La maternité n’est pas innée ni linéaire. Devenir la mère dont on rêve pour sa progéniture peut parfois prendre des années, voire des décennies. Depuis quelques années, l’actrice et activiste Jane Fonda évoque ouvertement son regret de ne pas avoir donné ce qu’elle aurait voulu à ses enfants.
Lors d’un entretien diffusé le 17 février dernier sur HBO Max et CNN, l’actrice est revenue sur ce regret. Sans autoapitoiement, elle reconnaît qu’à l’époque, elle n’aurait pas su faire autrement, mais qu’elle s’efforce aujourd’hui de se rattraper.
Jane Fonda regrette la mère qu’elle a été
Le 17 février dernier, Jane Fonda était l’invitée de Chris Wallace, célèbre journaliste américain et animateur du talk show Who’s talking to Chris Wallace ?. À la question : quel est votre plus grand regret, l’actrice s’est confiée sur ses difficultés maternelles :
Je n’étais pas le genre de mère que j’aurais voulu être pour mes enfants. J’ai des enfants vraiment, vraiment formidables – brillants, intelligents. Et je ne savais juste pas comment faire.
Jane Fonda, Who’s talking to Chris Wallace, 17 février 2023
L’activiste est la mère de Mary William, Vanessa Vadim et Troy Garity, respectivement âgés de 55, 54 et 49 ans.
En 1995, l’actrice fonde The Georgia Campaign for Adolescent Power & Potential, un organisme caritatif qui accompagne les adolescents. C’est l’occasion pour elle de découvrir un domaine qui lui était jusque-là inconnu :
Je me suis renseignée sur la parentalité, et maintenant, je sais de quoi il s’agit. Avant, je ne savais pas, donc j’essaie de me rattraper.
Jane Fonda, Who’s talking to Chris Wllace, 17 février 2023
Ces déclarations doivent être remises dans leur contexte. À cette époque, Internet n’avait pas encore révolutionné notre accès à l’information. Si la parentalité n’avait déjà rien d’inné, les femmes n’avaient que très peu de ressources pour trouver des réponses et des solutions.
Le fragile équilibre entre vie de femme et vie de mère
Ce n’est pas la première fois que l’actrice aborde le sujet. En 2017, lors d’une discussion avec Brie Larson publiée par le magazine Porter, Jane Fonda avait confié qu’elle voulait que sa famille l’aime et travaillait dur pour le mériter.
En 2021, c’est au Harper’s Bazaar que l’actrice s’est de nouveau livrée, entre regrets et lucidités :
Quand je regarde mon fils et sa femme s’occuper de leur enfant, je suis époustouflée. […] En regardant mon fils être un parent, je me dis « Bon dieu, qu’est que j’aurais aimé faire ça. Ensuite, je me rends compte que si j’avais fait ça, je ne serais pas devenue qui je suis devenue. Il y a probablement un juste milieu, mais je n’ai jamais été une personne du juste milieu.
Jane Fonda, Harper Bazar, 25 mars 2021
Au fil des interviews, l’actrice suggère avoir, entre autre, privilégié son militantisme à sa vie de mère : l’époque n’était pas à la mesure, le milieu de l’activisme était très masculin et exigeait que l’on adopte ses codes.
Grâce aux ressources disponibles et à la libération de la parole des femmes, l’équilibre serait peut-être plus simple à trouver aujourd’hui. Ces révélations nous rappellent toutefois que l’instinct maternel n’est pas inné et que l’enfant n’est pas systématiquement au cœur des préoccupations de toutes les mères.
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