J’ai rencontré celui qui deviendrait mon mari en première année de fac, quand j’avais 20 ans. Lui en avait 23, et il venait tout juste d’arriver en France.
J’ai eu un coup de foudre pour lui à peu près au premier coup d’œil. Après avoir répété à toute ma promo que c’était l’homme de ma vie, mes camarades ont commencé à me laisser systématiquement la place à côté de lui en amphi… mais il me voyait à peine, un peu trop concentré sur ses études pour remarquer mes signaux.
Jusqu’au jour où j’ai décidé de lui dire clairement : « J’ai des sentiments pour toi ; maintenant, fais ce que tu veux avec cette information ». Il m’a invitée à sortir, et sept ans plus tard, nous sommes encore ensemble !
Notre mariage a eu lieu après quelques années de relation, alors que nous étions encore étudiants : voilà comment nous nous sommes mariés presque sans budget !
Des fiançailles après 11 mois de relation
Nous nous sommes fiancés 11 mois après le début de notre relation. C’était après les attentats du 13 novembre, qui ont beaucoup choqué mon compagnon. Il m’a demandé très spontanément :
« Je sais que ça fait pas longtemps qu’on est ensemble mais quand je vois le côté éphémère de la vie, je sais que je veux la passer avec toi. »
Il n’y avait pas de bague, ou d’évènement particulier : ce n’est pas trop notre truc !
Moi, j’avais toujours eu un rapport au mariage assez indifférent. Je sais que certaines personnes en rêvent, mais ce n’est pas tellement mon cas. Pour être honnête, je n’imaginais même pas me marier un jour. Pourtant, quand il m’a demandée en fiançailles, j’ai réalisé que cette idée me plaisait, avec lui, et j’ai accepté tout de suite !
Une date de mariage choisie trois ans plus tard
À ce moment-là, nous étions en deuxième année de fac.
Encore étudiants et sans aucun budget, nous avons décidé d’attendre un peu avant d’organiser notre mariage. Ce que nous ne savions pas encore, c’est que nous finirions par nous marier dans des conditions très similaires !
Trois ans après, lassés d’attendre, nous avons fini par choisir une date. Nos finances n’avaient pas vraiment changé — mon copain était alternant et gagnait un petit salaire à ce titre ; moi, je n’avais pas grand chose — mais nous avons décidé de passer à l’acte. Un choix que nous ne regrettons pas : un an plus tard, le Covid arrivait dans nos vies et aurait rendu l’organisation d’autant plus stressante.
C’est à ce moment que nous avons décidé d’en parler à nos familles, ce que nous n’avions pas fait jusqu’ici. L’idée était de pouvoir les prévenir un an avant l’événement, pour que tout le monde puisse venir depuis l’étranger et prendre ses dispositions.
Mais mes parents, avec lesquels j’ai une relation compliquée, on été assez difficiles à gérer. Ils étaient prêts à nous aider financièrement, tout en étant dans l’idée que s’ils payaient, ils auraient le droit de décider de tout. Ils voulaient organiser un grand mariage très ostentatoire dans un château, avec beaucoup de monde…
Rien que d’y penser, j’ai commencé à angoisser ! Moi, je n’aime pas du tout l’attention : rien que m’imaginer au centre de cet évènement était un cauchemar.
Nous avons fini par décider de faire sans mes parents et de tout financer par nous-mêmes, sans aucune aide — en économisant chaque mois une cinquantaine d’euros, les petits surplus de Noël ou des anniversaire, tout ça pendant un an et demi.
Se marier à 25 ans
Pour être honnête, en prenant la décision de nous marier à 25 ans, encore étudiants, j’ai eu l’impression que nous étions des OVNIs. Nos proches étaient très heureux pour nous et trouvaient cela naturel, mais beaucoup d’autres parlaient de ça comme d’un « gâchis ». On me faisait plein de commentaires de l’ordre de « T’as pas profité de la vie », des blagues sur le mariage hétéro du genre « C’est le début de la fin »…
Après coup, on me demandait parfois avec l’air halluciné « Olalah, mais t’es mariée ? Mais pourquoi t’as fait ça ?! ». Comme si cette union, ce n’était pas avant tout ce qu’on choisit d’en faire !
Si je voulais me marier, c’était plus pour être mariée que pour l’évènement mariage. Dans les faits, ça ne change pas grand-chose parce que mon copain et moi vivions déjà ensemble. Mais dans ma famille, j’ai toujours vu les couples mariés comme l’image de l’harmonie : c’est ce à quoi j’aspirais, même si je sais que c n’est qu’une représentation.
Et puis, changer de nom, c’était changer de famille — me détacher de la mienne, dysfonctionnelle, pour en créer une autre, qui serait différente.
