Cher journal,
Il y a quelques jours, à la même heure, j’étais très occupée à chevaucher un jeune homme en lui assénant de petites claques retentissantes.
Et laisse-moi te dire que ça ne me ressemble pas.
En BDSM, je suis (beaucoup) plus soumise que dominatrice
J’ai découvert le BDSM (bondage, domination, soumission et sado-masochisme) au début de ma vingtaine.
Ces pratiques faisaient écho à de nombreux fantasmes qui m’animaient depuis toujours, alors je n’ai pas hésité à m’y adonner corps et âme !
J’ai pas mal tâtonné au début, car il existe mille façons de faire du BDSM (avec ou sans matériel, avec ou sans roleplay, avec ou sans douleur…), mais j’ai fini par trouver mes kinks, comme on dit.
Et mon kink, jusqu’à récemment, ça a toujours été, à 100%, sans concession, sans hésitation : la soumission.
M’abandonner aux ordres, directives et désirs d’un homme me fait décoller comme jamais ; j’y trouve une sérénité et une liberté qui me permet de m’épanouir sexuellement, tout en vivant des émotions intenses.
Mymy de madmoiZelle te décrypte quelques idées reçues autour du BDSM
La première fois que j’ai essayé d’être dominatrice
Il y a quelques années, l’un de mes partenaires m’a confié que lui était plutôt switch : il pouvait sans souci me dominer, et le faisait avec plaisir, mais appréciait aussi être soumis.
Ne voulant pas mourir bête, j’ai décidé de donner sa chance à ma face très bien cachée de dominatrice. Qui sait ? J’allais peut-être me surprendre ?
Je me suis retrouvée gauche comme jamais, habitée non pas de désir mais d’un fort sentiment de ridicule, à chevaucher vaguement mon amant en lui mettant des claques plus tièdes que le café que je viens d’oublier de boire.
Je ne savais pas quoi faire de mon corps, je n’arrivais pas à adopter la bonne attitude, je n’avais pas la moindre idée de truc à lui faire (ou à lui faire faire)…
C’était un fiasco.
Dix minutes plus tard, pris de pitié, il a mis fin à l’expérimentation pour se remettre à m’asséner de généreuses fessées. Tout était rentré dans l’ordre.
Depuis, je n’ai jamais réessayé de dominer : j’ai accepté, et/ou décidé, que ce n’était définitivement pas pour moi. Au point que mes résultats au test BDSM me donnaient un sublime zéro pour cent côté domination.
Pas le moindre début d’idée d’hypothèse de potentielle envie de prendre le dessus, ni dans ma culotte ni dans mon cœur.
L’homme qui m’a proposé de devenir dominatrice
De l’eau a coulé sous les ponts, de nombreux orgasmes ont fait frémir mes cuisses
, et j’ai connu plusieurs hommes depuis ce fameux partenaire switch.
Certains n’étaient pas intéressés par le BDSM, mais ceux qui l’étaient me dominaient avec enthousiasme. Jamais, en plusieurs années, aucun amant ne m’a suggéré d’inverser les rôles.
Jusqu’à un nouveau venu dans mon lit, il y a quelques semaines. Des yeux bleu-gris, des biceps à se damner et une énergie sexuelle apparemment inépuisable : je me sens plutôt #blessed.
Lui n’avait jamais pratiqué de BDSM, mais ça le tentait beaucoup, et il apprend vite. En quelques semaines, j’ai fini ligotée par une ceinture de cuir, avec l’une de ses mains sur ma gorge, l’autre entre mes cuisses.
Cependant, il n’y a pas que la domination qui l’intéresse. Très tôt, il a prononcé cette phrase :
« Tu sais, tout ce que je te fais, tu peux me le faire aussi. Même les claques, les fessées, tout ça… Tu peux me dominer, si tu en as envie. »
Je réessaie d’être dominatrice
Mon premier réflexe, ça a été de lui dire que la domination, ce n’est pas mon truc, et de lui raconter mon unique expérience riche en malaise.
