qui jouait avec les matériaux et les couleurs vives. On l’appelle aussi « le seul aristo rock de France. » Avec un patronyme comme le sien, tu t’en doutes, Jean-Charles n’est pas issu d’un carton mais d’une vieille famille noble. Ce qui lui vaut de passer son enfance et son adolescence dans une pension militaire. Alors à 18 ans, Jean-Charles fait sa révolution. Il fabrique sa première veste dans sa couverture de pensionnaire en 1967 et démarre sa première collection en 1969.
Tout s’emballe très vite. Jean-Charles crée sa ligne de jeans « Jesus » en 1970, sa gamme de tissu et mobilier en 1989, son parfum « Doudou » en 2001 et se lance dans l’horlogerie. En 2009, Jean-Charles revient sur la Highway to Hell avec JC/DC, une ligne de prêt-à-porter pour les 14-25 ans. Un p’tit nom donné par Jay-Z, rien que ça.
Et pour l’anecdote, Jean-Charles est en couple avec Mareva Galanter, aka la Miss France tahitienne de 1999. Et la famille fréquente les paillettes de près, puisque son fils Louis-Marie est le copain actuel de Dita Von Teese.
Son style
Le look à la Jean-Charles peut se résumer en 5 points :
- L’art et la pop culture : les vêtements de Jean-Charles sont blindés de références plus ou moins directes à la peinture et au graphisme. Jean-Charles a une grosse préférence pour le Pop Art américain des années 1960-1980, notamment Andy Warhol et Keith Haring, qui l’initie au hip-hop. Jean-Charles aime aussi la photographie surréaliste : son défilé femme automne-hiver 2011-2012 s’intitule Woman Ray (paye ton jeu de mots Jean-Charles !)
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Je ne copie pas, je vérifie… (Keith Haring, un poto, un vrai)
Moi c’est Katy Perry et j’ai Man Ray dans la peau…
- Le monde de l’enfance: Les années passent et Jean-Charles a planté sa tente au pays des jouets. Alors il colle sur ses fringues des personnages Disney, des accumulations de peluches, les marionnettes du Muppet Show ou Kenny de South Park. Pour toi MadmoiZelle des années 80-90, séquence nostalgie.
Comme notre monde est petit, tout petit, petit
- La couleur: Comme Peter Pan, Jean-Charles a un credo : « Rêve ta vie en couleur, c’est le secret du bonheur ». Sa gamme à lui, c’est la quadrichromie jaune-rouge-vert-bleu. C’est funky et c’est une façon certaine de repérer la touche Jean-Charles. Si ça te rappelle tes premiers Lego, c’est normal.
D’où je viens, qui je suis, une femme de couleuuur
- Le rock bling-bling: En 1973, Jean-Charles rencontre son futur super pote, Malcolm Mc Larren. Qui n’est rien de moins que le manager des Sex Pistols, aka le groupe punk anglais au top dans les années 1970, et le mari de Vivienne Westwood, autre créatrice déjantée. Ah que le monde il est petit, ouh yeah. En plus, Jean-Charles est un grand fan de Led Zeppelin.
Le look de la mort qui tue
- Le détournement : Jean-Charles n’a peur de rien. Surtout pas de fabriquer sa première collection à base d’éponges et de serpillières. Ni de transformer ses mannequins en livre ou en billet de banque. Bref, Jean-Charles et la dérision, c’est une affaire qui marche sur stilettos.
On les a pas trouvées, elles steack hâché.
Jean-Charles est cool et pop-ulaire, et forcément ça attire la sympathie. Il habille Farah Fawcett en 1977 pour « Drôles de dames ». Il collabore avec des photographes reconnus comme Robert Mapplethorpe, Cindy Sherman ou Pierre et Gilles.
Tout le gratin de la pop américaine bouffe du Jean-Charles au petit déj : Katy Perry, Lady Gaga, Jay-Z, Kanye West, M.I.A et Ebony Bones. Ca n’empêche pas Jean-Charles de toucher à des projets moins sexys mais plus choupis, comme les costumes de la comédie musicale « Le Petit Prince ». Quand Jean-Charles booste la carrière de ses coups de coeurs, ceux-ci s’appellent LaRoux, Crystal Castles et Le Corps Mince de Françoise.
