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Amours

Je suis tombée amoureuse d’un collègue, alors que j’étais déjà en couple

L’amour est tombé sans crier gare sur cette madmoiZelle, alors qu’elle était en stage dans une galerie parisienne. Elle te livre ses premiers émois, ses doutes, et ses échanges passionnés avec celui qu’elle n’oubliera jamais.

En partenariat avec KMBO (notre Manifeste).

La recherche de stage peut vite s’apparenter à un enfer.

À partir d’un certain stade, on finit par arrêter de compter les heures passées sur les moteurs de recherche, à écumer les annonces. Et parfois, on accepte n’importe quoi.

Après avoir effectué plusieurs stages au pifomètre dans des entreprises dont j’avais horreur, j’ai fini par trouver une place qui me plaisait, dans une petite galerie d’art.

Tomber amoureuse d’un collègue en stage

Le jour-J, j’y allais à reculons, ralentie par le stress habituel des premières fois.

Devant l’immense baie vitrée qui abritait les œuvres, je fumais quatre clopes qui ne parvenaient pas à calmer mon agitation. Pire, elles me filaient la gerbe.

Mais bon, quand il faut y aller, il faut y aller. Alors après une inspiration bruyante qui m’a brûlé la moitié de la narine droite, je pénétrais l’antre du « démon ».

Immédiatement, une grande brune au nez pointu, flanquée de boucles d’oreilles au moins aussi acérées, m’accueillait avec chaleur.

Ça commençait bien, d’autant plus qu’elle m’a immédiatement complimentée sur mes créoles chinées à la brocante du 17ème.

Même si les détails de mon poste restaient à définir, tout se passait bien.

Le directeur de la galerie était passé me saluer, et semblait fort sympathique, contrairement au mec de la régie commerciale.

Ce dernier était très beau, hyper charmant, et le savait. Bref, le pire mec qui devait avoir l’habitude de soulever des pelletées entières de meufs. BEURK.

Des difficultés d’adaptation dans mon stage

Les premiers jours, je voyais toutes mes collègues partir manger sans moi, ce qui me forçait à une remise en question. Étais-je donc si chiante que ça ?

Alors, j’allais déjeuner chez ma mère qui n’habitait pas loin, d’un air penaud. Elle était bien sûr ravie d’avoir sa fille chérie à table presque tous les midi, et ne s’inquiétait que peu de cette difficulté d’intégration, qui selon elle passerait.

Et elle avait raison.

Un après-midi, je prenais mon courage à deux mains et osais enfin adresser la parole à la responsable marketing, une jolie rousse bien en chair qui riait toute la journée à gorge déployée.

Lola de son prénom est une fille solaire, une bonne vivante qu’on a envie de compter parmi ses amis. Ses joues rondes frémissaient sitôt qu’on parlait d’Alexandre Astier ou de bouffe japonaise.

Bref, on avait des points communs.

Alors j’osais lui proposer de fumer une clope avec moi. Tout de suite, le courant passait et elle m’invitait à sa table, le midi, avec toutes les meufs de la galerie.

Le début d’amitiés sincères

Très vite, nous devenions amies et passions nos soirées ensemble. Enfin, j’étais moi-même et faisais marrer la galerie, au sens littéral du terme.

Louis, le type de la régie, se joignait parfois à nous, et je l’ignorais autant parce qu’il était insupportable que parce que je me sentais idiote comparée à lui qui avait toujours le mot joli.

Il était très grand, plutôt fit, châtain foncé, barbu, et arborait des looks de hipster très léchés. J’aurais pu le kiffer si je ne l’avais pas estimé trop beau pour moi.

Finalement, je le boudais parce qu’il était out of my league. Comme si je ne pouvais être pote qu’avec des mecs que je savais pouvoir pécho.

Débile mais véridique.

Amoureuse d’un collègue, moi ? Jamais

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Et puis un jour j’ai reçu un mail plutôt drôle de sa part. Louis se moquait gentiment de mon prénom alambiqué, donné par des parents hipsters avant l’heure, passionnés de n’importe quoi.

Un échange de mails a suivi, timide mais doux et sincère.

Quelques jours après, nous décidions toutes d’aller boire des grosses pintes au bar d’à côté. Louis s’installait à côté de moi et me fit une blague vaseuse qui trahissait sa gêne.

Je lui plaisais.

Sitôt cette information emmagasinée, ma vie au travail changeait.

Adieu les jeans usés, bonjour à une nouvelle garde-robe, dans laquelle je paradais avec fierté. Ma confiance en moi était reboostée, je me sentais belle, sexy, irrésistible.

Quelques autres filles étaient mortes de jalousie. J’avais en effet décelé dans leur comportement la marque d’une inclinaison certaine pour lui, et j’avoue que leur jalousie augmentait encore ma satisfaction.

Une idylle naissante avec mon collègue

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Avec les semaines, notre amitié se renforçait.