Mais au fil des parties de jambes en l’air, j’ai commencé à me sentir titillée. Et je lui ai dit que j’allais peut-être essayer.
D’abord je l’ai mordu, un peu, puis griffé. Je lui ai refusé mes baisers, pour jouer, et j’ai passé des heures à diriger ses sensations. Je l’ai regardé s’enflammer de désir et s’abandonner de plaisir sous mes yeux, sous mes doigts, sous ma bouche.
Une nuit, ma main a trouvé le chemin de sa gorge ; un matin, je me suis surprise à lui asséner une gifle juste avant l’orgasme. Ses yeux pétillaient, ses hanches se tendaient, son sourire s’étirait… j’avais peu de doutes sur le fait que ça lui plaisait.
Et puis un jour, après quelques verres pour lever ce qui me restait d’inhibition, j’ai enlacé son cou d’une ceinture en cuir, je l’ai chevauché, et on a joui très fort.
Comment j’ai accepté mon côté dominatrice
Ces pratiques restent minoritaires dans ma vie sexuelle ; je dirais que 75% des fois, c’est mon amant qui domine. C’est dans le rôle de soumise que je reste le plus à l’aise, le plus épanouie, c’est ce qui me vient le plus naturellement.
Mais je suis contente de pouvoir explorer de nouvelles choses, d’ajouter à ma sexualité un nouveau territoire qu’il me tarde de défricher !
J’ai essayé de comprendre ce qui avait changé en quelques années ; ce qui fait que ce rôle de dominatrice, impensable pour la moi un peu plus jeune, est devenu intrigant, puis carrément plaisant.
Je pense que j’ai évolué dans mon rapport à ma sexualité. J’ai davantage accepté de vivre mes expériences, mes pratiques, mes kinks, de suivre mes envies, au lieu de suivre inconsciemment les scénarios « classiques ».
Quand je débutais dans le BDSM, je m’appuyais pas mal sur ce que j’avais pu voir ou lire : les fantasmes d’autres gens ont façonné mon imaginaire.
Tu le sais probablement, les femmes sont rarement représentées comme dominatrices ; quand elles le sont, leur attitude, leur accoutrement ne ressemble pas à ce qui m’excite.
Bonding, sur Netflix, met en scène une dominatrice professionnelle
Au fil des années, je me suis peu à peu débarrassée de ces « codes » de sexualité, je m’en suis libérée pour me confier à mon instinct, à mes partenaires et à ce que mon corps me dit.
C’est un peu comme si j’avais appris les bases du point de croix en suivant des modèles, et que maintenant je pouvais créer mes propres œuvres, à main levée.
Une femme dominatrice, un homme soumis
Je pense que j’ai aussi beaucoup avancé, et réfléchi, au sujet du féminisme et des stéréotypes de genre.
Il y a quelques années, lors de mon « premier essai », c’était encore compliqué pour moi d’imaginer dominer un homme (plus grand, plus fort, plus barbu, plus poilu).
J’avais également du mal à piger comment dominer celui qui me pénètre — car être pénétrée, c’est être soumise, non ? Comment être empouvoirée quand on « se fait baiser » ?
J’ai déconstruit ma vision de la féminité, de la masculinité, j’ai beaucoup appris sur la sexualité positive, et sans m’en rendre compte, j’ai atteint un point où ce n’est plus impensable d’être une femme, dominatrice, au lit avec un homme.
Un point où la pénétration n’est pas indispensable, où j’ai davantage de cartes dans mon arsenal de jeux sexuels, et où j’ai assez confiance en moi et en l’autre pour me soumettre comme pour dominer.
Et je suis si confiante que je pense sortir encore de ma zone de confort et emmener ce charmant amant faire un cours d’initiation au shibari, le bondage japonais… mais ça, je te le raconterai peut-être dans un autre article !
Et toi, apprécies-tu dominer ton ou ta partenaire au lit ? Viens en parler dans les commentaires !
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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