J’ai grandi dans la campagne du sud de la France, élevée en grande partie par ma mère après que mon père nous ait abandonnées. Nous n’avions pas beaucoup d’argent, donc nous ne partions jamais en vacances et encore moins à l’étranger.
Une enfance et une adolescence compliquées
De l’école primaire au lycée, je n’ai pas réussi à m’intégrer car j’étais peut-être un peu plus lente que les autres à mûrir. Quand les autres filles commençaient à sortir avec des garçons, je jouais encore aux playmobils.
J’étais aussi très complexée par mon physique, un peu ronde, les dents pas droites et les cheveux frisés. J’ai subi beaucoup de moqueries et j’ai même changé d’école plusieurs fois sans amélioration. Quand mon père est parti, je suis tombée dans l’anorexie et j’ai commencé à souffrir de crises de spasmophilie.
Je n’étais pas particulièrement douée non plus au niveau scolaire. J’ai redoublé ma classe de seconde et les professeurs ont suggéré à ma mère de m’inscrire dans une école d’hôtellerie car l’enseignement général n’était pas fait pour moi. Mais j’ai persisté et je suis allée en première générale.
À 16 ans, je ne me sentais donc pas bien du tout que ce soit mentalement ou physiquement. Heureusement, j’ai développé à cette période de ma vie une passion, on pourrait même dire une obsession, pour l’Asie et plus particulièrement pour le Japon et la Corée (vive la Kpop et les dramas).
Mon objectif : partir étudier et vivre en Asie
J’ai décidé que j’irai là-bas, coûte que coûte, et je me suis mise à travailler très dur pour y arriver. Cette passion m’a aidée à me sortir de l’anorexie dont je souffrais depuis environ trois ans, mais aussi à devenir la meilleure élève de ma classe en première et en terminale.
Après deux années d’études en LEA Anglais-Japonais à Lyon, j’ai eu la chance de pouvoir réaliser mon rêve. Je suis partie un an à Busan en Corée du Sud, dans le cadre d’un échange universitaire.
Cette année à l’étranger a bouleversé ma vie à bien des égards. Des petites choses comme prendre l’avion pour la première fois, jusqu’aux plus grands exploits comme pouvoir parler couramment coréen et comprendre la culture du pays.
Cette expérience a également été un énorme boost pour ma confiance en moi. Là-bas, je correspondais aux standards de beauté et je recevais beaucoup de compliments sur mon physique, mais aussi sur mon intelligence.
Je n’y étais pas du tout habituée et ça m’a fait beaucoup de bien. Tout n’était pas rose bien sûr, mais rentrer dans les détails de cette expérience nécessiterait probablement un article entier.
Vivre à l’étranger, et adorer ça !
Quoi qu’il en soit, en rentrant de Corée, j’étais profondément changée. Je m’assumais complètement et je n’avais plus rien à faire des opinions des autres sur ma personne. Surtout, j’avais pris goût aux défis de la vie à l’étranger, et vivre en France était presque devenu ennuyeux pour moi.
Un mois après mon retour, je suis donc repartie pour deux ans à Londres cette fois, comme fille au pair et comme prof de français au lycée.
Toujours pas rassasiée, je suis ensuite partie un an aux Etats-Unis, plus précisément en Ohio, par le biais du programme Fulbright qui donne des bourses à des jeunes français·es souhaitant étudier aux États-Unis.
C’est là-bas que j’ai rencontré mon fiancé qui s’avère être coréen-américain. Pour être auprès de lui mais aussi pour préparer ma carrière, j’ai décidé l’année suivante d’intégrer l’université d’Indiana où j’étudie toujours.
Le système éducatif français m’a permis de partir vivre à l’étranger
Dans chacune de mes aventures à l’étranger, je me suis retrouvée entourée de Français dont les familles avaient les moyens de les soutenir financièrement, ce qui n’était pas mon cas.
C’est pourquoi je me sens aussi reconnaissante envers le système d’éducation français. Il n’est pas sans défauts bien sûr, mais sans les bourses je n’aurais jamais pu partir en Corée, sans quoi je n’aurais jamais été acceptée dans le programme Fulbright, et je n’aurais donc pas rencontré mon fiancé.
Surtout, je n’aurais probablement pas non plus développé toute cette confiance en moi et cette ambition qui me motivent à toujours viser plus haut au quotidien.
J’ai désormais 27 ans et j’ai beaucoup de mal à décider dans quel pays m’installer sur le long terme. Mon fiancé voudrait rester aux Etats-Unis, mais la Corée me manque énormément, tout comme l’Angleterre et la France parfois.
Je travaille donc à construire une carrière qui me permette de voyager souvent pour que nous puissions tous les deux satisfaire nos besoins, lui de stabilité et moi de bougeotte.
Ce témoignage t’a rappelé des souvenirs ? Tu as aussi découvert des choses sur toi en vivant à l’étranger ? Viens en parler dans les commentaires…
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