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« Je co-parente mon enfant avec ma mère » : témoignage d'Olivia, lesbienne célibataire de 42 ans // Source : Midjourney
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« Je co-parente mon enfant avec ma mère » : témoignage d’Olivia, lesbienne célibataire de 42 ans

Olivia est une francilienne bien dans sa quarantaine, lesbienne et mère d’un enfant. Célibataire « paisible » depuis deux ans, elle sort beaucoup et réfléchit encore plus à l’impact de ses relations sur sa parentalité et son enfant.

« Le fait d’être maman me fait beaucoup réfléchir à l’impact de mes relations sur ma parentalité », témoigne Olivia, célibataire lesbienne de 42 ans, qui co-parente son enfant avec sa propre mère. Elle raconte à Madmoizelle les joies et déboires de son célibat, qui dure maintenant depuis 2 ans, alors qu’elle a toujours été en couple ou en relation depuis le début de sa vie d’adulte.

  • Prénom : Olivia.
  • Âge : 42 ans.
  • Lieu de vie (Type de ville, campagne, ou région) : banlieue parisienne.
  • Orientation sexuelle et/ou romantique : queer/lesbienne.

Depuis combien de temps êtes-vous célibataire ?

Depuis deux ans.

Comment décririez-vous votre célibat ?

Je le qualifierai de paisible. J’ai une vie sociale remplie. Je sors beaucoup. Je fais des rencontres. Sur le plan émotionnel, je dirai qu’au départ je me suis sentie perdue et très triste pendant de longs mois. Une fois que cela s’est stabilisé, j’ai pu réaliser l’espace que cela me libérait pour ne penser qu’à moi, à ma famille, à mes objectifs personnels. J’ai moins à me soucier d’une autre personne et travailler à ce que la relation perdure.

Votre célibat a-t-il une incidence sur votre vie amicale ou familiale ?  

Il m’a permis de libérer beaucoup de temps. Mon organisation familiale a changé. Je ne dirai pas que j’y consacre plus de temps, seulement, je suis plus disponible mentalement pour m’occuper de ma famille. Je me sens moins gênée et jugée. Pareil, sur le plan amical, mes relations amicales n’ont pas changé, mais je leur accorde plus de temps, je suis moins dans mon coin. Je m’ouvre plus.

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Quel est votre historique relationnel ? A-t-il changé votre rapport au couple ou au célibat aujourd’hui ?

De mémoire, j’ai presque toute ma vie d’adulte été en couple ou en relation. C’est la première fois de ma vie que je traverse une période de célibat aussi longue. Elle s’explique par plusieurs facteurs. Je suis plus âgée, j’ai plus d’expériences, mes critères sont plus précis et ce sont des aspects auxquels je tiens. Et puis, je ne m’engage pas/plus aussi simplement dans une relation.

Le fait d’être maman me fait beaucoup réfléchir à l’impact de mes relations sur ma parentalité et sur mon enfant. Je ne peux envisager de relationner avec une personne qui ne prendrait pas soin de cette dimension de mon identité, que cette personne ait un désir ou non de fonder sa famille. Pourtant, dès qu’on forme un couple, on crée généralement une entité qui peut se rapprocher d’une famille. Je pense qu’on manque de vocabulaire pour décrire ce que le couple ou la famille sont vraiment.

Et la notion de relation est assez réductrice car elle ne prend en compte très souvent que deux personnes. Ce qui fait qu’on se concentre seulement sur cela en oubliant (volontairement ou pas) qu’il y a une multitude de couples et de familles qui peuvent se greffer tout autour. Et je ne parlerai pas de la place des enfants dans la vie sentimentale, parce que c’est tout un sujet à lui seul.

Estimez-vous que le célibat a un impact sur votre moral, au quotidien ? 

Je ne pense pas. En tout cas, je n’ai pas l’impression d’en souffrir. C’est plutôt ma relation aux autres qui a un impact sur mon moral. Les déceptions. Sur les nouveaux codes, l’instantanéité, le manque de curiosité, de bienveillance, d’ouverture d’esprit, le ghosting

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Pensez-vous qu’être célibataire vous permet des choses que vous ne pourriez pas faire en couple ? 

Non. Je ne me sens pas limitée, quel que soit mon statut.

