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Source : Pexels / Letticia Massari
Poussez Madmoizelle

« Je me suis demandé pourquoi elles hurlaient dans les films, ça n’est pas si douloureux que ça » : Nathalie nous raconte son accouchement

Pour Poussez Madmoizelle, Nathalie évoque son déclenchement, le drôle d’effet qu’a eu sur elle la péridurale et sa dépression post-partum.
  • Âge au moment de l’accouchement : 32 ans
  • Bébé attendu à la date : 14 octobre 2017 
  • Bébé arrivé à la date : 20 octobre 2017 
  • Heure d’arrivée à l’hôpital : 9 heures le 19 octobre
  • Heure d’accouchement : 9h34 le 20 octobre
  • Poids et taille de l’enfant à la naissance : 3,8 kg – 52 cm 

Mon mari et moi avons été ravis quand on a appris qu’on allait devenir parents. C’était un bébé désiré de notre part à tous les deux. 

Médicalement, ma grossesse s’est déroulée sans aucun souci, c’était une grossesse qu’on pourrait qualifier de « parfaite ». Mais personnellement, j’ai trouvé ce temps long, pesant, contraignant, pas drôle du tout. 

De l’accouchement, je redoutais surtout la douleur, on en entend tellement parler ! J’avais d’ailleurs établi un projet de naissance simple : accoucher à l’hôpital AVEC péridurale et, si possible, sans épisiotomie

Un accouchement déclenché et une longue attente

La naissance s’est faite attendre ! Le bébé étant tranquillement installé sans intention de bouger, les médecins ont décidé le 14 octobre d’attendre maximum 5 jours de plus, et ensuite de me déclencher si toujours rien. Je me souviens avoir marché 20 km, porté des packs d’eau, mangé épicé pour le faire sortir, mais rien… N’ayant toujours aucune contraction, le 19 au matin, nous sommes partis tranquillement à l’hôpital. Je suis arrivée à 9 heures, entrée en salle d’accouchement à 11 heures où ils m’ont mise je ne sais trop quoi pour lancer le déclenchement. Puis a commencé une loooooooongue attente… 

La sage-femme a dit à mon mari : « Ça va être long, vous pouvez aller au travail hein, il ne se passera pas grand-chose d’ici ce soir ». Du coup il est parti et j’ai passé la journée à faire des mots fléchés, à scroller sur WhatsApp, Facebook… Bref à m’ennuyer un peu en me disant : « Je ne sais pas pourquoi elles hurlent dans les films, c’est pas si douloureux que ça, mais qu’est-ce qu’on s’emm*** ». Après m’avoir mis le produit pour déclencher, je n’ai rien senti de différent de toute la journée. Mon mari est revenu vers 18 heures. Au téléphone, il me disait : « N’accouche pas sans moiiiiiiiiii !!!! » Et je lui répondais : « T’inquiète il ne se passe toujours rien, t’as le temps ! »

Vers 19 heures, j’ai commencé à avoir de très légères douleurs alors le médecin m’a tout de suite fait la péridurale pour être sûr. On a attendu, je mourais de faim mais pas possible de manger. On s’est assoupis mais les sage-femmes venaient toutes les demi-heures pour contrôler. Je me souviens avoir entendu « toujours à 7, madame » et me dire « ohlala mais ça va être encore long ???? » 

À lire aussi : « Quand ils ont saisi mon bébé avec les pinces, j’ai eu l’impression d’être écartelée » : Ambre raconte son accouchement

Puis tout s’enchaîne

Vers 5 heures du matin, j’ai été réveillée par de vives douleurs, j’ai compris que ça y est, ça commençait. À 6 heures, je suis passée à 8, à 7 heures, j’étais à 9…  À 8 heures, la douleur était insoutenable, j’avais l’impression de me faire écarteler

J’ai appelé les sages-femmes, qui m’ont confirmé que la péridurale commençait à perdre son effet. Elles ont donc appelé l’anesthésiste qui m’a remis une dose et m’a dit « ça va faire effet dans 15 minutes » et moi répondre un poil agressive mais tordue de douleur « 15 minutes ?? mais vous savez ce que j’endure là ??? ». En fait, au bout d’une minute, je planais complètement et j’ai été prise d’un fou rire incontrôlable. Je me souviens que mon mari était un peu décontenancé de me voir rire bêtement et il a tenté une blague « c’est de la bonne que vous lui avez donné là, je peux en avoir aussi ? » mais l’anesthésiste n’a pas trouvé ça drôle, tandis que moi je pleurais de rire…

Puis j’ai eu de la fièvre, je grelottais et claquais des dents, j’avais froid et ensuite tout est un peu confus, je suis passée d’un fou rire idiot aux pieds sur les écarteurs. On m’a dit de pousser 3 fois et pouf ça y était. Je planais un peu, mes souvenirs sont confus, je voyais mon mari avec la puéricultrice faire les premiers soins, pendant que la sage-femme continuait avec moi : placenta (je me souviens qu’elle m’a dit « oh dis donc, il est énorme ce placenta » et moi de penser « euh… ok… qu’est-ce que je dois faire de cette information… ? »). Elle m’a recousue, elles ont posé le bébé sur moi et nous ont laissé quelques minutes, puis sont revenues et nous ont amenés à notre chambre.

