« J’aurais fait comme elle ». C’est une petite phrase que vous avez sûrement vu passer ces derniers jours. Pourtant, l’histoire de Priscilla Majani n’est pas neuve, mais reçoit dernièrement un regain d’attention, et surtout de soutien, notamment de la part d’actrices et militantes engagées contre les violences incestuelles comme Andrea Bescond et Corinne Masiero.
Le 23 novembre 2022, Priscilla Majani a été condamnée en appel à Aix-en-Provence pour « dénonciation mensongère et calomnieuse, soustraction et non-présentation d’enfants ». Elle encourt cinq ans de prison dont quatre fermes.
Affaire Priscilla Majani : une cavale pour protéger sa fille
Les faits remontent à plus de dix ans : en février 2011, Priscilla Majani disparaît en s’enfuyant à l’étranger avec sa fille de 5 ans, Camille. Elle accuse le père de son enfant de viol et d’agression sexuelle. La plainte a été classée sans suite quelques mois plus tôt, notamment parce que le ton de l’enfant est jugé « récitatif » lors des auditions, ainsi qu’en raison d’une absence de traces physiques d’agressions sexuelles. Le père nie catégoriquement les faits.
La garde exclusive de Camille est refusée à Priscilla Majani. Face à la décision de ne pas poursuivre son ex-conjoint, la mère va choisir la fuite en vue de protéger sa fille. En effet, si elle venait à refuser de déposer leur enfant chez son ex-compagnon, c’est elle qui serait en tort et serait exposée à des poursuites judiciaires.
En orchestrant sa fuite et en disparaissant avec sa fille, Priscilla Majani va être visée par plusieurs mandats d’arrêts internationaux. En mars 2022, elle est arrêtée en Suisse lors d’un contrôle routier et rapatriée en France. Elle a été jugée en septembre à Toulon.
Une nouvelle plainte contre le père de Camille
Aujourd’hui, Camille, la fille de Priscilla Majani, est âgée de 17 ans et a porté plainte contre son père en Suisse pour des violences psychologiques, physiques et sexuelles rapporte L’Humanité. Elle rapporte avoir subi avant ses 5 ans des coups, des privations de nourriture, des attouchements et actes sexuels avec pénétration.
Les avocats des deux parties estiment que Camille est manipulée. Celui d’Alain Chauvet, le père de Camille, base sa défense sur le fait que cette dernière serait victime du syndrome d’aliénation parentale, argument récurrent pour décrédibiliser l’ex conjoint dans les conflits de garde d’enfants. Il fait souvent partie de la stratégie des pères violents pour obtenir la garde malgré des violences à l’égard de leurs enfants.
Une pétition a été lancée pour demander la relaxe de Priscilla Majani. Le verdict sera prononcé le 4 janvier. En attendant, le cas de Priscilla Majani a été fortement relayé sur les réseaux sociaux à travers la phrase « J’aurais fait comme elle » par de nombreuses personnalités et anonymes.
Un signe de solidarité, symbole d’une défiance envers une justice parfois défaillante à l’égard des victimes de violences sexistes et sexuelles, à commencer par les plus vulnérables.
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Les Commentaires
Cependant je connais le cas où le père a enlevé les enfants, les a emmené dans à pays étranger et leur à fait croire que leur mère ne les aimait pas, les négligeait voire les maltraitait. Et que s'ils la voyaient c'est parce-qu'elle les avait abandonner. Et les enfants y ont cru.
Peu importe le nom que tu donnes, aliénation parentale ou autre, les enfants restent des être particulièrement fragiles et facilement manipulables.
Faut pas non plus oublier qu'il y a énormément d'enfants, de pères et de mères qui en sont victimes.