Nous passions nos journées ensemble, et trouvions des excuses pour prolonger ces heures. Ma tête n’était plus aux tableaux Excel ni à l’analyse rigoureuse des autres tableaux, en toile ceux-ci, exposés dans la galerie !

Louis m’épiait de son bureau avec tendresse et je ne lui renvoyais que des regards moqueurs, pour le titiller. S’installa alors un vrai jeu du chat et de la souris.

Nous passions le plus clair de notre temps à nous balancer des punchlines sur Facebook et à prendre des pauses clopes.

Seulement, un détail entravait cette idylle naissante : j’étais avec mon mec, Ari, dont j’étais folle amoureuse.

Mais alors FOLLE AMOUREUSE.

Des questions résonnaient fort dans ma tête : pouvait-on vraiment aimer deux personnes à la fois ? Certes, ma relation avec Louis n’en était pas au stade d’amour, mais aurait pu très vite y arriver…

Le collègue amoureux rencontre mon mec

Et puis, incapable de le garder pour moi, tant je le trouvais drôle et admirable, je présentais Louis à mon mec. Et bien sûr, ils s’entendirent tout de suite, pour avoir les mêmes références et un humour semblable.

Mais immédiatement, Ari se doutait de quelque chose. Aussitôt, son comportement à mon égard changea. Le stress de me perdre le poussait à toujours plus de démonstrations d’amour, qui à la fois me touchaient, à la fois me faisaient culpabiliser.

Je décidais de mentir, et de cacher à mon mec mes vrais sentiments pour Louis. Je comptais sur mes qualités d’actrice médiocre pour ne pas le faire souffrir.

Au travail en revanche, je continuais à flirter, tout en culpabilisant. Mais Louis était le mec parfait, et je nous trouvais toujours plus de points communs au fur et à mesure que le temps passait.

Suis-je amoureuse d’un collègue de travail ?

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Un jour, Louis m’a envoyé un mail plutôt long, dans lequel il décrivait sa tristesse.

Il était tombé amoureux de moi et souffrait en silence. Il me demandait s’il avait la moindre chance de nous voir finir ensemble.

Il était prêt à attendre, même plusieurs années, si je lui donnais ne serait-ce que le plus petit des espoirs.

Je lui ai répondu qu’on ne pouvait pas tomber amoureux d’une idée, d’un fantasme, et que la seule raison pour laquelle nous croyions être amoureux était parce qu’il ne s’était jamais rien passé, mais que nous ne pensions qu’à ça.

Le temps a encore passé. Les sentiments, les regards et les gestes s’intensifiaient. Ça ne faisait plus aucun doute : nous étions vraiment amoureux.

Les autres le voyaient, et commençaient à se détacher de nous, pour nous laisser seuls le temps que je finisse mon stage. Il ne me restait plus que quelques mois à passer à la galerie et je redoutais la fin plus que la suite.

Car elle était dans mon esprit courue d’avance : nous ne nous reverrions pas…

L’amoureuse, le collègue, le romantisme à l’état pur

Seulement, Louis s’accrochait. Pianiste concertiste de formation, il me composait des sérénades. Tout était romantique, presque trop parfait.

Je vivais dans une bulle, aussi bien au travail qu’à la maison, avec un homme qui faisait tout pour que je reste.

J’avais deux amours, et tout était facile… mais le compte à rebours était bien trop entamé.

Parfois, j’allais rejoindre Louis dans la salle des imprimantes, juste pour pouvoir rire avec lui quelques minutes. Les déjeuners, je les savourais, en face de lui et à côté des autres que je n’écoutais plus.

Seul comptait le temps qui nous restait. Ces instants, Louis les passait à espérer un élan de ma part. Un élan de courage et de folie, qui me ferait quitter Ari. Mais je n’en ferais rien, et il s’en doutait.

Avouer enfin que je suis amoureuse d’un collègue

Ari pleurait parfois le soir, persuadé que je partirais. Je le consolais en lui disant qu’il se faisait des films.

Et puis un soir, après trop verres de vin au resto du quartier, je craquais et osais lui dire mon amour naissant, pour un autre que lui.

Étonnamment, ça le soulageait. Ce qui le rongeait, c’était le mensonge. Une fois les choses mises sur la table, je réalisais que mon cœur était plus à lui qu’à Louis, et qu’il me fallait enfin me comporter en adulte.

D’un commun accord, et à la fin de mon stage, Louis et moi avons décidé d’arrêter nos conneries. Au restaurant, lors d’un premier et ultime diner en tête-à-tête, nous nous sommes dit au revoir.

Il a trop pleuré, ça m’a presque dégoûtée. Il était trop amoureux, et je ne trouvais plus ça amusant. J’avais franchi la limite, et nous allions tous souffrir, je le savais.

Eux les premiers. Louis et Ari.

J’avais été égoïste, et allais en payer les pots cassés.

