Le Japon, on le sait, est un pays qui fourmille d’inventions plus ou moins pratiques, plus ou moins WTF. Si le Tamagochi est une merveille dans l’histoire humaine, on est en droit de douter devant le soutif pour le visage ou la mitrailleuse à prouts.
Mais durant mon premier séjour au pays du Soleil Levant, il y a quand même quelques trucs qui m’ont tapé dans l’oeil et que j’aimerais importer en France tout de suite. Inventions ou concepts, révolutions ou améliorations, faisons donc un tour d’horizon de ces trucs à copier sur le Japon !
(Admirez s’il vous plaît mon talent en rimes) (merci.)
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La bouilloire améliorée
L’eau bouillante, au Japon, c’est sérieux : que ce soit pour le thé, les nouilles, les soupes ou le café filtre, on s’en sert tout au long de la journée. Alors plutôt qu’une bête bouilloire, les Nippons ont inventé et démocratisé ce que j’appellerai la « machine à eau chaude magique ».
Le futur est là depuis les années 70 et on ne le savait même pas.
Le principe est tout bête : on y verse de l’eau, on la fait bouillir tout comme on le ferait en Occident, et ensuite, la machine la conserve bien chaude. À tout moment, il suffit d’appuyer sur un bouton pour voir de l’eau bouillante couler dans sa tasse ou ses
cup noodles.
Alors ok, c’est pas super écologique de chauffer de l’eau en permanence. Mais bon sang, c’est pratique, ce truc ! Disons qu’on importe ça et qu’en échange, on promet de toujours éteindre les multiprises inutilisées la nuit. Vous êtes avec moi ?
Les smoking areas et autres smoking rooms
Le Japon n’est pas à un paradoxe près : si la cigarette y est très répandue, si on peut acheter ses clopes au distributeur automatique ou au conbini et s’en griller une au bar ou au restaurant, pas question de sortir son paquet n’importe où dans la rue.
En effet, les rues sont des zones non-fumeurs. C’est un peu surprenant de sortir de l’avion, de dégainer une clope et de voir la cigarette barrée nous regarder d’un air narquois depuis le trottoir… rengainez votre paquet, mes ami•e•s : pour le shot de nicotine, il faut attendre une zone fumeurs.
Signalées par de gros cendriers, des panneaux « SMOKING AREA » et des messages de prévention contre les méfaits du tabac et des incivilités (du type jeter son mégot par la fenêtre de sa voiture), les zones fumeurs sont disséminées dans les ville, et ont à mon sens plusieurs avantages. Elles sont couplées à des « smoking rooms », pièces hyper-ventilées, pourvues de sièges et de cendriers, qu’on trouve dans les centres commerciaux, aéroports, hôtels…
- Les trottoirs sont propres, l’air est respirable : puisque tout le monde fume et jette son mégot au même endroit, dans le reste de la ville, le bitume est immaculé et on ne risque pas de plonger dans un nuage de goudron au coin de la rue.
- On réfléchit avant de fumer : fini, l’automatisme « je m’allume une clope en sortant de la boutique ». En griller une au Japon nécessite de s’arrêter en compagnie des autres fumeurs, de faire attendre les personnes qui nous accompagnent éventuellement… résultat, on fume moins, mais on savoure plus. On perd les clopes-réflexes dont on n’a pas vraiment envie.
- Idem pour les smoking rooms : devoir sortir de sa chambre d’hôtel ou traverser la moitié du centre commercial pour dégainer son briquet, ça force à y réfléchir à deux fois.
- Et puis du coup, on papote : une jeune Japonaise m’a demandé d’où je venais, si le pays me plaisait, depuis combien de temps j’étais là… ce qui ne serait pas arrivé si j’avais fumé en marchant !
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J’avoue qu’avant d’aller au Japon, j’étais assez contre l’idée de ne pas pouvoir fumer partout dans la rue, comme les lois le précisent dans certaines villes des États-Unis par exemple. Mais pour avoir vécu dix jours comme ça, je trouve que c’est vraiment une bonne idée. Bien sûr, certaines personnes n’attendent pas toujours de trouver une smoking area, surtout le soir, lorsque le saké et la bière ont coulé à flots, mais la plupart des gens respectent la règle et de nombreux policiers sont là pour rappeler à l’ordre les contrevenant•e•s. Fumeurs comme non-fumeurs, personne n’aime se prendre un nuage de nicotine ou une bouffée de cendres dans le nez : les smoking areas, lorsqu’elles rentrent dans les moeurs, permettent à tout le monde d’être satisfait !
