La Daronne est la reine des conseils pas si cons enrobés dans une grosse dose d’humour plus ou moins subtil. La voici de retour pour voler au secours d’une lectrice !
La question pour la Daronne
Chère Daronne,
Je suis séparée depuis un an du père de mes enfants qui ont aujourd’hui trois et cinq ans. On est en garde partagée et j’aimerais profiter de mon temps libre pour m’amuser un peu, et même pourquoi pas, reconstruire quelque chose. Mais j’ai l’impression que mon étiquette de maman me colle à la peau.Comment on drague quand on est mère ? Et on les rencontre où, les hommes ? Et je dois faire quoi pour plaire, je n’ai plus l’habitude moi (en plus, j’ai tellement vieilli depuis la dernière fois que j’étais célibataire).
Merci pour ta réponse
Raphaëlle
La réponse de la Daronne
Ma petite pomme,
J’étais surprise en recevant ton courrier : à ma connaissance, je ne suis pas réputée pour mon expertise chevronnée dans les choses de la séduction. J’ai été célibataire toute ma vie, jusqu’à ce que je croise la route du Daron. Comme lui-même en tenait une sacrée couche quand il s’agissait de rouler des mécaniques, nous avons rapidement pris conscience que nous représentions l’un pour l’autre la meilleure chance d’entretenir des rapports romantiques et sexuels réguliers. Depuis, ni lui (du moins à ma connaissance), ni moi n’avons plus jamais tenté de nous illustrer dans l’aguichage d’illustres inconnus. C’est bien mieux comme ça, dans l’intérêt de tous les hypothétiques acteurs impliqués.
Bref, comment trouver un partenaire quand on est parent solo ? Moi, je t’aurais bien suggéré d’attendre jusqu’aux 18, 20 ans des gosses, le temps qu’ils aient quitté la maison, mais je note une certaine urgence dans ta lettre. Alors, pour toi mon petit radiateur, je suis sortie de ma zone de confort pour te livrer quelques conseils sûrement un peu pourris.
La drague pour les daronnes
Voici donc mes conseils drague exclusifs de daronne :
- Reste toi-même : tu es crevée, tes boobs et tes fesses ont parfaitement conscientisé la notion de la gravité et semblent bien partis pour atteindre le sol d’ici à quelques années. Tu es incapable de lâcher prise pendant les galipettes, d’autant plus que tu as le générique de Peppa Pig qui tourne en boucle dans ton cerveau. Un rendez-vous galant avec toi, c’est avant tout la certitude de choper via proxy la gastro ou l’impétigo de tes mouflets. Tu fais des blagues horribles sur ta progéniture, car tu es terrifiée qu’on te classe dans la case mamoune chiante. Tu commandes une deuxième bière pour montrer que tu tiens encore l’alcool, mais comme ce n’est pas le cas, tu finis par déballer ta vie familiale alors que tu t’étais jurée de ne pas le faire. C’est très bien, ne change pas. De toute façon, ce n’est pas comme si on avait une armée de Pedro Pascal (apparemment, c’est le crush internet du moment) face à nous. Les gars, on la voit votre calvitie. Alors plutôt que de passer des heures à vous bricoler une perruque de fortune avec les trois mèches clairsemées qui vous reste, suivez aussi ce conseil de rester vous-même.
- La maternité ne te définit pas : sous prétexte que tu as eu quoi, deux, trois rapports sexuels (ou coup d’éprouvettes) féconds au cours de ta vie, tu devrais te faire tatouer le prénom de tes enfants et leur date de naissance sur le front ? Ça fait cher payer les quelques heures (au mieux) de Smush smush. Le fait d’avoir des enfants, ce n’est pas un secret honteux, mais dans certaines situations cette information est anecdotique. Par exemple, si tu sais que ton histoire d’un soir n’ira pas plus loin que le canapé du salon, je ne te force pas à te dénoncer si tu n’en as pas envie.
- Personne ne te rend un service en acceptant de sortir avec toi : Merci Barney Stinson et ses copains de la pop culture, vous avez admirablement réussi à convaincre les daronnes qu’elles avaient le potentiel séduction d’une pomme blette. À part pour assouvir les fantasmes de MILF d’adolescents à peine pubères, on n’a clairement pas notre place attitrée sur le marché du cul hollywoodien. Tant mieux finalement, puisqu’on ne vit pas dans un film ou une série américaine, mais dans la vraie vie, entourées de personnes qui – normalement- ont intégré ces deux principes fondamentaux qu’on nous inculque dès la primaire : tous les êtres vivants se reproduisent et tous vieillissent au fil du temps. Sauf Benjamin Burton, mais ça tombe bien puisque Benjamin Burton n’existe pas.
