Tout le monde a entendu parler des soirées Tupperware© et de leurs femmes au foyer qui s’échangent les meilleures astuces pour gratiner un hachis parmentier. Passionnant mais par pour moi qui me sent assez peu concernée par la conservation d’un poisson en milieu réfrigéré… Pour tout dire, le seul tablier que je rêve d’enfiler est celui d’une vilaine bonne à tout faire, et plus en vue de forniquer que de cuisiner. Aussi, je ne m’imaginais pas assister à ce genre de soirée, jusqu’au jour où j’eu vent du thème et des produits concernés : sex toys, lingerie et autres frivolités. Gardez-moi une place ! J’arrrrrrive !!!
Début de semaine, SMS affolé : « Ruby, sauve-moi la vie ! Samedi y’a une soirée godemiché, et j’ai besoin de ta compagnie ». Pas sûre de bien interpréter la proposition, je rappelle mon amie. Tout s’éclaircit : la copine, de la copine, d’une copine (…) organise une soirée Sex Toys chez elle, et nous sommes les bienvenues pourvu qu’on apporte de quoi nous sustenter ». Vendu ! Je préviens mon chéri : « Doudou, samedi je t’abandonne, j’ai une soirée gode chez la copine, d’une copine, d’une copine… ». A ce moment précis, son regard oscille entre la déception d’être cocu et la fascination d’une orgie lesbienne. Je le sais, il m’imagine dans un remake des Petites perverses au Pensionnat et je tente donc de couper court à son délire : « il s’agit juste de shopping ! ». Rien n’y fait. Il bave et me demandera jusqu’au dernier moment si je suis bien sûre qu’on ne se caressera pas un peu les seins. Oui je suis sûre ! Enfin je crois…
Samedi soir, 20h, immeuble bourgeois dans un quartier chic parisien. « 5ème étage », nous lance une voix dans l’interphone. Dans l’ascenseur, les ventres se resserrent et la pression monte mais à peine arrivées sur le palier, nous sommes chaleureusement accueillies par une petite brune, robe baby-doll, coupe au carré et salomés. Point de Domina ou de pervers à lunettes aux verres fumés, je suis soulagée. On s’installe dans son salon, parmi une petite dizaine d’autres filles, toutes d’une vingtaine d’années. Je ne connais personne, Dieu soit loué.
Recherchons assistante « pas timide de préférence »
Un verre de vin et les pizzas enfournées, la soirée peut enfin commencer. Hélène, est notre animatrice. Elle est vendeuse pour une marque de « plaisir » et arrondie ses fins de mois en organisant des soirées privées. En véritable G.O, elle fait monter l’ambiance en 10 minutes chrono : coups de fouet aux retardataires, anecdotes coquines, et bientôt elle réclame une assistante « pas timide de préférence »…. La seule effrontée qui a gardé son nez levé est désignée. Elle rejoint Hélène, debout devant l’assemblé. Son rôle : mannequin de la soirée. Pas farouche et à peine gênée (nous sommes entre filles, voyons !), elle enfile ce qu’Hélène lui tend à savoir des nuisettes transparentes, parures bandage, cache-tétons et autres culottes fendues devant nous – et notamment moi, médusée + peut-être quelques chanceux voisins dans l’immeuble d’en face. Je suis à 50 centimètres de sa poitrine, et trop incapable de la regarder dans les yeux, je me contente de fixer ses nénés : gros et ornés de 2 étoiles de mer pailletées. Les modèles défilent, la fille n’a plus rien à cacher, et son public solidaire et admiratif, finit par s’y habituer. Hélène en rajoute, plante les décors, dénoue les petits liens d’un coup d’ongle aiguisé puis sort son cahier : on y va pour les commandes ! Les modèles ne m’ont pas séduit mais d’autres filles sont intéressées et demandent à essayer. On se lève, on se déshabille, et pendant que certaines choisissent l’intimité des WC, une créature à demi-nue me demande mon avis sur son harnais (« Heu, c’est très sexy, c’est un peu SM, enfin, heu oui, ça… heu… Tes seins sont magnifiques… Enfin ça te va très bien quoi !!! ») et d’autres s’amusent, yeux bandés et poignets liés (« Au secours ! Mes menottes sont coincées !!! »). Et dire que la soirée est à peine entamée…
Deuxième acte, les gourmandises et cosmétiques
Hélène s’approche de moi, prend ma main et la couvre, à l’aide d’une houppette, de poudre parfumée. « Lèche ! » m’ordonne-t-elle. Je m’exécute, docile et amusée. Toute l’assistance attend le verdict… « C’est délicieux ! ». Elle passe aux suivantes et nous fait ainsi goûter à des dizaines de poudres, gels ou huiles que nous léchons goulûment le long de nos poignets. Le jeu : essayer de deviner les parfums imités. Orange ? Chocolat ? Piña Colada ? Mojito ? Barbe à papa ? Tout finit par se mélanger sur mes mains poisseuses et m’écoeure allègrement. On nous vente les pouvoirs d’un « chauffe-gland », d’un pinceau à clitoris, d’un gel chauffant… L’une des filles l’affirme, elle l’a, et ça marche ! Le temps des commandes arrive, les filles se laissent une fois de plus tenter en posant « des options » pendant que pour ma part, je préfère patienter : le meilleur est à venir, j’attends les jouets !
