Publié le 9 janvier 2019
Pour bien commencer l’année, certaines ont décidé de faire le Dry January, un challenge qui consiste à ne pas boire d’alcool pendant tout le mois de janvier.
D’autres continuent à picoler mais laisse tomber rasoir, cire, pince et crème dépilatoire pour un défi baptisé le Januhairy !
Januhairy, un mois de janvier sans s’épiler
Laura Jackson est une étudiante britannique de 21 ans, à l’origine du Januhairy et de ce beau jeu de mot réunissant « January » et « Hairy », soit « Le mois de janvier poilu ».
Sur son compte Instagram, elle invite depuis 20018 les femmes à ne plus toucher à leurs poils durant tout le premier mois de l’année.
Adios cire, rasoir et toute autre technique visant à éradiquer la pilosité féminine. Laura Jackson veut encourager les femmes à expérimenter, et pourquoi pas accepter, leur corps avec ses poils naturels.
Sa démarche était au départ personnelle et arrêter de s’épiler pendant un moment a eu des effets qui l’ont surprise :
« J’ai laissé pousser mes poils pour un projet de théâtre en mai 2018 […]
Ça été un challenge à bien des égards, mais ça m’a aussi vraiment ouvert les yeux sur le tabou qui entoure la pilosité féminine.
Après quelques semaines, je me suis habituée et j’ai commencé à aimer mes poils naturels, à apprécier l’absence d’épilations douloureuses.
Je me suis sentie libérée et plus confiante. »
De nombreuses femmes lui ont emboité le pas et commencent à partager leurs photos sous le hashtag #januhairy.
Mais si les poils féminins fleurissent sur les réseaux sociaux ou dans la publicité ces dernières années, les femmes qui ont choisi de ne pas s’épiler sont encore souvent soumises au jugement ou à l’incompréhension de leur entourage.
Pourquoi arrêter de s’épiler ?
Laura Jackson raconte comment le point de vue de ses proches à évoluer, des premiers temps où elle a arrêté de s’épiler à aujourd’hui :
« Ma mère m’a demandé si c’était de la paresse ou si j’essayais de prouver quelque chose. Pourquoi faudrait-il que je sois traitée de paresseuse si je n’ai pas envie de m’épiler ? Et pourquoi je devrais absolument me justifier ?
Après en avoir parlé avec elle et l’avoir aidé à comprendre, elle a vu à quel point ces questions étaient bizarres.
Si l’on fait quelque chose ou qu’on voit quelque chose, encore et encore, cela devient normal.
Maintenant, ma mère fait le Januahairy, elle laisse pousser ses poils et c’est un gros challenge pour elle, de même que pour beaucoup de femmes qui relèvent le défi. »
L’objectif de Januhairy n’est pas de pointer du doigt les femmes qui s’épilent, ou d’attaquer celles et ceux qui n’acceptent pas que les femmes ne s’épilent pas.
L’idée est plutôt de questionner la norme des femmes au corps glabre, d’engager chacune à expérimenter pour elle-même, et de contribuer, à terme, à diversifier les représentations de la beauté.
« C’est un projet pour apprendre à mieux se connaitre soi-même et à mieux connaître les autres. »
Ne pas s’épiler en faveur des forêts tropicales
Cette année, la campagne est à nouveau relancée et, sur l’insta officiel de Januhairy, on espère que plus le sujet sera abordé, plus les poils féminins seront vus, et plus leur présence sera normalisée.
L’édition 2020 s’associe à Tree Sisters, une association qui œuvre pour la préservation et la restauration des forêts tropicales.
En plus de changer les mentalités autour de nos toundras intimes et autres mollets velus, la campagne servira aussi à lever des fonds en faveur de la reforestation.
Et toi, tu vas tenter le mois poilu ? Si tu participes, pense à utiliser le hashtag #madmoiZellearmy !
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Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.
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