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Célib

Marie, 26 ans : « J’ai l’impression qu’être célibataire, c’est ce qui me définit »

Chaque semaine dans Célib, des personnes en tout genre nous racontent les joies et les questionnements de leur célibat, qu’il soit choisi ou subi. Aujourd’hui, c’est Marie, 26 ans, qui nous raconte pourquoi elle est très bien en solo.

Entre la pression sociale, les applis de rencontre et les injonctions contradictoires, le célibat est souvent perçu comme un état temporaire, un problème à régler, voire un danger. Pourtant, il existe autant de manières de le vivre que d’individus, et bien peu d’espaces où en parler ! Chaque semaine, dans notre nouveau format Célib, des personnes en tout genre nous racontent leur rapport au célibat, leurs questionnements et leurs réponses aux remarques gênantes. Pour Marie, 26 ans, être célibataire est un état de fait : elle n’a jamais été en couple et elle n’en ressent ni l’envie, ni le besoin.

  • Prénom : Marie
  • Âge : 26 ans
  • Lieu de vie : dans une grande ville
  • Célibataire depuis : toujours

Depuis combien de temps êtes-vous célibataire ?

Je suis célibataire depuis toujours. Je n’ai jamais été en couple avec quelqu’un, et n’ai jamais eu de relation amoureuse, même pas à l’école ou pendant une amourette d’été. 

Je suis très à l’aise avec ça ! À vrai dire, j’ai même l’impression que c’est devenu mon trait de personnalité, quelque chose qui me définit. Je ne suis pas à la recherche d’une personne, je ne cherche pas à être en couple ou à vivre une histoire d’amour à tout prix. C’est ce qui fait que je n’ai pas de frustration, pas l’impression d’être passée à côté de quelque chose.

Quel est votre rapport au célibat ?

Émotionnellement, ce n’est pas quelque chose qui me travaille ou me stresse. Je crois que je ne me pose même pas la question, c’est normal pour moi. J’aime bien évoluer comme célibataire. Je crois que déjà ça me permet vraiment d’être moi, de me définir, de m’aimer, de me connaître. En ça, le célibat est un bon exercice, parce que tout ce que tu fais, penses et ressens en privé pour toi, tu ne le dois à personne. Tu ne te sens pas obligé de le partager avec quelqu’un. 

Surtout que finalement, partager ses sentiments, garder des liens forts, faire des concessions, communiquer correctement, ce sont des liens que je vis déjà dans mes cercles amicaux et familiaux. Ça me suffit.

« Je ne vois pas les gens sous le prisme du couple »

Concernant l’image du couple et des relations amoureuses, je vois ça parfois comme quelque chose qui pourrait être bien, mais optionnel à ma vie, parfois comme un OVNI, ou qui pourrait détruire mon intégrité. Ça dépend de mon humeur, et des différentes histoires que j’entends à ce sujet.

Pourtant, je ne peux même pas transposer ce côté un peu pessimiste et détaché sur mon histoire familiale : mes parents sont toujours mariés, vivent ensemble, travaillent ensemble, évoluent ensemble, et s’aiment toujours. Du côté de ma famille étendue, il n’y a pas un divorce !

Quand j’y pense, c’est vrai qu’étant enfant, ado ou au début de la vingtaine, j’avais toujours ce petit espoir de flirter, d’être amoureuse ou peut-être, soyons fou, de me mettre en couple avec quelqu’un. Sauf que j’ai arrêté de me leurrer : je ne vois pas les gens sous le prisme du sentiment amoureux-relation-crush-couple, c’est un fait.

Et puis, plus ma culture féministe se creuse au fil des années, plus je transpose ça sur ma vie et mes choix. Même si je connais des couples chez qui ça se passe bien, je vois maintenant beaucoup mieux les enjeux sociaux, politiques, économiques engendrés par le couple qui peuvent être injustes, surtout vis-à-vis des femmes dans des relations hétérosexuelles. Le célibat me préserve un peu de ça j’imagine, en tout cas, à une échelle restreinte.

Votre célibat a-t-il une incidence sur vos relations amicales ?

Je vis très bien mon célibat vis-à-vis de mes amies. Elles me connaissent et savent que c’est ok pour moi. Et aussi parce que je suis quand même entourée par beaucoup de célibataires ! Dans mon cercle amical, je n’ai jamais été jugée ou questionnée de manière dramatique là-dessus. Et si, au détour d’une conversation, on me demande si ça m’intéresse, je réponds en faisant de l’humour « Oh bah comme d’hab hein, on est là, RAS. »

Et sur vos relations familiales ?

