Il va y avoir deux catégories de personnes à l’annonce de cette nouvelle : celles d’entre vous qui n’ont pas vu The Sopranos et à qui James Gandolfini n’évoquera rien de spécial, et celles qui ont eu la chance de déguster l’une des séries les plus marquantes du début du XXIème siècle, récemment élue par la Writers Guild of America comme la série la mieux écrite de tous les temps.
Le regard en coin le plus connu de l’histoire des séries télé
Faut dire qui si vous avez vu l’intégralité des Sopranos, 7 saisons représentant 86 épisodes d’une cinquantaine de minutes (un peu plus de 70 heures selon mes calculs savants), vous avez forcément l’impression de connaître un peu James Gandolfini, ou du moins Tony Soprano, le seul perso qui apparaisse dans la totalité des épisodes de la série.
Il y joue le rôle principal, celui du mafieux Tony Soprano, parrain de la mafia de New Jersey, en pleine crise de la quarantaine, dépressif. Pour vous expliquer à quel point il est mal en point, il décide d’aller voir une psy quand il voit une tripotée de canetons dans sa piscine un matin. Cette vision le brise en deux.
Tout au long des 7 saisons, on le voit galérer avec sa femme, ses enfants, buter des mecs, jouer au chat et à la souris avec les flics, régler ses soucis avec ses maîtresses, ses hommes de mains, confier ses états d’âme à sa psy… Le scénario est truffé de points de vue sur la société, dans divers domaines (politique, sociologique, psychologique, managériaux)… Fascinant.
Anti-héros et complicité induite
Le rôle de Tony Soprano fut d’autant plus marquant qu’il est le premier rôle majeur d’anti-héros dans une série. C’est lui qui donnera le « la » aux scénaristes et les incitera à créer Walter White de Breaking Bad
ou encore Don Draper dans Mad Men, ces salauds détestables que ces sadiques de scénaristes nous obligent à aimer — et ils nous rendent du même coup complices de leurs horreurs.
Si vous n’avez pas encore regardé The Sopranos, c’est peut-être le moment de vous y mettre (c’est en tout cas ce qu’a semblé dire Amazon sur sa page FB de façon on ne peut plus déplacée, en faisant la promo des DVD de la série pour annoncer la mort de l’acteur — gros tollé aux États-Unis).
Tout comme The Wire, The West Wing, Six Feet Under ou Breaking Bad, vous n’en ressortirez pas indemne et c’est suffisamment rare de la part d’une série télé pour le souligner.
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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