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Un début à trois en douceur

Je ne m’attendais pas au 2e effet kiss cool de la péridurale, je ne sais pas ce qu’il y a dedans mais purée c’est costaud !! Mais pour avoir vécu un quart d’heure où elle n’a pas fonctionné, la douleur est telle que si c’était à refaire, je prendrais encore la péridurale sans hésiter ! 

À l’arrivée de notre bébé, nous n’avons pas été émus tout de suite, on était un peu perdus et concentrés pour savoir s’il allait bien, si tout était normal, si moi aussi j’allais bien, et ce qu’on devait faire maintenant.. La sage-femme nous a répondu de « monter dans votre chambre, et d’avoir une belle vie ».

Les heures qui ont suivi se sont très bien passées, il y a eu le premier peau à peau entre papa et bébé, puis mes parents sont venus dans l’après-midi, tout le monde était ému, et mon mari est allé me chercher des sushis ! Le premier soir, on s’est posés et on a réalisé ce qui venait de se passer. 

« Si j’avais pu retourner au boulot au bout de 2 semaines, je l’aurais fait » 

En revanche, les jours suivants ont été beaucoup plus difficiles. J’ai eu une grosse chute d’hormones le deuxième jour, j’errais avec le bébé dans les couloirs en pleurant ne sachant pas trop ce que je devais faire. Une sage-femme est venue me le prendre et m’a dit « allez dormir un peu, je m’en occupe »

Ensuite, j’ai le souvenir de me demander à quel moment la maman pouvait se remettre d’un effort physique aussi important que l’accouchement en n’ayant aucun temps mort, puisqu’on passe de 9 mois à porter un bébé à 24 heures sans dormir dans la salle d’accouchement à maman jour et nuit… Sans temps mort… J’ai mis longtemps à me remettre simplement de la fatigue physique accumulée.  

Le retour à la maison était bien les trois premiers jours car nous étions tous les deux avec le bébé. Quand le quatrième jour, mon mari a dû retourner au boulot et je me suis retrouvée toute seule. A alors commencé une longue période de solitude que je ne revivrais pour rien au monde. D’ailleurs notre enfant est fils unique et le restera. La répartition des tâches s’est faite naturellement mais pas forcément à mon avantage : vu qu’il était au boulot toute la journée, je m’occupais de la maison… 

J’ai fait une grosse dépression pendant 3 mois. Mon mari démarrait un nouveau job donc était absent de 8 heures à 20 heures, et moi seule avec le bébé toute la journée, dans un petit appart, sans famille proche… C’était l’hiver donc chaque sortie était un déménagement. Je restais alors enfermée au chaud mais je m’ennuyais à mourir. Si j’avais pu retourner au boulot au bout de 2 semaines, je l’aurais fait.

À lire aussi : La moitié des jeunes mères seraient concernées par la dépression post-partum

Selon moi, si le congé paternité avait été plus long et si j’avais été accompagnée par le papa pendant les deux premiers mois, cela aurait été très différent et nous aurions peut-être envisagé d’en faire un autre enfant. Mais en l’état actuel des choses, c’est hors de question de revivre ça.

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Les Commentaires

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Avatar de Nuageuse19
27 octobre 2024 à 01h10
Nuageuse19
Heu pas forcément? J’ai une amie qui a des grossesses et accouchements atroces mais elle l’a refait 3 fois parce qu’elle veut l’enfant derrière… et, selon ton âge, ta mère est peut-être d’une génération où on faisait plus d’enfants en se posant moins de questions.
Je voulais réagir à froid.
Ta dernière phrase m'a mise en colère. Pourquoi ? Car je l'ai ressenti comme si les femmes ne pouvaient pas avoir un libre arbitre et vouloir des enfants.
Quand on se veut féministe, il est important de penser qu'il existent également des femmes qui se rebellent face aux hommes, sinon la cause n'avancerai pas.
Je suis la 4eme d'une fratrie de 5, j'ai 15 ans d'écart avec le 3ème.
J'ai discuté avec ma mère : elle m'a dit que ses accouchements lui avaient fait mal mais que ce n'était pas insurmontable pour elle sinon elle aurait arrêté dès le premier.
C'est son témoignage, il vaut ce qu'il vaut.
Je trouve que dans notre société l'accouchement est diabolisé un peu trop facilement.
Il y a une préparation à l'accouchement, les parturientes mourraient avant plus facilement car l'hygiène n'existait pas.
Attention, je ne nie pas qu'il y ait des accouchements très douloureux, cela a été le cas pour la mère de mon homme. Si son dernier fils était né le premier, elle n'aurait pas voulu d'un autre enfant car elle n'arrivait pas à pousser et que le gynécologue est arrivé trop tardivement.
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