Des joujous par milliers
Enfin ils arrivent. Comme un père noël, Hélène sort de sa hotte en satin rose des joujoux par milliers. Youpi, on va enfin pouvoir passer aux choses sérieuses !!! Un à un, elle les présente, toujours avec un petit topo sucré-salé très perso à son propos (« Celui-là, mon mari ne veut plus me le rendre »), avant de les faire passer. Je suis à sa droite, elle me tend le premier, un célèbre petit canard, et me précise bien de « ne jamais tenter de se l’enfoncer ». Je prends note, merci bien. Viennent ensuite le dauphin, le ver de terre, le lapin, le double lapin, le spécial point G, le spécial clitoris, le spécial tout à la fois et celui qui me donnera mon premier orgasme manuel (car oui, une main peut jouir) : l’Iris. 22 cm, rechargeable (donc écologique !) et surtout une fonction « Tiens ! Et tiens ! Et tiennns ! ». Je sais que c’est un objet mais ce truc a vraiment donné des coups dans ma main. J’ai senti que, sous cette carcasse de plastique, se cachait un désir ardent de me visiter et je décide qu’il me faut ce truc pas plus tard que maintenant. Vient le moment des commandes, je demande donc le prix de mon étalon mécanique : 110€. Gloups. Psychologiquement, pour un premier achat de cet ordre, dépasser la barre des 100 € me paraît déraisonnable. Je dois me rabattre sur un autre. Déçue mais portée par l’ambiance, je ne réfléchis plus et signe pour le rabbit dont tout le monde s’accorde à dire qu’il a le meilleur potentiel…
La soirée s’est terminée dans la panique, chacune réalisant que sa commande frôlait les 300€ et devait faire le choix d’annuler le martinet, le loup en satin ou les boules de geisha. Hélène rappelle habilement aux indécises qu’elle est payée grâce à nos commandes. Armée de sa calculette, elle prend tout : chèque, liquide et carte bleue. Les produits seront tous envoyés chez l’organisatrice de la soirée, sinon il faut venir les récupérer à la boutique ou accepter de payer un supplément pour les frais de port particulier (7€). Toutes les filles ressortent avec une nouvelle complicité, tout le monde s’est beaucoup amusé mais s’en sort avec une facture salée. Je rentre chez moi, fatiguée.
Epilogue
Le lendemain matin, je me suis réveillée avec la vision de ce truc de 23 cm qui allait bientôt rentrer dans ma vie, dans mon lit, et dont je n’avais plus du tout envie. J’ai peur de sa taille et de sa diabolique fonction rotative. Ce pénis toujours consentant me coûtera aussi très cher en piles LR6 aussi, je le décide : dès qu’il arrivera, je le renverrai pour remboursement ou l’offrirai à une copine. Le jour où je serai prête, je commanderai sur le site mais à tête reposée. En attendant, je prévois le coup et j’économise pour celui qui m’a fait frissonner… Tiens ! Et tiens ! Et tieeennnns !!!
Et toi as-tu déjà participé à ce genre de vente privée ? Si non, serais-tu tentée ? Et accepterais-tu d’être le mannequin de la soirée ?
Conclusion :
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