Comme les grands (en français), cette série japonaise vient tout juste de débarquer sur Netflix. C’est un véritable hit au Japon depuis 30 ans et on comprend bien pourquoi. C’est une télé-réalité avec des enfants, ce qui est déjà tout à fait original (je n’avais jamais rien vu de pareil) et c’est vraiment addictif.
Chaque épisode se concentre sur un enfant et dure entre 8 et 20 minutes, et comprend plus ou moins de péripéties et de rebondissements.
J’ai regardé huit épisodes avec ma mère et mon mec (oui, sacré week-end !) et c’était difficile de s’arrêter.
Quel est ce concept un peu fou ?
Le principe est assez simple, les parents envoient leur enfants, des tout-petits, entre 2 ans et 5 ans, faire des courses tout seuls dans le quartier. Ils ont une ou plusieurs missions à accomplir et doivent tout mémoriser.
Ils sont suivis par une grosse équipe de caméramans — qui tentent de se faire discrets mais qu’on grille à 10 kilomètres — mais aussi par des personnes formées pour intervenir en cas de pépin. Sur le papier, aucun danger donc. Mais la mère légèrement angoissée que je suis a vécu cela de façon contrastée, disons.
Des enfants très mignons…
J’ai eu envie de regarder, car ayant des jumeaux de bientôt 16 mois, j’ai vraiment hâte de savoir ce qu’ils seront capables de faire dans quelques mois et quelques années.
Ils savent à peine marcher donc j’ai du mal à imaginer que dans quelques mois, ils pourraient potentiellement aller m’acheter des bières au supermarché. Mais c’est carrément excitant comme perpective. Qu’ils parlent, communiquent et puissent retenir des choses… pas qu’ils aillent faire mes courses bien sûr.
Ce qui est vraiment drôle à observer, c’est que les enfants filmés s’émerveillent de tout, ont la mémoire courte et leurs petites bouilles hésitantes, attirées par un chat, une lumière, des friandises et oubliant toute leur mission instantanément, sont beaucoup trop craquantes.
Dans l’épisode 2, un petit garçon doit aller du verger de sa famille, avec des mandarines, à sa maison, faire un jus avec et revenir. Sauf qu’une fois arrivé chez lui, il oublie la mission ou se dit que c’est plus marrant de jouer. Il passe alors une heure dans son jardin à suivre un chien, à jouer avec un tracteur en plastique. C’est cette innocence-là qui fait fondre.
Mais des situations assez cringe
Ce qui m’a angoissée, ce n’est pas les mauvaises rencontres possibles, il y a une équipe hyper sécurisante tout autour d’eux mais plutôt les dangers liés à la route et le fait de forcer des enfants parfois apeurés à quitter leur domicile alors qu’ils ne le veulent VRAIMENT pas.
Le premier épisode donne la couleur. Un enfant de deux ans doit aller au supermarché faire quelques courses. Sa déambulation avec son petit sac est vraiment mignonne. Mais voilà, le chemin indiqué, qu’il a l’habitude de faire avec sa mère, passe à côté d’une grosse route, et il doit même la traverser. J’ai frémi à l’approche d’un bus, qui passe juste à côté du petit.
Les enfants ont sans doute la plupart du temps conscience du danger. Mais ce petit garçon au bord d’une route m’a fait me remémorer une histoire que ma mère me raconte souvent — et qu’elle n’a pas manqué de rappeler pour la 1 000 fois durant le visionnage de l’épisode.
Quand j’avais deux ans, j’ai échappé à la surveillance de ma nounou pour aller courir sur la route juste à côté. La voiture a pilé juste devant moins et c’était moins une. Ma nounou a eu la peur de sa vie. Bien sûr, je ne m’en souviens pas mais ça reste dans une coin de ma tête tout de même.
Cela m’a fait aussi penser aux différences d’éducation en France entre les années 1990 et maintenant, où il était plus courant de laisser ses enfants seuls à la maison et dehors que maintenant.
Chacun y verra midi à sa porte (tant que personne n’est blessé)
Tout n’est clairement pas à jeter dans ce concept. À certains moments où je me suis dit que les parents poussaient vraiment le bouchon trop loin en forçant les enfants à faire quelque chose qui clairement les terrifiait — « Arrêtez de torturer ces pauvres gosses » —, he bien dans certains cas lesdits gosses parvenaient à faire ce qui était demandé, dépassaient leurs peurs. Au final ils étaient super fiers d’avoir réussi, et étaient heureux de la confiance qu’on leur avait accordé. Parfois, je dis bien, parfois seulement…
Je ne suis pas là pour juger une culture, ni même me poser en experte de l’éducation, d’autant qu’en regardant, j’ai mis mon ressenti de mère au premier plan et exprime ici les sentiments un peu contradictoires qui m’ont animée.
Bref, cette série est un peu cringe à certains moments mais tout à fait divertissante tout de même. Le générique est toujours dans ma tête, 48 heures après avoir enchaîné les épisodes.
Et c’est étonnant d’être plongés aux quatre coins du Japon dans la vie quotidienne de familles. On découvre la vie de village et certaines coutumes, peut-être un peu romancées, c’est une téléréalité, ne l’oublions pas. Mais clairement ça fait le taf si vous ne savez pas quoi mater en ce moment et ça ne manquera pas de vous faire réfléchir à l’éducation que vous avez eue ou à celle que vous souhaitez donner !
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Image en une : © Netflix/Comme les grands
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Les Commentaires
Je ne peux pas trop me rappeler ce que j'avais dans la tête à 2-3 ans mais ça me parait inconcevable d'imaginer que j'aurais pu aller faire les courses seule (pourtant j'ai grandi dans une petite ville, le supermarché était à moins d'1km, je le connaissais par cœur le trajet et le magasin évidemment).
Alors j'imagine que si ces petits bouts en sont capables, j'aurais pu l'être aussi mais je visualise la scène et clairement je m'imagine totalement paniquée et perdue et incapable d'aller où que ce soit acheter quoi que ce soit.
Encore à 10 ans je pleurais quand je perdais de vue ma maman dans un rayon ......
Mais je trouve ça fou ces petits humains, qui agissent comme des grands, je trouve ça trop chou et en même temps ça me perturbe. Bref on aura compris que ça me turlupine cette émission.