De plus, entre les smoking areas et les nombreux conbinis devant lesquels un cendrier indique qu’il est autorisé de fumer, on ne parcourt pas non plus des kilomètres avant de pouvoir s’en griller une, rassurez-vous.
La règle des chaussures à ôter dès qu’on passe la porte
C’est bien connu : au Japon, les chaussures, c’est pour l’extérieur… et seulement l’extérieur. Dès qu’on entre dans une auberge, une chambre d’hôtel, un temple voire un restaurant, s’il est de style traditionnel, hop, adieu baskets, escarpins et bottines, c’est chaussettes ou tongs pour tout le monde.
Bon, personnellement, quand je rentre chez moi, je retire trois trucs : mon sac, mon soutif et mes chaussures. Impossible d’être à l’aise avec un truc aux pieds. Du coup, cette règle n’était pas vraiment difficile à suivre — même si j’ai failli, ô horreur, poser ma vile tennis sur le tatami d’un restaurant. Mais j’aimerais vraiment la voir se répandre partout !
Ôter ses chaussures à l’entrée, ça permet de ne pas mettre partout les divers trucs ramenés du dehors cracra, de ne pas salir le sol, surtout quand il y a des tapis. Ça permet de se mettre à l’aise et de marcher sans bruit. Certes, ça oblige à éviter les chaussettes à trous et/ou dépareillées…
…mais au moins, si vous puez des pieds, personne ne saura que c’est vous ! Prenez un air innocent et faites mine de ne rien sentir. C’est comme un prout dans un ascenseur : l’important, c’est de laisser planer le doute, de ne jamais se dénoncer.
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires
Je pars pour la seconde fois au Japon du 15 novembre au 8 décembre et ce ne sera sans doute pas mon dernier séjour là-bas !
La bouilloire est chouette mais en effet pas des masses écolo - c'est un peu tout le paradoxe des Japonais d'ailleurs : ils font 12000 efforts sur bien des plans (Tokyo était irrespirable dans les années 70) mais pour d'autres choses, il y a encore du boulot ^^ (je pense notamment au 2500 emballages dès que tu achètes une petite spécialité de bouffe locale, vu que normalement c'est pour offrir)
Pour le thé, je me contenterai de ma bouilloire à température réglable, c'est déjà pas mal !
En ce qui concerne les chaussures, je les fais enlever chez nous aussi ; pour les plus récalcitrants à se balader pieds nus, on met des pantoufles de différentes tailles à disposition. Du coup, en général, les gens sont moins gênés
Rah et les combinis ! il y en a aussi à Sydney, en fait. Ça ma sauvé la vie deux fois :
Une fois en fin de séjour au Japon alors que je n'avais plus de culotte propre et qu'on avait renvoyé tous nos habits sales en Suisse pour gagner de la place dans les valises (je vous dis pas la tête de l'employé à la poste de quartier à Osaka ! :yawn . Bref, j'ai pu me racheter une culotte à l'arrache avant le départ....!
Une seconde fois à Sydney où mes règles sont arrivées bien trop tôt (une semaine d'avance !) à 5h00 du matin alors que, confiante dans les dates, je n'avais pas emporté ma cup ! (c'est mon mari qui est parti me ravitailler en tampons, du coup :ill mais ça m'a servi de leçon, je prends ma cup tout le temps en voyage, maintenant !
Sinon, un concept que j'adore : leurs salles de bains qui permettent de se doucher à côté de la baignoire (merci l'écoulement au sol) avant de prendre un bain que l'on fait couler pendant ce temps. Il y en a même que l'on peut programmer et garder à une certaine température.... c'est le must !
Ah et encore, il reste selon moi le kotatsu à mentionner ! cette super table basse chauffante que j'adorerais avoir chez moi pour me glisser sous la couverture les longues soirées d'hiver..... (en été, on retire la couverture et débranche le chauffage ^^)