« Il y a quelque chose de personnel que j’ai besoin de partager avec vous. Je suis footballeur et je suis gay. »
Il y a de l’inquiétude dans les yeux de Joshua Cavallo, jeune footballeur australien, dans les premiers instants de la vidéo postée sur les réseaux sociaux par son club, l’Adelaide United.
À 21 ans, il vient de faire son coming-out, un geste loin d’être anodin quand on est un jeune sportif promis à un bel avenir :
« Tout ce que je veux, c’est jouer au football et être traité comme tout le monde. Je suis fatigué de devoir faire semblant et de vivre une double vie. C’est épuisant, c’est quelque chose que je ne recommande à personne.
J’ai cru que les gens me verraient différemment quand ils l’apprendraient, qu’on me traiterait différemment, qu’on se moquerait de moi. Ce n’est pas le cas. »
Son visage s’éclaire quand il évoque le fait d’être sorti du placard auprès de ses proches, de ses pairs, de ses amis, de ses coéquipiers, de ses entraineurs.
« C’était incroyable, j’ai reçu tant d’amour et de soutien. Je me suis demandé pourquoi je me suis caché si longtemps. »
Une homophobie ancrée dans le football
Josh Cavallo rejoint ainsi la poignée de footballeurs ouvertement gays au monde. Avant lui, d’autres champions du ballon rond ont parlé de leur homosexualité, mais le plus souvent après avoir mis fin à leur carrière — comme l’Allemand Thomas Hitzlsperger par exemple.
On se souviendra aussi de l’histoire terrible de Justin Fashanu, footballeur professionnel britannique, qui, victime de harcèlement homophobe après son coming out au début des années 90, avait fini par se suicider en 1998.
Qu’un joueur de 21 ans choisisse de s’exposer dès le début de sa carrière est en soi un geste extrêmement fort. En France, le témoignage de Ouissem Belgacem le montre : cet ancien joueur a récemment raconté son parcours et a dénoncé l’homophobie de ce milieu, mais aussi les rares progrès et initiatives pour faire du football amateur et professionnel un sport inclusif et non un bastion de la masculinité toxique.
« Je vois quelques bribes d’initiatives, des brassards arc-en-ciel et autres, mais pour moi, ça n’a strictement aucun effet. Il y a encore énormément à faire au niveau éducation, pas seulement celle des jeunes, mais aussi avec les staffs, les coachs, les présidents de clubs. »
Aujourd’hui Josh Cavallo veut montrer qu’il est possible d’être footballeur et de rester soi-même, de ne pas avoir à faire semblant d’être ce que l’on n’est pas :
« J’ai hâte de montrer qui est le vrai Josh Cavallo. »
À lire aussi : Pas d’homophobie dans le football… vraiment, Bixente ?
Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos podcasts. Toutes nos séries, à écouter d’urgence ici.
Les Commentaires
Il n'y a pas encore de commentaire sur cet article.