En 2017, on se motive ! Viens faire la liste des choses qui te font vraiment envie cette année, et partager tes progrès et péripéties. Rendez-vous sur notre Bucket List 2017 !
— Article initialement publié le 7 juin 2014
Sauter en parachute, à l’élastique, à poil du haut d’une falaise… Soyons honnêtes, ça ne m’a jamais attirée plus que ça. J’adore les manèges à sensations, du coup aller à Europa Park, c’est moins cher et y a toujours une partie de mon corps qui touche quelque chose qui touche le sol. Ou qui touche quelque chose qui touche quelque chose qui touche le sol. Bref, peu importe le nombre d’intermédiaires, c’est l’équivalent d’un cousin de la voisine du beau-frère du facteur version contact physique : lointain, mais là quand même.
Du coup quand un proche (appelons-le Bob) m’a proposé de l’accompagner dans un avion pour ensuite nous jeter dans le vide, je n’avais jamais vraiment réfléchi à l’éventualité de faire un truc aussi stupide dangereux inhabituel. Comme je suis une personne qui répond « une pinte », « non un diabolo fraise », « non en fait un Coca Zéro », « attendez vous faites des cocktails ? » au serveur au bar, j’ai dit oui puis non, puis oui, puis non, puis oui.
Il faut dire qu’on avait pu avoir un prix avantageux, il faisait beau, c’était les vacances et j’avais sacrément bu quand j’ai lâché le « t’sais quoi ouais allez vazy » décisif (consommez avec modération, tout ça).
Allons-y Alonso !
Après quelques coups de fil, on a pu réserver notre grand saut le surlendemain. Les sauts pour les débutants se passent en tandem, donc on nous a attribué à chacun un moniteur, que Bob et moi avons rejoints le jour J à l’aérodrome d’où partirait notre avion.
Avant de sauter, l’équipe nous a fait signer un papier stipulant que nos fantômes ne poursuivraient pas l’équipe si jamais on s’explosait au sol comme des pastèques.
- ne pas avoir consommé d’alcool dans les 12h précédant le saut
- avoir au minimum 15 ans
- ne pas peser plus de 90 kg (dépend des organismes)
- être en vêtements confortables et chaussures de sport
- ne pas avoir de problèmes cardiaques
Concernant les problèmes cardiaques, il faut quand même relativiser et ne pas s’empêcher de vivre : je fais de la tachycardie et j’ai un souffle au coeur, et je suis toujours là pour en parler. Pour les vêtements, même si on saute en été, on n’oublie pas le pull/sweat. Là-haut, croyez-moi, ça CAILLE !
Ensuite c’est parti pour les explications techniques : mon moniteur m’a briefée sur le matériel et la chute, et c’était parti pour la foire aux questions (parce que devant des équipements compliqués, j’oublie vite pourquoi je suis là et je veux TOUT SAVOIR).
Sans entrer dans les détails, le moniteur s’est équipé d’un harnais des cuisses aux épaules, et moi de même. C’est lui qui porte le méga sac à dos dans lequel se niche le parachute, ou plutôt les parachutes : quand on saute, un tout petit parachute vient ralentir la chute à une vitesse un peu plus décente : seulement 200 km/h lors de la chute libre (tout va bien). C’est ensuite que le « vrai » parachute s’ouvrira. Si jamais il décide de faire son récalcitrant (ça n’arrive quasiment jamais, c’est juste de la sécurité en rab), une puce dans le sac est alertée par les mesures inhabituelles et un parachute de secours se déclenche pour nous sauver la mise.
De quoi nous rassurer Bob et moi, même si une fois que j’avais vu l’avion, l’impatience m’a fait perdre tout instinct de survie.
Maman les p’tits avions…
Si j’adore prendre l’avion en général, les petits coucous, c’est pas la même chose. Assis sur un matelas posé dans l’avion, nos deux moniteurs et nous-mêmes nous sommes calés dans un espace aussi grand que la table de ma cuisine
. Gros coup de flip en voyant la porte, qui n’en est pas vraiment une : un pauvre rideau en plastique transparent maintenu par des attaches métalliques. Ok. Je penserai à ne pas me pencher une fois en haut, hein.