À l’inverse, pensez-vous qu’être célibataire vous empêche de faire des choses que vous pourriez faire si vous étiez en couple ? 

Non plus. Tout pareil : je fais ce dont j’ai envie.

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Le lieu géographique où vous vivez a-t-il un impact sur votre rapport aux relations amoureuses ?

Sûrement. En tout cas cela ne m’a jamais été dit de façon claire et honnête, mais je suis persuadée que oui. Puis, l’organisation de ma vie de famille est considérée particulière, car je co-parente mon enfant avec ma mère. Alors que si je vivais en colocation cela donnerait une impression aux yeux des autres de liberté, de vivre avec mon temps.

Très sincèrement, je préfère co-parenter avec une personne en laquelle j’ai confiance, qui est fiable, qui est mon relai pour mon enfant et surtout ne pas être une mère isolée pour satisfaire l’imaginaire qu’ont les personnes sur les mamans solos / la monoparentalité : des personnes qui souffrent et qui n’ont aucune vie sociale et à qui on accorde pas la possibilité d’être heureuses et épanouies…

Il y a toutes ces croyances que ce serait charitable de relationner avec une personne qui serait déjà parente… Comme si c’était une bonne action. En fait, on voit en nous davantage le fait qu’on soit parent et moins le fait que nous soyons aussi des personnes à part entière avec des envies, des souhaits et des besoins à part entière. C’est tout un sujet aussi…

Cherchez-vous activement à trouver une relation amoureuse ? 

Non, pour les raisons déjà évoquées au-dessus… Je fais désormais très attention à qui j’ouvre mon intimité et ma famille. Et je dois travailler mon rapport à la confiance qui est mis à rude épreuve par les temps actuels.

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Ressentez-vous une forme de pression à chercher « activement » un·e partenaire amoureux·se ?

Je trouve qu’en sous texte, il existe cette pression constante à être en couple ou d’identifier une personne avec qui on aurait un lien sentimental, amoureux et sexuel. Dans tous les contenus auxquels on peut avoir accès, il est fait référence au couple, le fait d’être avec une personne. Je pense que je veux bien y souscrire, y croire, mais maintenant plus à n’importe quel prix.

Le célibat amoureux a-t-il un impact sur votre vie sexuelle ? Cherchez-vous activement à rencontrer un·e ou plusieurs partenaire·s sexuel·le·s (ponctuel·le·s ou régulier·e·s) ?

Non, pas en ce moment.

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Ressentez-vous une forme d’injonction à être en couple ?

Clairement. De partout, du milieu professionnel, social et amical. Des questionnements qui sont posés sur le pourquoi on est célibataire, pourquoi notre relation précédente s’est terminée et pourquoi on est actuellement avec personne. Comme si cela voulait dire que l’on aurait un problème. Alors que les rencontres, c’est autant une histoire de timing et d’envie … pour ce qui me concerne.

Estimez-vous que le célibat a un impact sur vos finances ? 

Je suis dépensière peu importe mon statut. Ce qui est bien depuis que je suis célibataire, c’est que mes dépenses ne sont consacrées qu’à moi !

Quels sont vos projets pour le futur ? Le célibat a-t-il un impact sur vos envies et vos projections ?

Le seul impact que le célibat a sur mes envies et projections est le fait que je n’ai à en parler à personne. Surtout, cela m’a libérée de ce besoin d’adhésion et d’encouragement qui a pu être présent dans mes précédentes relations et que je ne trouvais pas.

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Avez-vous une anecdote sur le célibat à partager ? 

Depuis quelques mois, j’ai fait des rencontres qui ont pas mal challengé la manière à laquelle j’avais l’habitude de m’identifier… Mais je me dis que ce qui compte le plus, c’est ce que je ressens profondément, et du fait que je demeure toujours la même.

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Les Commentaires

2
Avatar de Anthony Vincent
28 avril 2024 à 21h04
Anthony Vincent
Merci beaucoup @Falkor et @Ariel du Pays Imaginaire pour vos commentaires !
Je n'ai pas voulu modifier le format Célib qui fonctionne sur un même questionnaire pour toutes les témoignantes à l'origine. Mais effectivement, c'est peut-être un peu frustrant par moment. Je pense réinterroger Olivia pour un témoignage spécifique sur sa coparentalité, j'espère qu'elle va accepter
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