Et quand je vous dis que Jean-Charles est open, c’est pas du bidon. Il faut quand même un certain culot pour habiller le Pape pour les JMJ de 1997, ou pour dessiner le t-shirt des bénévoles Emmaüs en 2010.
Jean-Paul II – M.I.A – Beyoncé : le crew JCDC
Et ne prenez pas Jean-Charles pour un snob à cause de son blaze. Il multiplie les collaborations avec des marques de prêt-à-porter : Kipling, K-Way, une ligne ski pour Rossignol, des chaussures pour Mellow Yellow. Et cerise sur le Cherry Coke, Jean-Charles réalise une collection inspirée de la canette Coca-Cola pour les 125 ans de la marque.
Son vêtement fétiche
C’est un pull qui va sacrer Jean-Charles nouveau « King of the Pop » (Michael ne s’en est jamais remis, il l’a encore dans le nez). Dans les années 1990, Jean-Charles est devenu presque ringard. Heureusement pour lui, ses pulls cartoon vont être adoptés par les artistes hip-hop de Downtown à New York. Et le rap sauve Jean-Charles.
Le pull le plus discret du monde
La trouvaille de Jean-Charles en l’année 1982, c’est la robe-tableau. Et pour la peindre, il fait appel entre autres à Annette Messager, Ben et Loulou Picasso. Un couturier qui ose + des artistes contemporains qui montent = j’ai du succès dans mes affaires, j’ai du succès dans mes amours…
De l’art ou du cochon
En 1988, Jean-Charles imagine le plus gros doudou du monde, j’ai nommé le manteau Teddy Bear. Il fait craquer Madonna, et réitère l’expérience avec d’autres peluches. Parmi les victimes, on trouve des animaux exotiques (genre Livre de la Jungle) ou des Kermit la grenouille, en 2009.
Bonne nuit les petits
Un détail insolite (voire plusieurs)
Depuis 1996, le grand kiff de Jean-Charles, c’est de dessiner des anges à la craie sur les murs des villes. Les gribouillis de Jean-Charles sont minimalistes, entre l’inspiration divine et le street art. Et les anges survivent plutôt mieux que le graffiti de base, puisque certains ont près de 12 ans. Si vous avez quelques jours pour errer dans Paris, vous pouvez les chercher.
Dans un genre plus terre-à-terre, Jean-Charles vient de relooker une Twingo. Il a imaginé pour Renault une voiture présidentielle avec des meubles anciens, du parquet ciré et de la dorure à l’intérieur. Pour lui, c’est le modèle du compromis en temps de crise. Nouveau look pour une nouvelle vie monsieur le Président ?
Une phrase qu’il a dite
Dans une interview vidéo pour le site fascineshion.com, Jean-Charles nous dit tout : « […] Derrière mon optimisme forcené, il n’y a pas forcément que de la lumière, il y a aussi un questionnement, des côtés sombres, et on peut parler de la mort avec des nounours. »
Le message est clair. Jean-Charles signale à ceux qui le considèrent comme un rigolo avec ses Mickey qu’il sait bien que la vie, c’est pas Disney. Difficile de savoir si cette déclaration de poète maudit ne fait pas partie d’une stratégie de communication un peu rock’n’roll, parce qu’être dark, c’est dans le vent (ou pourquoi Edward de Twilight a plus de sex-appeal que Casimir). Mais c’est plutôt rassurant de se dire que Jean-Charles n’est qu’un être humain même s’il carbure plus vite que Buzz l’Eclair.
Pour encore plus de Jean-Charles
Jean-Charles l’avoue lui-même : il est aussi geek que vous et moi. Vous pouvez donc le suivre son twitter perso pour connaître son actu, son restaurant préféré, ou voir son petit-fils déguisé en Spider-man. Si ce genre de détail vous gonfle à l’hélium, allez plutôt visiter le blog JC/DC studio, qui vous fournit une dose régulière de la mode de Jean-Charles, avec photos, vidéos et musique plus-hype-que-la-plus-hype-de-tes-copines.
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