J’aurais voulu être un type bien, dans la forme, pourrait être considéré comme un recueil de nouvelles lambda s’il n’était pas sorti de la plume de Marc Villard, poète, scénariste mais surtout maître incontesté du polar français. Le fait que l’auteur évolue dans le registre autobiographique aurait pu être rébarbatif venant d’un écrivain soucieux de son image de grand cultivé (et/ou, en gros, – ne mâchons point nos mots -, d’un mec péteux), mais ici, que nenni. Villard est humain et touchant dans son côté jme-trouve-minable-et-je-l’assume-pas-vraiment : Il admet ses erreurs, ses fautes, sans jamais tomber dans le pathos, sans jamais basculer dans le déjà-vu. Il reste pudique, plein d’autodérision et a un regard sincèrement peu confiant sur lui-même, si bien que, parfois, on croirait du Woody Allen sur papier.
Quand on ouvre J’aurais voulu être un type bien, la première chose qu’on lit (à part les dédicaces et la biographie, hein, non mais j’dis ça, j’dis rien, j’précise juste), c’est une citation de Kerouac, plantant le décor. C’est un peu comme si ton bouquin se mettait à te parler et te disait viens copine, tourne les pages et va à la découverte d’un homme, certes intellectuel, mais au final, fondamentalement comme les autres. Alors t’es une gentille fifille, tu tournes les pages, tu découvres, et t’approuves.
Ce qui fait l’originalité de ce recueil, c’est qu’on n’assiste pas à une analyse aussi publique que soporifique d’un écrivain sur lui-même. En fait, c’est comme un album-photos, un peu, des instants pris ça et là tout au long de sa vie. Instants parfois dérisoires (comme dans Adieu ma jolie) ou beaucoup plus marquants, voir traumatisants. Sa réaction lorsque sa mère lui annonce son cancer, par exemple (cf Dimanche).
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