De nombreuses personnalités et anonymes espéraient qu’elle soit relaxée, partageant depuis plusieurs semaines sur les réseaux sociaux une phrase : « j’aurais fait comme elle ». Une pétition, mise en ligne sur Change.org, signée par plus de 20 000 personnes, réclamait aussi la relaxe de Priscilla Majani, soulignant qu’il est aujourd’hui « encore plus facile de prouver, aux yeux de la justice, des NRE ( non représentation d’enfant), la fuite, la disparition plutôt que l’inceste, les agressions sexuelles et les violences intra-familiales. »
Priscilla Majani condamnée pour « soustraction et non-représentation d’enfant »
Mercredi 4 janvier, Priscilla Majani a pourtant été condamnée en appel à deux ans et neuf mois de prison ferme, peine assortie d’une interdiction de quitter le territoire, de la privation de ses droits civiques, civils et familiaux pendant trois ans. Une peine moins sévère que celle prononcée en première instance par le tribunal correctionnel de Toulon le 23 novembre dernier, qui confirme néanmoins la culpabilité de cette mère de 48 ans, accusée de « soustraction et non-représentation d’enfant », mais aussi de « dénonciation mensongère et calomnieuse » (motif pour lequel elle a finalement été relaxée par la cour d’appel d’Aix-en-Provence). Elle devra par ailleurs verser 30 000 euros à Alain Chauvet, son ex-mari et père de sa fille, en réparation du préjudice.
Une fuite de onze ans
Priscilla Majani avait été arrêtée en août 2022 en Suisse, lors d’un contrôle routier, alors qu’elle faisait l’objet d’un mandat d’arrêt. En 2011, elle disparaissait avec sa fille alors âgée de 5 ans, Camille, suite à une plainte déposée à l’encontre de son ex-mari et père de sa fille, qu’elle accusait de viol et d’agression sexuelle. La plainte avait été classée sans suite, notamment parce que le ton de l’enfant était jugé « récitatif » lors des auditions, et que l’examen gynécologique n’avait révélé aucune présence de traces physiques d’agressions sexuelles.
Par la suite, Priscilla Majani a vécu dans différents pays avant de s’installer en Suisse, où elle vivait sous une fausse identité avec sa fille. Extradée après son arrestation, puis placée en détention provisoire, elle avait été condamnée à cinq ans de prison ferme en première instance par le tribunal correctionnel de Toulon, peine dont elle a immédiatement fait appel.
Une nouvelle plainte déposée
Dans son arrêt rendu le 4 janvier, la cour d’appel d’Aix-en-Provence considère que « Priscilla Majani s’est placée dans la toute-puissance, en s’arrogeant le droit de disposer de la vie de l’enfant du couple au mépris total des droits du père, et alors même que l’enfant n’avait, à l’époque de la dénonciation, pas de perturbation affective dans sa relation avec son père ».
Camille, aujourd’hui âgée de 17 ans, a été placée dans une famille d’accueil, et sa tutelle confiée à un service de protection de l’enfance en Suisse. Cinq jours avant la comparution de Priscilla Majani en appel, elle avait d’ailleurs porté plainte contre son père pour violences sexuelles, physiques et psychiques. Un témoignage accompagné d’une vidéo, dans laquelle la jeune femme réitère ses accusations, mais jugé par la cour comme permettant simplement « d’appréhender une part des préjudices causés à cette jeune fille ».
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Les Commentaires
Ce qui explique la sévérité de la peine aussi. Pour la justice, la relaxer aurait été admettre que oui, ils ont été négligents et ont pu faire une erreur. Le scénario d'une mère manipulatrice et menteuse est bien plus confortable...
Le traitement de cette affaire est scandaleuse sur tellement de points...
Un résumé assez complet : https://www.ouest-france.fr/societe...la-toile-faff8a44-8c15-11ed-8eae-4013e4fdd8a6