Article initialement publié le 23 août 2019 (Mise à jour à la fin)
Je me souviens très bien du jour où j’ai acheté mon premier soutien-gorge. J’avais 12 ans et je le vivais un peu comme un rite de passage : ça y est, j’étais en train de devenir une fâââme.
Depuis, j’en ai porté quasiment tous les jours de ma vie. Soit 16 années x 360 jours x 12 heures par jour = 69.120 heures au total.
Bon, il y a bien eu des journées de maladie ou de télétravail où je suis restée chez moi en pyjama et sans soutif, mais sinon, dès que je sortais un téton de chez moi, j’en mettais un.
Décider d’arrêter de porter un soutien-gorge
Et puis à force de lire des articles et des témoignages sur le mouvement No Bra, ces femmes qui ont décidé de ne plus porter de soutien-gorge, j’ai commencé à cogiter.
J’ai compris que le soutif, c’est comme les antibiotiques : pas automatique.
J’étais mûre pour tenter une petite expérience cet été : passer un mois de vacances complet sans soutien-gorge. Je n’ai toutefois pas décidé consciemment d’arrêter de porter des soutifs, à vrai dire, j’en avais même emportés dans mes bagages !
C’est juste que le premier jour, j’ai décidé de mettre une robe longue avec un joli dos décolleté, et je me suis dit que ça rendrait mieux sans soutien-gorge.
J’ai passé la journée à crapahuter dans les rues de Stockholm, et tout s’est bien passé. Le soir venu, j’avais mal aux pieds (après 15 kilomètres en converses, normal…) mais pas du tout mal au dos. Pourtant, avec mon 85E, je redoutais un peu que la gravité ne me fasse mal au dos à force, mais l’expérience m’a prouvé que non.
Le lendemain, assez naturellement, j’ai décidé de ne pas remettre de soutien-gorge sous mon débardeur. Le jour d’après non plus, et mes soutifs ont finalement passé l’été au fond de mon sac à dos.
Un été sans porter de soutien-gorge : libéréééée délivréééée
Moi, j’ai passé de très belles vacances, avec un petit soupçon de liberté supplémentaire. Ne plus transpirer dans mon soutien-gorge, sentir l’air qui passe sous ma robe ou mon tee-shirt, ne plus avoir de marques rouges le soir sur la peau…
Au-delà du mal de dos, l’autre truc qui m’inquiétait, c’était les ballottements. J’avais des mauvais souvenirs de cours d’EPS sans brassière de sport au collège, et je me disais que sans soutif, j’allais galérer à faire des activités un tant soit peu sportives.
Bon, je n’ai pas couru de marathon ni
pris de cours de boxe pendant mes vacances, mais j’ai quand même fait de la randonnée, un peu de Via ferrata et de la voiture sur des chemins de terre sans être particulièrement gênée par le balancement de mes seins.
Lorsque j’ai fait du vélo sur les pavés, c’était un peu plus désagréable — sans être douloureux — mais à part ça, rien à déclarer.
Le regard des autres quand on ne porte pas de soutien-gorge
Au début, j’étais embêtée de me dire que les quidams aux alentours pouvaient voir mes seins gigoter, mais j’ai réfléchi et je me suis dit que ce n’était pas grave s’ils dansaient la java (mes seins, pas les quidams).
Enfin, je veux dire, ce sont deux sacs de peau remplis de glandes mammaires et de graisse, ce n’est pas comme s’ils étaient dotés d’une volonté propre ou que je pouvais avoir un quelconque contrôle dessus par la force de mon mental.
Mes seins sont soumis à la gravité, et si je ne souhaite pas les corseter pour les maintenir en place, c’est mon droit le plus strict et le premier clampin venu n’a pas son mot à dire.
D’ailleurs, personne ne m’a regardé de travers parce que mes tétons pointaient à travers mon tee-shirt. Peut-être parce que les Scandinaves se fichent pas mal de ce qu’on fait de son corps. Ou alors, j’ai juste eu du bol, je ne sais pas.
Arrêter de porter un soutien-gorge… toute l’année ?
Cela fait trois jours que je suis rentrée à Paris et que les vacances sont finies. Et j’ai été incapable de sortir dans la rue et de prendre le métro sans soutien-gorge. C’est sans doute un peu bête, et je ne parviens pas encore à m’expliquer pourquoi.
J’espère en tout cas réussir à dépasser ce blocage-là bientôt. Après un mois de tétons libres, le retour du soutien-gorge pique pas mal. Je passe la journée à me sentir comprimée et je retire cet objet du démon avec un grand ouf de soulagement dès que je franchis le seuil de mon appart.
Bref, je crois que l’opération « été sans soutif » mérite d’être prolongée…
Mise à jour du 15 juillet 2021
Presque deux ans après avoir écrit cet article sur Rockie, je suis assise à la rédac en train de faire cette mise à jour et… je ne porte pas de soutif. En fait, les jours où j’en ai porté ces deux dernières années se comptent sur les doigts d’une main.
Il faut dire que j’ai fait beaucoup de télétravail et pas énormément de sorties ces derniers mois entre les grèves des transports à Paris, mon congé maternité et les confinements. Petit à petit, je me suis habituée à sortir dans la rue sans en porter et aujourd’hui, sauf tee-shirt vraiment transparent sous lequel je glisse une brassière, je me balade toujours sans rien d’autre.
Le ballotement de mes seins ne me gêne plus, même quand je cours après le bus et je n’ai à ce jour reçu aucune remarque négative de quidam ou de proche sur le sujet.
J’avais quand même acheté des soutiens-gorge d’allaitement à la fin de ma grossesse, en me disant que j’en aurais peut-être besoin si j’avais des fuites de lait, mais ça n’a pas été mon cas, et comme c’était plus pratique de pouvoir dégainer le nibard sous le tee-shirt sans avoir à dégrafer un soutien-gorge, ils sont toujours comme neufs. (Si ça intéresse quelqu’une d’ailleurs ?)
L’étape d’après pour moi ? Faire du topless sur la plage cet été. Eh ouais, pourquoi les mecs seraient les seuls à pouvoir se balader torse nu ?!
Pour aller plus loin :
- Vous pouvez aller lire l’excellent article de Cheek magazine sur le mouvement No Bra.
- Ou nos témoignages sur le sujet, comme celui-ci ou celui-là.
Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.
Les Commentaires
Et présentement, mon plus gros problème c'est, comme le dit @Chaponc , la transpiration. Horrible. Je sens les gouttes qui ruissellent sur mon ventre en été ; je déteste ça... et le fait d'avoir un soutien-gorge/une brassière permet d'éponger un peu le tout.