Ayé, j’ai acheté ET porté des escarpins à talons. J’ai fait mon baptême de l’air de la féminité (et c’est pas peu dire étant donné la hauteur vertigineuse desdits talons). En plus même pas mal, démarche chaloupée, roulement du fessier, je n’irai pas courir après le bus. Les vraies femmes ont tout leur temps, le temps que les hommes les regardent.
Etre une femme ne se réduit évidemment pas à une excroissance talonnaire. En fait, le claquement des talons même plats suffit. Tel un chant prénuptial, le clonque clonque qui déboule derrière vous messieurs suffit à nous rendre désirables à vos oreilles. La même en baskets silencieuses n’a aucun intérêt (sauf si elle porte ses seins en bandoulière, je vous l’accorde). Je me vois déjà, traversant la place Vendôme, rayonnante d’une facette nouvelle de moi-même, finie la post-ado, bonjour madame, les talons nous grandissent au propre comme au figuré.
Mais la femme a ses ennemis : pavés classés monuments historiques, grilles d’aérations et autres plaques d’égouts, une vie semée d’embûches.
Montée sur mes grandes chaussures, mes amis du sexe fort me découvrent des talons cachés.
Plus tard, explosée dans le caniveau, l’entorse trahi mon talon d’Achille.
Clonque, clonque, clonque, clonque, je refais un tour de piste pour le plaisir d’avoir apprivoisé ces engins de torture, les pieds en sang, je suis une femme. Prochaine étape avant le collier de perle sur le camé, un autre engin de torture, le stérilet. Mais nous en reparlerons le moment venu.
Clonque, clonque clonque…. je quitte la pièce la tête haute, sans même un dernier regard à cette jeune fille débraillée que j’étais l’instant d’avant.
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