Le bon plan de la robe blanche
Vu nos envies et notre bourse, nous avons décidé de faire quelque chose de simple. Un enterrement de vie de jeune fille pour moi, un mariage à la mairie, et un restaurant entourés de nos proches.
Une fois la date choisie, nous avons commencé à acheter des choses petit à petit, chaque mois, en étalant.
Le plus qui important pour nous, c’était de pouvoir inviter nos amis dans un vrai bon restaurant, et d’avoir des alliances de qualité qui dureraient longtemps. Pour tout le reste, nous n’étions pas très attachés au côté « mariage traditionnel ».
Pour nos tenues, par exemple, nous avons cherché les bons plans ! Pour ma robe de mariée, je suis allée voir le site d’une créatrice dont j’aime beaucoup le travail, et qui fait des robes assez chères. Pour trouver un bon plan, je suis allée voir du côté des robes spécialement faites pour les demoiselles d’honneur et surprise : en blanc, elles étaient très peu chères, malgré leur bonne facture. Pour une centaine d’euros, j’ai pu avoir une très belle robe !
Côté chaussures, j’ai porté une paire qui était déjà dans mon armoire. Et pour le maquillage, la coiffure et la manucure, je me suis formée à coup de tutos YouTube pour pouvoir tout faire moi-même le jour J.
Mon copain, quant à lui, a acheté son costume dans une boutique de prêt-à-porter classique, avec pour but de pouvoir le porter à d’autres occasions. En tout, chaussures comprise, il en a eu pour une centaine d’euros aussi.
Un mariage avec un petit budget
Pour les alliances, nous avons profité des promotions de la St Valentin, qui offraient 50% de réduction pour toute paire de bagues en or achetée. Cela nous a coûté 400 €, une de nos plus grosses dépenses, mais nous ne le regrettons pas : elles sont très belles !
Côté photographe, nous avons fait appel à un amateur et non un professionnel, qui nous a facturé 100€ pour deux heures de photos sans retouches : je les ai retouchées moi-même.
La veille de notre mariage, j’ai dormi dans une chambre d’hôtel tout près de la mairie avec mes copines les plus proches. C’était un genre de pyjama party avec de l’alcool, et c’était l’enterrement de vie de jeune fille parfait pour moi !
Pour gérer le clou du spectacle (le repas !), nous ne sommes pas passés par un traiteur, mais avons discuté avec un restaurant où nous allions souvent, et que nous aimons beaucoup. Nous nous entendions bien avec les propriétaires, et avons fini par leur demander si nous pouvions se marier chez eux.
Ils n’avaient jamais fait de prestation pareille, mais étaient très heureux de pouvoir le faire ! Ils nous ont préparé un super menu avec quatre ou cinq plats par personne avec vin et alcools compris pour un tout petit prix, et nous ont même permis de payer le jour même, après le repas. Pour notre douzaine de convives, cela nous a coûté environ quatre cent euros et tout le monde a trouvé la nourriture délicieuse.
Comme une soirée imprévue et parfaite
Nous nous sommes marié avec dix invités. Nous aurions aimé pouvoir inviter d’autres amis proches qui vivaient loin, mais impossible pour nous de les héberger dans nos 25 m2, ou de leur offrir l’hôtel… Nous avons donc célébré notre union avec les parents de mon conjoint et celles et ceux de nos amis qui étaient sur place.
Après que nous avons refusé leur aide financière, mes parents, qui n’approuvaient déjà pas tellement mon mariage avec mon copain ont décidé de ne pas venir. Nous avons fait sans eux !
En tout, ce mariage nous a coûté 1 500€. Je crois que c’est un petit budget, pour ce genre d’évènement… Mais le moment a été merveilleux !
On a beaucoup ri, et partagé de belles choses. J’en garde un souvenir heureux et plein de joie, un peu on se souviendrait d’une fête imprévue et parfaite. Et si je devais le refaire aujourd’hui, même avec plus de moyens, je le referai de la même manière.
À lire aussi : J’ai testé pour vous… me marier à 20 ans (6 ans plus tard)
Pour témoigner sur Madmoizelle, écrivez-nous à :
[email protected]
On a hâte de vous lire !
Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.
Les Commentaires
Par contre, ça me met en colère de savoir que certaines connaissances leur ont dit que c'était du gâchis, qu'ils n'ont pas profité de la vie, gna gna gna... ces gens n'ont jamais été amoureux ou quoi ??? Quand on s'aime et que ça se passe bien, on s'en fout de savoir qu'il y a d'autres poissons dans la mer. Il faudrait mettre fin à un couple amoureux et sain pour "profiter de la vie" ? Mais être heureux ensemble, C'EST profiter de la vie.
Si encore ils avaient décidé d'avoir un enfant super jeunes, j'aurais mieux compris ce genre de réflexion. Mais là, c'est vraiment abusé.