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Vie quotidienne

J’ai mis fin à une relation étouffante avec ma meilleure amie d’enfance

Cette Rockie a décidé de couper les ponts avec sa meilleure amie rencontrée au collège, après plusieurs années d’une relation qui avait fini par la rendre malheureuse.

À 27 ans, j’ai enfin mis un terme à la relation que j’entretenais avec ma meilleure amie et je suis soulagée. Comment nous en sommes arrivées là ? C’est une longue histoire…

Nous nous sommes rencontrées au collège, en classe de 6ème. À l’époque, nous étions harcelées par le même groupe de filles et ça nous a rapprochées. À deux, on se sentait plus fortes. C’est à cette période qu’on est devenues inséparables.

On faisait quasiment tout ensemble et on avait une relation très exclusive jusque dans nos délires de filles de 12 ans : on s’appelait les « sœurs jumelles », les « sœurs de cœur », on se disait qu’on ne se quitterait jamais etc. Avec le recul, je me dis que c’est à ce moment là que notre relation a commencé à dégénérer.

« Je veux tout faire comme toi ! »

Après le collège, j’ai continué ma scolarité dans un lycée différent du sien, ce qui m’a permis de me rendre compte de pas mal de petites choses qui me gênaient. J’ai réalisé qu’elle faisait absolument tout comme moi ! Un jour où nous nous sommes vues, j’ai eu l’impression de parler avec mon double : elle était habillée, coiffée et maquillée exactement comme moi.

Et ce n’est pas tout, elle écoutait la même musique que moi, elle regardait les mêmes films, les mêmes séries à la télé… Et elle parlait comme moi, en reprenant des expressions que j’utilise assez souvent. J’adore écrire, et j’ai appris qu’elle s’était mise à écrire aussi. Je lui ai demandé à quoi ça lui servait de faire tout comme moi et elle m’a répondu « Ben, c’est parce qu’on est soeurs jumelles ! Je veux tout faire comme toi ! ». Logique.

De nouvelles relations et le début de la jalousie

Au lycée, je me suis fait de nouveaux amis et nous formons depuis un groupe très soudé. Ces nouvelles relations ne plaisaient pas à ma meilleure amie et elle refusait que je lui parle d’elles. Pire, elle disait de me méfier, que ça pouvait mal tourner, « parce qu’on ne connait pas les gens, je dis ça pour pas que tu sois déçue »… Elle était jalouse que je sois invitée à leurs soirées et que je passe du temps avec eux.

Bien plus tard, à 25 ans, j’ai eu un accident de voiture et j’ai bien failli y rester. Ma vie a été totalement bouleversée et j’ai décidé de repartir de zéro, et surtout de ne plus reproduire mes erreurs du passé en me laissant marcher dessus.

Une amitié exclusive et étouffante

Le déclic a été ce jour de juillet où j’ai annoncé à ma future ex-meilleure amie, toute contente, que j’étais prête à me remettre en couple après une rupture difficile avec mon ex. Elle m’a lancé un regard assassin et m’a dit : « Pourquoi tu veux t’emmerder avec un mec, ça sert à rien ?! Prends une plante verte, au moins ça parle pas ! »

J’étais tellement outrée que je n’ai rien trouvé à répondre. J’ai ressenti beaucoup de souffrance, je me suis demandée pourquoi elle me disait ça, qu’est-ce que ça pouvait bien lui faire…

Au même moment, je me suis aussi rendu compte que j’avais accepté qu’elle me prenne ma personnalité, que je n’osais plus l’inviter chez moi de peur qu’elle tombe sur mes disques, mes livres, mes films, et qu’elle s’achète les mêmes « pour faire comme moi ».

Culpabilisation et chantage au suicide

J’acceptais qu’elle m’envoie 40 textos par jour pour tout et pour rien, j’acceptais qu’elle m’appelle et m’ordonne de venir la rejoindre dans la seconde parce que ça n’allait pas, et qu’elle me fasse culpabiliser si je ne venais pas.

Et son chantage au suicide… « Si tu me laisses tomber, je me tue ». Des années que ce chantage maintenait notre relation, parce que j’avais peur de faire/dire quelque chose qui la pousserait à passer à l’acte. Des années que j’assistais à la dégringolade de notre amitié sans rien faire, par peur. Peur de ses réactions et de ses réflexions désagréables.

Un choc suivi d’une prise de conscience

Tout s’est accéléré quand j’ai appris le cancer de ma tante de 40 ans, qui a fait l’effet d’une bombe dans ma famille. Désemparée, j’en ai parlé à mon amie elle m’a juste dit : « Regarde si tu es sur le testament LOL ». Ben non, pas « LOL » en fait.

Depuis ce jour, je m’en suis tenue à des échanges de textos assez stricts avec elle. Si elle n’avait aucune compassion pour moi, je ne vois pas pourquoi j’en aurais pour elle. Un jour elle m’a dit droit dans les yeux : « Écoute, personne ne me retient ici, je vais déménager ». Personne, donc même pas ta meilleure amie ? Soit, déménage. Pars loin. Très loin.

Tourner la page et avancer sans elle

Depuis que j’ai appris qu’elle allait partir, je me sens libérée. J’ai vraiment hâte que nous soyons éloignées géographiquement. C’est abominable d’en arriver à penser ça, mais j’assume totalement.

Quand on fait de sa meilleure amie sa chose, qu’on lui prend sa personnalité, qu’on n’a plus aucune compassion, qu’on décide d’être égoïste volontairement et qu’on oublie toute humanité, ce n’est pas une grande perte. Même pas une perte tout court.

Si elle avait réellement été mon amie, elle n’aurait jamais fait de chantage, ni toutes ces autres choses que j’ai subies. La vie sans elle me tend les bras, je fonce !

Ce témoignage t’a interpellé·e ? Toi aussi tu as des histoires d’amitié qui ont mal tourné ? Viens en parler dans les commentaires !

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