Où faire des rencontres ? Édition spéciale parents célibataires
Quand une mère célibataire parle de drague, on dirait que sa singularité totale l’empêchera éternellement de trouver l’amour, ou l’aventure, ou ce qu’elle veut, ce ne sont pas mes oignons. Mais tu sais qu’en France, huit millions de familles vivent avec un ou plusieurs enfants mineurs ? Ça en fait du monde qui vit en Daronnie. Autant te dire que si le fait d’engendrer condamnait à l’indifférence éternelle des partenaires potentiels, personne ne niquerait jamais dans ce pays.
L’autre bonne nouvelle, c’est qu’on arrive à l’âge où les gens commencent à… Mais non ! Pas l’âge où les gens commencent à mourir, ça va pas ?
Non, l’âge où les couples parentaux commencent à se séparer après des années de vie commune. Ça veut dire que plein de célibataires, encore relativement frais, mais plus important, dans ta situation, reviennent sur le marché. Et après des années à penser à tous les délires culs qu’ils expérimenteraient bien s’ils n’avaient pas autant la flemme, ces parents célibataires, ils ont LA DALLE. Oui, comme toi. Vous êtes plein, je vous jure. Envoyez-moi vos lettres, je vous mettrais en contact.
Bref, voici mes suggestions pour les rencontrer directement :
Au rayon ménage du supermarché (pour trouver un cismec, exclusivement) :
L’homme adulte qui s’aventure au rayon ménage du supermarché* a deux avantages : il est célibataire et il possède des notions de propreté. Soit deux qualités suffisantes pour envisager de faire connaissance.
* NDLR : marche aussi avec le rayon puériculture, hygiène et fournitures scolaires, c’est-à-dire tous ces bastions féminins traditionnellement peuplés de compagnes déléguées par un partenaire qui « – De toute façon, n’y connaît rien ». Comme en témoignent les paquets de couches trop grandes achetées à maintes reprises.
À l’école, à la crèche, au club de poterie, au parc de jeux…
Le meilleur moyen de dénicher un partenaire qui comprenne et accepte notre rythme quotidien, c’est d’aller le cueillir directement à la source originelle de la parentalité : le lieu dédié à l’enfance.
Lorsque la cible est repérée et son célibat vérifié (tu n’as pas envie de te taper quelqu’un dont tu croiseras la ou le partenaire suspicieux tous les matins de ta vie), fonce sans te poser trop de questions. Honnêtement, je pense que les parents fraîchement célibataires, c’est comme des adolescents de 15 ans, le slip s’enflamme au moindre sourire. À ce niveau d’exaltation retrouvé, tu pourrais dire absolument n’importe quoi pour briser la glace et recevoir en retour de l’enthousiasme non simulé.
Et pour ne rien gâcher, une idylle entre parents de crèche ou d’école, c’est aussi bon pour tous les autres parents qui se délectent de ce genre de ragots, en rêvant secrètement du jour où, eux aussi, vivront un coup de foudre sur fond de rires d’enfants.
Demander à tes proches de t’arranger des plans
Selon la théorie des degrés de séparation, nous ne serions qu’à cinq personnes de distance maximum de n’importe qui sur cette planète. Cette information est superflue, mais je trouvais qu’elle sophistiquait mon article. Par ailleurs, elle peut vaguement illustrer le fait que le meilleur moyen de rencontrer des inconnus de qualitay, c’est de demander de l’aide aux amis et aux connaissances. Ces bienfaiteurs de l’amour connaissent probablement des personnes très bien qui rêvent de faire des rencontres.
Sur Tinder (On drague encore sur Tinder de nos jours ?)
Tinder, ou autre appli de rencontre, c’est le meilleur moyen de draguer au calme même si les gosses visionnent La Pat Patrouille à quelques mètres de toi. Et si tu t’inquiètes de savoir si tu dois indiquer de prime abord ton statut maternel sur ton profil, je te dirais que tu fais ce que tu veux, ce n’est pas ce genre de détails qui arrêtent les gros crevards. Ni les individus décents.
Je te laisse, je suis très fatiguée, je vais faire une sieste
La bisette,
Ta daronne
Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos podcasts. Toutes nos séries, à écouter d’urgence ici.
Les Commentaires
Il n'y a pas encore de commentaire sur cet article.