Suite à vingt minutes de vol où j’ai fait la grosse touriste à base de « Ooooh c’est joli, regarde on voit l’océan », nous nous sommes retrouvés à 3500 mètres du sol, visible derrière le désormais fameux PREP (pauvre rideau en plastoc). Derrière moi, le moniteur a attaché mon harnais au sien, nous a sanglés et m’a mis des PLEP sur le nez (pauvres lunettes en plastoc). Dans le regard de Bob, j’ai vu la peur.
— Qui est-ce qui a le moins peur ? — Euh ben moi ça va en fait. — Et toi Bob ? — … — Hé ben tu vas sauter en premier alors.
Si j’ai tout d’abord été fort perplexe devant ce raisonnement, j’ai vite compris la logique : une fois le PREP remonté, le vent glacé est rentré dans l’avion aussi vite que j’ai vu disparaître Bob et son moniteur.
« Salut. »
L’image était aussi ridicule qu’épouvantable : ils s’étaient « JUSTE » laissés tomber d’un avion à trois kilomètres et demi de la terre ferme, vous savez, là où des trucs en touchent des autres et où on est toujours en contact avec le sol. L’impatience était retombée comme un soufflé et j’avais plus très envie de sauter. Si ça se trouve, il allait mourir, et ça ce serait vachement triste parce que Bob je l’aime beaucoup, d’ailleurs même maintenant que j’avais les jambes dans le vide je n’arrivais pas à le voir à travers les nuages. Attendez, pardon, les jambes dans le vide ?
— Il faut que tu lâches les bords de la porte Hawley.
Je lâchai les bords de la porte et le PREP à regrets. Sans vraiment prévenir, mon moniteur s’est laissé glisser dans le vide, et à partir de là mon cerveau s’est mis sur off.
Jack ! Je tombe !
Adieu, veaux, vaches, cochons et trucs qui en touchent d’autres et qui font que quelque part, de loin, tu touches le sol : une fois qu’on avait sauté, j’avais beau regarder dans toutes les directions, le truc plat le plus proche était bel est bien la terre ferme, qui était sacrément loin.
Tous mes organes internes sont remontés, mais heureusement pas mon déjeuner (je me demande encore s’il serait resté à la même hauteur que moi pendant toute la chute : ça m’aurait gâché la vue). Avec le vent dans la gueule à 200 km/h et les pirouettes, on met un moment à comprendre où est le haut et où est le bas et on a les joues qui bloubloutent un peu, mais une fois stabilisés, la vue est sublime. Et puis FLOUF, on passe à travers un nuage, puis un autre.
— C’ÉTAIT UN STRATO CUMULUS ? — QUOI ? — OU UN CUMULO NIMBUS ? — QUOI ? TU VEUX RENTRER EN BUS ?
Après ces quarante secondes d’ivresse, mon moniteur a finalement déclenché le parachute. Le passage de l’horizontale à la verticale fut rude, et notre chute ralentit sensiblement.
Comme j’ai une grande passion pour les nuages et que je crevais d’envie de tester mes sens là-dessus, il m’a gentiment laissé les commandes : grâce à deux sangles en hauteur, on peut diriger le parachute vers la droite ou la gauche. Avec un sourire mi-béat mi-hystérique, je nous ai fait entrer en collision avec tous les nuages qui passaient : des gros, des petits, des ronds, des plats, des en forme de piñata…
Mon âme d’enfant était un peu déçue de constater qu’on ne peut ni marcher dessus, ni les manger, mais être plongé dans un brouillard tout blanc, ça fait son petit effet aussi.
— Je sais, c’est joli mais il va falloir sortir du nuage, on n’est plus si loin du sol.
Je rendis les commandes à mon moniteur qui nous fit volontiers effectuer quelques pirouettes parachutesques, et on atterrit peu après, fesses les premières, pile devant le hangar où les démonstrations avaient été faites. Bob était là, il était vivant, les nuages étaient restés gentiment dans le ciel et le sol me semblait être l’endroit le plus bizarre du monde.
Pour quelqu’un pour qui sauter en parachute n’était pas un rêve, j’ai un peu aimé cette expérience, d’ailleurs je compte m’y remettre au plus vite. J’ai des nuages à visiter !
- Un saut en parachute coûte entre 150 et 250€.
- Des suppléments sont souvent proposés, comme la vidéo, qui peut coûter jusqu’à 100€.
- Si vous utilisez une box cadeau, n’hésitez pas à réserver très longtemps à l’avance pour ne pas être déçu : les utilisateurs de box ne sont pas prioritaires.
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