Le HPV, dit comme ça, ça fait peur. HPV, ça sonne un peu VIH alors quand on l’entend, on aimerait se rappeler où on a rangé ses boule-quiès… Mais ça veut juste dire « papillomavirus humain ». Dedans il y a papillon, et du coup, inconsciemment, on l’affectionne. Un peu. Au début. Car quand on creuse, il s’agit d’une MST qui peut s’avérer grave, si elle n’est pas traitée.
Le papillomavirus humain ou HPV
Tout le monde en a entendu parler, au moins une fois, lors de la campagne de pub pour le vaccin passée à la télé en 2007.
Comme son nom l’indique, c’est un virus. Il se transmet sexuellement. Il existe plus de 80 sortes de HPV (y compris le HPV des verrues plantaires), 200 disent certains. Bref ils sont nombreux et les médecins ne les connaissent pas tous très bien. Ils ont réussi à en classer 77, en degré de dangerosité et symptômes. Quatre d’entre-eux sont particulièrement dangereux : ils ont un lien étroit avec le cancer du col de l’utérus, l’HPV 16 est reconnu comme étant le plus agressif. Ils sont impliqués dans 70% des cancers du col de l’utérus, voilà pourquoi ils sont tant redoutés.
En France, la fréquence du HPV est plus forte chez des filles de 20 à 24 ans. Logique : plus on a de rapports avec des gens différents, plus on a de risque de rencontrer sur sa route le dit-virus. Mais à cet âge, on a un système immunitaire en béton et la plupart des infections disparaissent sans complication. Mais… « Comme tout virus, le HPV a un cycle » explique le docteur Hourdeau, homéopathe. « A la fin de son cycle, soit le système immunitaire s’est suffisamment défendu et il disparaît, soit il reste et crée des pathologies, ou récidivera ». Du calme, cependant, selon les statistiques, moins de 0,3% des infections au HPV évoluent vers un cancer.
Les symptômes
« Il n’y a pas de symptômes » vous diront certains gynécos. « Les symptômes peuvent être les mêmes qu’une mycose » vous expliqueront d’autres. Ils n’ont pas l’air d’être d’accord, les gynécos, et pour cause avec 200 génotypes de HPV différents : ils ne connaissent pas tous les symptômes. Mais comme c’est inadmissible pour un médecin, de ne pas TOUT connaître, ils ne le disent pas. Une chose est sûre cependant, « quand il y a des condylomes, il y a souvent papillomavirus ». Autrement dit, la seule manifestation visible qu’on est porteuse de ce virus, sont les verrues ou des « excroissances » sur la peau. « Elles se situent autour du sexe, que ce soit pour les femmes ou pour les hommes » nous explique le planning familial. « Les verrues se développent selon la place qu’elles ont ». Ainsi, soit elles sont petites mais nombreuses, en « crête de coq » comme ils appellent ça. Soit elles grossissent et peuvent atteindre 1 cm de diamètre dans le pire des cas.
Le diagnostic
« Le dépistage du papillomavirus se fait par frottis « . Tous les gynécologues le disent. Prenez le docteur Guibert par exemple. Tout ça, c’est un peu son truc. Il explique : « au frottis, on voit les lésions causées par le virus, mais les analyses ne vont pas dire que le virus est présent ». Le problème, comme le confirme une gynécologue du planning familial, c’est que « les lésions causées par le papillomavirus peuvent être les mêmes que les mycoses ». Et souvent, ils n’envisagent même pas la piste du HPV. Donc le frottis est bidon.
Autre problème dans le diagnostic : on peut être porteuse du virus sans avoir de lésions visibles, à savoir les condylomes. Dans ce cas, impossible de le savoir.
