— Cet article a été rédigé dans le cadre d’un partenariat avec le Nikon Film Festival. Conformément à notre Manifeste, on y a écrit ce qu’on voulait
Quand on aime, on se dit qu’on aimerait que ça ne s’arrête jamais, on voit surtout le joli et le positif de ce qu’il en ressortira. On pense moins à l’effet que la vieillesse peut avoir sur les amours qui durent…
Pourtant, c’est ce que fait Siham Hinawi dans son court-métrage Je suis un salut d’amour pour le Nikon Film Festival 2017 ! La réalisation fait en effet partie des finalistes et on peut dire que c’est amplement mérité.
C’est l’histoire de Violette, une septuagénaire qui reçoit une drôle de visite et passe une très bonne journée.
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Interview de Siham Hinawi, réalisatrice de Je suis un salut d’amour
J’ai adoré cette vidéo parce qu’elle est autant empreinte de douceur que de réalisme. C’est ce côté ni trop enjoliveur ni trop négatif qui m’a touchée !
J’ai posé quelques questions à la réalisatrice du court-métrage, Siham Hinawi, histoire de m’intéresser un peu à ses motivations, son travail et à la sensibilité qui a fait qu’elle a produit cette petite pépite.
- Dans ton court-métrage, les deux personnages sont hyper touchants de douceur et de réalité. Qu’est-ce qui a fait que tu te sois tournée vers ce thème de la vieillesse et de l’oubli ?
« Tout d’abord, je te remercie pour les mots que tu choisis. J’en retiens un, surtout, celui de « réalité ». C’est un élément primordial dans ma quête cinématographique : essayer de toucher du doigt le « vrai » chez l’Homme… Tout un programme dont je commence à peine à deviner la difficulté !
Ce thème de la vieillesse et de l’oubli, il m’est apparu avec la grand-mère de mon compagnon, atteinte de la maladie d’Alzheimer à un stade avancé. Ce qu’il m’intéressait de questionner, c’était ces petits moments de lucidité pendant lesquels il arrive que tout s’éclaircisse à nouveau.
Que ressent-on quand on comprend clairement que tout nous échappe ? Et surtout, que se passe-t-il dans notre cœur quand on sait que tout va disparaître à nouveau ? Impuissants face à la maladie, il ne nous reste plus qu’un choix à faire : avancer ou sombrer.
Évidemment, pour les besoins du cinéma (et des 2min20 du Nikon Film Festival !), la réponse est manichéenne : on accepte ce qui nous arrive, et avec le sourire…
Mais la vie est tellement plus complexe ! Je n’écarte pas la possibilité de continuer à traiter de ce thème mais dans un format plus long qui permettrait d’aller plus en profondeur. »
- Depuis combien de temps es-tu derrière la caméra ? Est-ce que la réalisation est ton métier ou bien quelque chose que tu fais à côté ?
« Je n’ai jamais eu de doute quant au fait que je voulais devenir réalisatrice. En revanche, c’est grâce à l’école que j’ai vraiment commencé sérieusement à réaliser plein de courts-métrages — à l’école et en dehors.
J’étudie la réalisation à l’INSAS, une grande école de cinéma belge, même si je suis parisienne d’origine. D’ailleurs, la grande majorité de l’équipe, ce sont mes camarades de l’école, que je salue ici.
Cette espèce de passion hargneuse, dévorante, qui nous habite, c’est ce qui fait qu’on travaille si bien ensemble. Garde un œil sur les génériques des films des dix prochaines années, petit à petit on va envahir les salles obscures tu vas voir ! »
- Quelles sont tes principales influences artistiques pour cette réalisation ?
« Je crois qu’on n’a pas toujours une influence précise en tête quand on réalise un film… Heureusement, j’ai envie de dire ! Heureusement qu’on parvient à se détacher de ses idoles, au bout d’un moment.
Pour ma part, j’ai été biberonnée, comme beaucoup d’autres, au cinéma américain des années 70. En ce moment, je me fais une rétrospective William Friedkin à la maison… Pas grand chose à voir avec mon film, n’est-ce pas ?! »
Merci encore à Siham pour ses réponses et pour ce joli court-métrage, si vous l’avez aimé n’hésitez pas à aller voter sur la page du Nikon en cliquant sur « Soutenez ce film » !
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