L’arme nucléaire, qu’est-ce que c’est ?
L’arme nucléaire, c’est un missile dont le vecteur contient un explosif traditionnel et de l’uranimum enrichi à 90%, ou du plutonium. En explosant, la bombe émet une onde de choc si puissante qu’elle détruit les bâtiments et brûle tout sur son passage. Les radiations émises sont pérennes et dramatiques sur le plan humain et climatique. Cette arme a eu une influence importante sur les relations internationales : les menaces émises par les différents gouvernements de l’utiliser ont entraîné les pires crises diplomatiques que l’humanité ait connu, mais elles ont également limité le recours à la force armée entre puissances possédant l’arme nucléaire. Le risque de la destruction totale engageait les États à opter pour la négociation en évitant les affrontements directs, et à limiter le nombre de détenteurs de cette arme.
Pourquoi tout les États ne peuvent-ils pas avoir la bombe nucléaire ?
Face à la gravité des conséquences de l’utilisation de cette arme, la communauté internationale a décidé dès les années 1960 d’en réglementer la prolifération. Dans un premier temps, les accords n’ont pu aboutir que sur les essais nucléaires : à partir de 1963, seuls les essais souterrains étaient autorisés et ils ont été définitivement interdits dans les années 90 sous la pression des Pays en développement.
La prolifération nucléaire peut prendre deux visages : elle peut être « verticale » et concerner l’augmentation du nombre d’armes nucléaires et de leur efficacité ou « horizontale » et porter sur le nombre d’États détenteurs de l’arme nucléaire. Pour encadrer la prolifération horizontale, un Traité de Non-Prolifération (TNP) a été adopté en 1970. Il engage les États qui l’ont signé à ne pas se procurer l’arme nucléaire, ou, s’ils l’ont déjà (comme c’est le cas pour l’URSS, les États-Unis d’Amérique, la Chine, le Royaume-Uni et la France), à ne pas aider d’autres États à l’acquérir. En échange de leur engagement à ne pas fabriquer d’arme nucléaire, les États non dotés doivent recevoir de l’aide pour développer un programme nucléaire civil (pour la construction de centrales électriques).
Ce traité a été ratifié par 189 États, mais d’autres se sont tout de même procuré l’arme nucléaire depuis 1970 et ne sont pris en compte par le TNP : il s’agit d’Israël, du Pakistan et de l’Inde. Par ailleurs, la Corée du Nord s’est retirée du Traité de Non-Prolifération pour pouvoir développer son programme d’armement nucléaire.
On estime que sans ce traité, plus d’une trentaine d’États serait aujourd’hui dotés de l’arme nucléaire.
Pourquoi la situation en Iran inquiète-elle la communauté internationale ?
L’Iran a ratifié le TNP et ne devrait donc pas chercher à fabriquer l’arme nucléaire, mais depuis 2006, leur programme d’enrichissement d’uranium, indispensable à la création d’une bombe, inquiète la communauté internationale. Si l’Iran affirme ne développer qu’un programme civil (pour pouvoir construire des centrales), les pays occidentaux sont préoccupés par son refus de laisser les inspecteurs de l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (AIEA) accéder à ses sites nucléaires
. Les crises diplomatiques s’enchaînent, et malgré les nombreuses résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU, la situation s’enlise et de plus en plus de sanctions sont prises à l’encontre de l’Iran. Dimanche, l’Union Européenne a décidé a de ne plus importer de pétrole iranien et cet embargo a été approuvé par les États-Unis. En représailles, certains députés iraniens envisagent de fermer le détroit d’Ormuz par lequel transite 35% du pétrole mondial.
L’Iran, qui dispose de mines d’uranium, s’estime en droit de maîtriser le processus complet menant à l’énergie nucléaire et se prévaut d’un « droit à l’enrichissement » pour l’uranium. Si en théorie cette volonté semble conforme au TNP, l’importance du taux d’enrichissement de l’uranium (20%) laisse présager un usage non-civil et donc contraire au traité, même si aucune preuve n’a encore été apportée pour confirmer cette supposition. Alors que les Européens proposent de fournir à l’Iran de l’uranium déjà enrichi et utilisable pour des centrales nucléaires, les estimations montrent que que si la situation ne change pas, les Iraniens devraient être en mesure d’enrichir l’uranium à 90% dès la fin de l’année 2012, et de fabriquer des ogives nucléaires d’ici un an.
Cette semaine, alors que les négociations de sortie de crises se poursuivaient, l’Iran a simulé par le lancement de missiles une attaque sur une base étrangère. Les États-Unis, qui ont plusieurs bases dans la région, ont renforcé leur présence militaire en augmentant leurs forces navales.
Quels sont les risques ?
Les analyses des conséquences de l’obtention par l’Iran de l’arme nucléaire divergent fortement selon les auteurs. Pour certains, voir un ennemi d’Israël doté de l’arme nucléaire est une menace intolérable qui, étant donné l’inefficacité des sanctions adoptées depuis 2006, ne peut être maîtrisée que par un recours à la force armée contre l’Iran. Une rumeur au sein de la presse américaine fait même état d’un accord entre Barack Obama et Benjamin Netanyahu pour qu’aucune opération militaire n’ait lieu avant les élections américaines, en échange de quoi Israël aura le soutien des Américains en cas de nécessité.
Pour d’autres auteurs, la situation est dramatisée : la possession par l’Iran de l’arme nucléaire stabiliserait et pacifierait la région. La menace d’utilisation de la bombe par l’Iran étoufferait dans l’oeuf les conflits et pousserait à la négociation, et la menace de représailles américaines et israéliennes serait suffisante pour décourager les autorités iraniennes d’utiliser effectivement la bombe.
Ce qui est certains, c’est qu’avec un détenteur supplémentaire de l’arme nucléaire, le danger encouru par l’humanité augmente, ainsi que le reflète la Doomsday Clock.
Pensez-vous que l’Iran dispose effectivement d’un « droit à l’enrichissement » d’uranium, surtout en l’absence de preuve de l’existence d’un programme nucléaire ? La communauté internationale doit-elle sévir, ou au contraire relâcher la pression sur les Iraniens ?
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