Les erreurs de diagnostic
Fiona, 23 ans, piétine dans la salle d’attente. Elle a, depuis 4 ans, des mycoses à répétition. Du moins, c’est ce que les gynécos lui ont dit. Un matin, en prenant sa douche, elle se rend compte qu’elle a, au niveau du vagin, une sorte de bouton blanc qui s’étend presque jusqu’à l’anus. Une semaine plus tard, il a grandit. « Je me suis rendue aux urgences ». Le gynéco qu’elle rencontre hésite. Touche. Inspecte. Ne sait pas. Finalement il décide, « ce sont des champignons ». Il lui prescrit de la Mycoster, et miraculeusement, le « bouton » part en quelques jours.
Fiona rencontre alors son actuel petit ami, Thibault. Il est vierge. Au bout de quelques mois de rapports, des boutons rouges apparaissent sur son pénis. Le médecin traitant est formel, il s’agit de champignons. Il prescrit de la Mycoster, qui « guérit » Thibault. « Mais les rapports devenaient de plus en plus douloureux ». Brûlures tellement insupportables qu’obligée de mettre des glaçons dans un gant de toilette pour apaiser la douleur.
Et oui, car au bout de 6 mois de traitement contre la « mycose » qui les affecte, Thibault se rend compte qu’il a des petits boutons blancs qui apparaissent à l’intérieur de son pénis, dans l’urètre. Ce ne sont pas des boutons, mais des verrues. Parallèlement, la gynéco, voyant qu’elle ne guérissait pas avec les traitements habituels (crème et Bion Flore), lui a prescrit des antibiotiques très forts : heureuse, elle l’était, elle planait toute la journée. Mais plus bas, pas d’amélioration sinon.
Les traitements contre le HPV
Comme tout bon virus qui se respecte, le HPV est intraitable par des médicaments. Seul le corps est apte à s’en débarrasser définitivement. Mais comme nous avons toutes un corps différent, notre système immunitaire l’est aussi. En médecine traditionnelle, les gynécos sont unanimes : « Nous traitons les conséquences du virus, c’est-à-dire les lésions qu’il a provoqué. Mais le virus peut rester dans l’organisme, à vie ». Les médecins donnent des pommades qui s’appliquent localement. Si les condylomes ne partent pas, ils se tournent vers la cryothérapie, le laser ou la chirurgie. Ou encore, par conisation : « dans certains cas extrêmes on enlève la partie la plus malade de l’utérus », ajoute le Dr Guibert.
En revanche, qu’on y croit ou non, l’homéopathie s’avère très efficace contre les virus, et notamment le HPV. « L’homéopathie stimule le système immunitaire », explique le Dr Hourdeaux, homéopathe. « Si le système immunitaire est stimulé, nous obtenons la réparation des lésions qu’il a provoqué ».
L’homéopathie donne les clefs au corps pour qu’il se défende. « Le corps humain possède des cellules tueuses. Elles peuvent agir sur le virus. Ainsi, à la fin de son cycle, le virus s’en va sans laisser de traces ».
Mais ne vous ruez pas tout de suite sur internet, « chaque traitement est personnel » précise quand même le docteur Picoulet, homéopathe. « Sur internet, les gens donnent leur traitement assez facilement, mais il faut se méfier, car même si certains tubes homéopathiques peuvent correspondre à beaucoup de monde, d’autres sont très personnels ».
Fiona et Thibault ont obtenu des résultats au bout d’un mois de traitement homéopathique. Les verrues ont disparu doucement.
Et le vaccin ?
En 2007, deux laboratoires, Cervarix et Gardasil, ont mis au point un vaccin contre 4 types de papillomavirus, qui seraient en cause dans 70% dans cancers. Ils s’adressent aux filles encore vierges ou au début de leur sexualité. Si les résultats sont probants (la vaccination assure une couverture d’environ 80%), ils présentent aussi des effets secondaires. Sauf que, ça serait trop simple : les filles ayant déjà contracté n’importe quel type de papillomavirus, le vaccin est nettement moins efficace. Et comment savoir… Retour à la case « diagnostic »… Autrement dit : dur !
Télécharger le rapport Les vaccins des papillomavirus humains par l’Académie Nationale de Médecine.
(merci à Dragib pour les illustrations !)
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