S’il y a bien un endroit où je me sens heureuse, c’est devant un concert.
Adepte des petites ou moyennes salles, j’y balade mon goût du mélange avec la foule, des amplis qui font parfois vibrer trop fort le corps et l’excitation d’attendre son artiste préféré jouer ou d’en découvrir de nouveaux.
Vous vous en doutez, ma passion en a pris un sacré coup depuis un an et demi. J’ai suivi la fin de ces déconfinements en étant assez perplexe sur le sujet. Après tant de privations, on allait enfin nous laisser du jour au lendemain retrouver les concerts ? Apparemment oui et on n’allait pas bouder notre plaisir.
Alors qu’est-ce que ça fait de retourner sur un festival d’été en 2021 ?
Retourner en festival d’été après la pandémie
Pour mes grandes retrouvailles avec la scène (sauf que je ne suis pas dessus, mais devant), j’ai pu passer une journée aux Francofolies, festival mythique de La Rochelle. La programmation de cette 36e édition n’a pas démérité avec au menu de ma journée en tête d’affiche : Stephan Eicher, Benjamin Biolay, Feu! Chatterton ou encore Laurent Voulzy.
J’ai vite retrouvé mes vieux réflexes tout en observant que les dernières règles sanitaires étaient parfaitement respectées. Tous les spectateurs devaient présenter un pass sanitaire et le port du masque était obligatoire en intérieur.
Le port du masque était donc obligatoire pour le concert de Stephan Eicher qui jouait dans un théâtre. C’était la première fois que je faisais un concert masquée. Un poil étouffant, mais lorsque j’ai finalement été émue aux larmes et les lèvres tremblantes quand il a joué ma chanson préférée je me suis dit que c’était bien pratique pour se cacher. (Je cherche un avantage comme je peux)
Le concert du soir, lui, sur la grande scène du port de La Rochelle, était une délivrance. En extérieur, sans masque, j’ai pu redécouvrir les sensations d’un public qui danse, qui chante et qui acclame avec ferveur ses artistes adorés. La foule était souriante et on pouvait sentir qu’elle n’attendait qu’une chose : passer un bon moment, certainement encore plus que dans le monde d’avant. J’ai même souri quand des personnes très grandes sont venues se placer pile devant moi. Ça m’avait presque manqué.
Il y avait ces fameux artistes « tête d’affiche », mais entre chaque changement de plateau, un jeune talent venait nous jouer trois ou quatre chansons. J’ai pu découvrir mon coup de cœur de la journée : Clara Ysé, chanteuse à la voix lyrique dont les intonations et les textes m’ont fait penser directement à Barbara.
Mais comme l’a annoncé Gérard Pont, gérant des Francofolies, en nous présentant Clara Ysé ou encore Bonnie Banane sur scène, ces intervalles, tout comme le festival entier, permettent de mettre en lumière ceux qui seront les têtes d’affiches de demain.
Les Francofolies, festival qui pousse les jeunes talents français
J’ai fait beaucoup de festivals, mais je n’avais encore jamais foulé les pavés de La Rochelle dans le cadre des Francofolies.
Si on connait les plus grands artistes français qui s’y sont succédé, on ne sait pas forcément que le festival peut se vanter d’être aussi un véritable dénicheur de talent !
J’ai été très surprise de voir tout ce qui était mis en place pour aider les jeunes musiciennes et musiciens à se développer. Ce n’est pas seulement la grande scène près de la tour de la Chaine qui fait vivre le centre durant ces cinq jours, mais bel et bien toutes les installations et les différents emplacements dédiés à la musique dans la ville entière.
Les artistes féminines étaient peu représentées sur la grande scène ce soir-là, mais ça ne voulait pas dire qu’elles n’étaient pas présentes.
Dans le cadre des Franco Off, concerts gratuits organisés dans différents bars et lieux atypiques de la ville, les badauds curieux ont pu découvrir une audacieuse programmation avec notamment : la talentueuse Thérèse, le jeune duo Genoux Vener qui vient de sortir un premier EP ou encore la chanteuse Donamaria.
Les balades chantées, elles, ont permis de mettre en avant la rappeuse charismatique Brö, November Ultra que vous avez déjà pu découvrir sur Madmoizelle ou bien encore la si jolie voix de Château Forte. Le concept ? Proposer un concert intimiste tout en (re)découvrant la beauté architecturale de la ville.
Autant de dispositifs, qui font de ce festival un lieu unique pour découvrir la musique française !
Durant ces différents concerts, j’ai eu l’impression que tout était fébrile, tant le public que les artistes. Comme si on allait à nouveau fermer les grilles à minuit et qu’il fallait absolument savourer chaque seconde.
Mais c’est surement le manque qui rend les choses encore plus fortes, car cette fois-ci les grilles vont bien rester ouvertes et on a tout l’été pour profiter à nouveau de nos festivals, à condition de respecter les gestes barrières et d’avoir un pass sanitaire.
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Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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