Les premiers mois sans Louis étaient moins agréables. Ma vie sans lui était moins drôle, moins folle, moins joyeuse, et plus banale.

Au bout de 9 semaines, il m’a écrit. Mon cœur s’est emballé. En ouvrant le message, j’attendais une ultime lettre d’amour, ou une vidéo débile, quelque chose qui nous rapproche, me sorte de mon ennui.

Quelques mots d’adieu

Finalement, j’y trouvais des mots secs et déprimés, qui m’annonçaient une décision radicale : Louis démissionnait et rentrait vivre à Lyon, en coloc avec son meilleur pote.

Notre proximité géographique l’obsédait. Chaque fois qu’il sortait de chez lui, il espérait me croiser.

Bien que sévère envers lui-même et notre relation, je sentais toujours la tendresse mener ses écrits.

Je décidais alors de lui rédiger une dernière lettre, en y mettant mes plus jolis mots, pour qu’il puisse au moins garder ça de notre non-relation.

Je ne lui disais que la vérité : que chaque minute avec lui avait comptée, et qu’il manquait à ma vie.

Je le remerciais pour ces jolis mois, écoulés trop vite, pour ses blagues maladroites, pour ses compositions, et surtout son amour infini.

Plusieurs pages de lettres pas du tout larmoyantes mais ô combien sincères, qui venaient mettre un point final à notre histoire.

Quand la tendresse demeure pour un collègue de travail

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J’ai attendu une réponse avec fébrilité, mais Louis s’est tenu à notre accord et n’a jamais répondu.

Souvent, je me demande ce qu’il fait, s’il est heureux, avec quelqu’un, s’il fait profiter les autres de son éclat.

Souvent, je pense à lui, et à moi, à ce qu’on aurait pu être.. Et puis je rentre chez moi, je retrouve Ari, et tous mes doutes se diluent dans le liquide tiède et rassurant de l’amour véritable.

Aujourd’hui je n’ai plus de craintes, je sais qu’il est tout ce qu’il me faut, tout ce que je chéris, au-delà des flirts et des fantasmes.

Ce qui ne m’empêche jamais d’envoyer, quand la tendresse me les dicte, quelques pensées à Louis.

Le 15 août, est sorti au cinéma le très joli et sensible Une Valse dans les allées, de Thomas Stuber.

Il conte l’histoire délicate du timide Christian, qui vient d’être embauché dans un supermarché.

Dans l’allée des confiseries, il rencontre la belle Marion, dont il tombe sous le charme. Chaque instant passé à la machine à café est propice aux échanges, et aux confidences.

Très vite, et au-delà de son idylle, Christian se fait une place dans la vie de ce supermarché, qui devient beaucoup plus que son lieu de travail…

Chez madmoiZelle, on est très fières d’être partenaires de ce film précieux, qui réchauffe les cœurs et va faire souffler beaucoup d’amour sur le box-office estival.

À l’occasion de cette belle sortie, une madmoiZelle a tenu à raconter son histoire, sans détours et avec sincérité !

À lire aussi : Comment pécho cet été ?

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Les Commentaires

13
Avatar de Carlawn
12 août 2018 à 11h08
Carlawn
J'ai l'impression que c'est pas tant l'amour (vu qu'elle dit qu'elle aimait les deux) qui nous pousse à choisir de rester ou à quitter notre conjoint pour un autre, mais ce qu'on veut pour soi-même maintenant et dans un futur proche, nan ? J'imagine que si on recherche la stabilité, qu'on veut habiter avec quelqu'un, fonder une famille etc. c'est plus simple de rester avec son conjoint que de le quitter pour un autre et de tout recommencer à zéro.

A l'inverse, si on s'en fiche de ça, comme moi en ce moment , on va choisir la passion, le risque...Mais évidemment, c'est dépendant de pleins de facteurs en fait. Je suis quelqu'un de très indépendant, j'ai une stabilité professionnelle et financière, j'ai des amis, déjà eu plusieurs relations longues...Peut-être que dans plusieurs années, je n'aurai plus cette stabilité et j'aurai envie d'une relation qui dure plus de 3 ans et d'avoir quelqu'un qui me soutienne au quotidien (ou pas:cretin. Ma mère ne comprend pas, parce qu'elle pense qu'à chaque fois que je lui présente un mec, elle se dit c'est le bon, que ça va durer toute la vie. Car elle est persuadée que je veux faire comme elle, me caser vite avec un mec, vivre avec et faire des bébés (elle se plante complètement:yawn.

A l'inverse, j'ai une amie qui refuse de quitter son mec, alors que c'est clairement la merde entre eux, mais parce que son projet, c'est de se marier d'ici 2 ou 3 ans et de faire un deuxième enfant. En plus, elle n'a pas de job stable et a un enfant à charge, donc quitter son mec, c'est risquer aussi de se retrouver dans une situation précaire
Pour conclure, l'amour, c'est super égoïste
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