On entend parfois que la demande de coordinateurs d’intimité sur des plateaux de tournage serait une lubie contemporaine. Tout comme la lutte contre les violences sexistes et sexuelles n’est pas nouvelle, l’intérêt de ces garants de la sécurité des travailleurs sur un plateau est loin d’être nouveau.
À une époque où les langues se délient jusque dans les plus hautes sphères hollywoodiennes, l’icône Kate Winslet a ainsi confié avoir maintes fois éprouvé le besoin de travailler aux côtés d’un·e coordinateur·ice d’intimité, sans pouvoir accéder à cette demande.
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« Quand vous êtes jeune, vous avez tellement peur d’énerver les gens »
Dans un entretien publié dans les colonnes du New York Times, l’actrice oscarisée à l’affiche de la série The Regime a ainsi confié qu’elle aurait aimé avoir un·e coordinateur·ice d’intimité pour « chaque » scène de nu ou scène de sexe tout au long de sa carrière. Elle a expliqué :
« J’aurais aimé bénéficier d’un·e coordinateur·ice d’intimité à chaque fois que je devais tourner une scène d’amour, être partiellement nue ou même une scène de baiser. Ça aurait été bien d’avoir quelqu’un à mon côté dans ces moments-là, car je devais toujours me défendre seule. »
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Kate Winslet a expliqué qu’un·e coordinateur·ice d’intimité aurait été d’une aide précieuse pour de « petites choses » qui jouent un rôle essentiel pour qu’une actrice se sente à l’aise et que son consentement soit toujours respecté. Kate Winslet a cité plusieurs exemples de demandes qu’elle avait dû défendre seule :
« Je n’aime pas cet angle de caméra. Je ne veux pas apparaître nue de face. Je ne veux pas qu’il y ait autant de monde sur le plateau. Je veux que ma robe de chambre me couvre plus. »
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Seule sur le plateau et en dehors face au sexisme, la fétichisation et la grossophobie
Kate Winslet a expliqué que la crainte de demander à être épaulée par un professionnel était une conséquence du silence qui régnait à Hollywood autour des besoins des actrices et de la pression qui pesait sur elles :
« Quand vous êtes jeune, vous avez tellement peur d’énerver les gens, de paraître malpolie ou pathétique parce que vous avez certains besoins. C’était très, très difficile d’apprendre à s’exprimer dans ces environnements. »
Cette prise de position assez bouleversante nous fait accéder, des années après avoir vu et revu ses films, à l’envers d’un décor extrêmement violent subi par l’actrice principale du film le plus célèbre du monde. Ce n’est pas la première fois que Kate Winslet s’illustre dans une prise de position ferme pour la dignité et la sécurité des femmes. Fin 2022, elle avait révélé avoir été victime d’une grossophobie si acharnée pour son rôle de Rose dans Titanic qu’elle en avait développé des troubles de l’alimentation et un profond traumatisme, résolu au terme d’années de thérapie.
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Les Commentaires
Déso mon cerveau ne veut pas faire l'association^^
Elle était pourtant juste sublime dans ce film et l'est toujours...
Ce monde va mal...