— Article initialement publié le 20 juin 2012
La décision de me faire opérer a été mûrement réfléchie depuis mon adolescence. Suite à quelques dérèglements hormonaux, ma transformation en « femme » n’a pas été vraiment normale.
Pour tout dire, j’ai eu mes règles à 18 ans, puis j’ai attendu en vain qu’il se passe quelque chose de visible sur mon corps. Je n’avais pas de poitrine, je n’ai même jamais réussi à remplir un bonnet A. En comparaison, Jane Birkin paraît pulpeuse : j’étais plate !
Me faire refaire les seins : le déclic
Au niveau de mes relations amoureuses, le sujet était très délicat. Je n’acceptais pas cette (absence de) poitrine, j’étais extrêmement complexée. Je portais un soutien-gorge lors de mes rapports intimes et n’arrivais pas à l’enlever. Si certains garçons n’avaient aucun souci avec ça, ce n’était pas le cas de tous…
J’ai essayé de me raisonner en me disant que c’était psychologique, mais je n’ai jamais vraiment été à l’aise avec les seins à l’air. Ma mère s’est faite opérer pour la même raison il y a quelques années ; se sentant bien mieux dans sa peau, elle m’a expliqué que c’était à moi de choisir. J’ai donc réfléchi : était-ce pour moi ou pour les garçons que j’allais franchir le pas ? Handicapée par ce blocage tenace, j’ai pris conscience que si je devais agir c’était pour moi, et moi seule.
J’ai pris rendez-vous avec le chirurgien esthétique qui avait opéré ma mère en étant toujours sceptique sur cette démarche. Je n’avais pas envie de ressembler à un cliché de femme refaite et superficielle, je ne voulais pas tomber dans les travers de la chirurgie esthétique. Mais le chirurgien m’a ré-expliqué que l’envie de changer devait venir de moi, et comme je ne me sentais toujours pas bien dans mon corps j’ai décidé de franchir le pas.
Le chirurgien m’a fait tester des prothèses pour juger de celles qui conviendraient le mieux à mon anatomie, et j’ai réussi à dépasser la peur de l’opération.
Me faire refaire les seins : l’opération
L’opération, effectuée sous anesthésie générale, dure environ 45min : on entre la journée à l’hôpital, on sort le lendemain. Je suis rentrée au bloc vers 11h et je suis ressortie à midi, réveillée à 13h environ, c’est très rapide. Je n’ai pas eu le temps de m’ennuyer dans ma chambre, trop occupée à comater !
La douleur pendant les premières 24 heures est supportable, j’avais juste l’impression d’avoir un poids sur la poitrine et j’étais serrée par des bandages. Mais passés les deux premiers jours, lorsque l’effet des médicaments s’estompe, ça devient quasiment insoutenable
.
Pendant une semaine, je ne pouvais même pas me lever de mon lit ; j’ai déambulé voûtée façon Mr Burns dans Les Simpsons pendant quinze jours, et même au bout d’un mois, j’avais encore mal, comme si un rouleau-compresseur était passé sur ma cage thoracique.
Il faut acheter un soutien-gorge spécial, qui coûte la modique somme de 60€, esthétiquement affreux mais indispensable (à porter pendant un mois). Ajoutons-y la bande élastique, appelée « contenseur », qui pressera les seins vers le bas (sexy, non ?) pendant deux mois, vendue 50€.
Se faire refaire la poitrine n’est pas donné à tout le monde : en plus des 3000€ que coûte l’opération, il faut ajouter ce matériel (plus des crèmes) et les 300€ facturés pour l’anesthésie.
Me faire refaire les seins : la libération
La douleur a beau être importante, la satisfaction psychologique l’est bien davantage. Je me suis réconciliée avec mon corps et j’ai enfin pu entrer dans une boutique de lingerie pour acheter un soutien-gorge qui ne soit pas rembourré. J’aurais dû prévoir un budget sous-vêtements d’ailleurs, car je pouvais enfin arrêter de me priver !
Le regard des gens, particulièrement des mecs, a bien évidemment changé, mais le fait que je sois plus à l’aise dans mon corps et sans complexes joue beaucoup. Mes rapports intimes sont nettement plus intéressants, je me sens libre sans cette obsédante préoccupation !
Un an après mon opération, je me sens bien plus attirante. Je ne peux que conseiller cette étape à celles qui sont vraiment mal à l’aise avec leur corps, si elles peuvent se le permettre. Le résultat est super ; il n’y a qu’une une cicatrice sous les seins, qui sont très durs au début mais deviennent ensuite incroyablement fermes, et on récolte quelques vergetures au passage, mais ça vaut le coup !
Les critiques sur ce changement vu comme « superficiel » ne me touchent pas, car elles viennent en général de femmes ayant de la poitrine, libres de ce complexe qui m’a pourri la vie. Si vous voulez vous faire refaire la poitrine, n’hésitez pas, mais écoutez-vous, rien que vous, et votre corps !
Prudence, tout de même : choisissez soigneusement votre chirurgien, renseignez-vous sur les prothèses qu’on va vous poser et faites un suivi pour éviter tout souci postérieur à l’opération. Et surtout, n’oubliez pas de le faire pour vous, et pour personne d’autre !
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Les Commentaires
Sauf dans une démarche transgenre (désolée si le terme n'est pas adéquat, n'hésitez pas à me le dire, je ne veux vraiment blesser personne) mais alors je ne sais pas si on peut parler de raisons esthétiques dans ce cas.