J’ai 21 ans, j’aurais dû voter quelques fois déjà, mais les démarches m’ont toujours refroidie. Je n’ai donc jamais trop suivi ces histoires. Oh, bien sûr, j’avais quelques convictions, mais rien de concret. Ainsi, quand les Présidentielles 2012 sont arrivées, c’est un peu nonchalamment que j’ai décidé de m’y mettre. J’ai fait ma demande d’inscription – en ligne – dans ma ville d’études, où je vis depuis trois ans maintenant. Je ne savais pas si elle aboutirait, je me suis dit « On verra bien ».
Par conséquent, je n’ai suivi que d’un œil le début des propositions de chaque candidat.
Et puis en mars, j’ai reçu ma carte d’électeur. Là, j’ai pris conscience de quelque chose (oui, ça fait un peu illumination mais c’est vrai, promis !). J’ai décidé de regarder les émissions, de lire les journaux et d’en parler, timidement, autour de moi. J’ai d’ailleurs trouvé l’immersion plutôt facile, à l’heure des réseaux sociaux où notre entourage like et partage à tout va bon nombre d’informations.
Je dois dire aussi que madmoiZelle – et ses madmoiZelles, surtout – m’ont vraiment aidée à préciser mes idées. En commentant l’actualité, j’ai même commencé à voir naître une petite flamme partisane dans mon cœur. Au fur et à mesure j’ai fait mon choix, une préférence plutôt solide pour la novice en politique que je suis.
Alors j'ai décidé de voter Monsieur Poulpe ! (nan, je déconne)
Tremblante comme un Flanby et nerveuse comme un roquet
Quelques jours avant le premier tour (je vais passer pour une folle en disant ça), j’ai ressenti un grand stress. J’ai très mal dormi. ça m’obsédait un peu (beaucoup). Pour me soulager, j’ai même commencé à dessiner quelques planches de BD.
Le jour du vote, j’étais très excitée. La sensation de participer à quelque chose d’important m’a vraiment chamboulée
. Même si la méthode de suffrage est contestable (et contestée), je ne pouvais passer à côté de l’occasion de « donner mon avis », en sachant que dans une mesure symbolique, celui-ci serait écouté et, je l’espérais, entendu.
J’ai lu des commentaires, j’ai tweeté, j’ai discuté avec des gens le soir des résultats du premier tour. J’ai été abasourdie par les scores de certains. Je me suis posé des questions sur les gens qui m’entouraient : vivrais-je dans un autre monde qu’eux ? J’ai eu envie de hurler, d’ailleurs, mais plus pondérée, j’ai décidé de rager sur Facebook (appelez-moi Miss Courage). Bizarrement, ça m’a aussi convaincue qu’il ne fallait pas baisser les bras (et pourtant, mon candidat n’est pas passé).
Honnêtement, les occasions de se décourager sont nombreuses pour les non-initiés. Les aspects actuels de la vie politique sont à proprement parler détestables ; les méthodes utilisées pour se faire élire sont loin de l’image cordiale que j’aurais aimé constater.
Dans l’entre-deux tours, j’ai bien entendu été très intéressée. Pourtant, peu importaient les consignes de mon candidat de départ : je savais pour qui j’allais voter.
Mes émotions, ces jours-ci ? La fierté (oui, carrément) d’entendre ce « A voté ». La sensation de faire partie de mon pays pour de vrai, d’être adulte, de pouvoir décider sans pression familiale. D’avoir su saisir les clefs importantes pour fonder mon jugement et envoyer un gros ZUT aux aigris qui râlent de voir tout le monde parler politique. À ceux-là, je dis : coupez-vous du monde si cela vous embête, nous sommes inquiets, nous sommes intéressés par l’avenir de notre pays et ce peu importe nos opinions. C’est louable, je trouve.
Wesh, j’ai voté avec mon cœur, si si.
Et après ?
En dehors de tout résultat, qu’il me satisfasse ou non, je peux au moins affirmer que pour les législatives, et même pour les communales, je me déplacerai. Peut-être est-ce narcissique, mais j’ai adoré ce sentiment – tout aussi modéré qu’il puisse être – de pouvoir.
Je me demande maintenant si cela va changer quelque chose à mon quotidien confortable (merci Papa-Maman de m’assumer financièrement !), si l’excitation et l’impatience seront également de la partie pour mes prochaines Présidentielles (si nous avons la chance d’en avoir, et si la guerre civile prédite par Mickaël Vendetta n’a pas lieu, bien sûr). Et peut-être même si, dans un futur plus ou moins proche, je vais décider de m’encarter.
En tous cas, elles étaient intéressantes ces élections, alors merci à ceux qui y ont contribué, au quotidien.
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Les Commentaires
Mais carrément! Ou alors tu dois te baisser pour essayer d'apercevoir les pieds de l'éventuel intrus qui aurait décidé de squatter ton isoloir. Grand moment de classe, une fois de plus.