Avec ma famille, je suis moins à l’aise. Je suis plus pudique avec eux, j’ai du mal à parler de ce genre de choses avec mes parents et je sais qu’ils ont du mal à en parler avec moi. Pourtant, je sens que ça les questionne.

Une chose est sûre, j’ai clairement vu l’évolution du discours de ma famille, au fil des années. À l’adolescence, le couple, ça n’existe pas. Début de la vingtaine, toujours pas vraiment, ou alors par des petits messages subliminaux. Et à partir de 24 ou 25 ans, alors là, les pincettes sont devenues des grosses pinces à cheveux. Parce que c’est bien connu, à cet âge-là il FAUT avoir un +1, commencer à parler foyer, famille, etc. Tous veulent savoir quand je vais leur présenter quelqu’un, quand je vais me marier… Je vous recommande les repas de famille d’ailleurs, très propices à ce genre de discussions.

Maintenant, je sais que la moindre conversation sur Machine-qui-vient-de-se-marier-à-ton-âge-et-est-enceinte peut à tout moment dériver vers « Et toi, c’est pour quand ? »

Vu que je suis mal à l’aise, et pour éviter de leur rentrer dans le lard avec des arguments féministes, anticapitalistes et radicaux qu’ils ne comprendraient pas, je préfère répondre par des blagues détournées en me moquant un peu d’eux. Je redoute juste le moment de la trentaine bien tassée où, si je ne suis avec personne, la pince sera devenue un grappin de tractopelle.

J’ai fait des études qui m’ont plu, je gagne ma vie en travaillant dans un job que j’aime, j’ai un toit, je suis bien entourée… Pour eux, il ne manque plus que l’Homme pour sublimer tout ça, j’imagine. 

Est-ce que le célibat joue sur votre moral au quotidien ?

Le célibat a des conséquences sur mon moral, de manière positive ! Ça me permet de faire ma vie comme je veux sans avoir à prendre en compte une autre personne dans l’équation. Dans la mesure où être en couple n’est pas un objectif dans ma vie, je suis libre dans ma tête. Je ne suis pas en boucle sur le fait de me trouver quelqu’un. Comme dirait J.Lo (ou bien la chanteuse qu’elle n’a potentiellement pas créditée« I’m glad ».

Citation en exergue : j'ai arrêté de me leurrer, je ne vois pas les gens sous le prisme du sentiment amoureux crush couple, c'est un fait

Pensez-vous qu’être célibataire vous permet des choses que vous ne pourriez pas faire en couple ? 

Vu que je n’ai jamais été en couple, je vais répondre par des suppositions. J’imagine que ça me permet de faire mon emploi du temps comme je le sens, sans concessions. Je peux faire des activités, des vacances seule ou avec mes amies sans avoir à faire passer Truc (la personne avec qui je serais en couple) en priorité.

Ça me permet de préserver mon autonomie, mes habitudes. Vivre en couple et dormir avec quelqu’un, pour moi, ce n’est pas possible (non, je ne sacrifierai pas ma position d’étoile de mer pour une personne qui en plus me prends toute la couverture).

Et puis, il y a la sérénité sur ma manière de gérer l’argent. Pas besoin de se poser des questions, de se dire « Faire 50/50, c’est inégalitaire pour les femmes, il faut faire au prorata » (ok, donc tu deviens experte comptable sur Tricount toute ta vie, c’est ça l’idée ?) ou de se demander quand il faut laisser le mec tout payer (elles sont belles, les grandes valeurs d’indépendance).

À l’inverse, pensez-vous qu’être célibataire vous empêche de faire des choses que vous pourriez faire si vous étiez en couple ? 

J’imagine qu’être célibataire, ça m’empêche d’économiser de l’argent. Le couple permet de partager les frais pour acheter un bien immobilier, par exemple, ou partir en vacances. Le célibat peut coûter cher sur certains aspects. Toutefois, il m’évite aussi des dépenses. Par exemple, pour les couples qui vivent ensemble, le prix des courses est logiquement doublé, faire des dates et des sorties… Tout ça a un coût que je n’ai pas à gérer.

Ressentez-vous une pression à rechercher activement un ou une partenaire ?

Non, car au quotidien, personne ne me gêne avec ça. L’âge n’est pas non plus une pression pour moi. Je ne vois pas pourquoi je devrais me presser de vivre quelque chose dont je ne veux pas. Et si ça doit arriver, ça viendra quand ça viendra, et on verra ce qui se passera !

Le célibat amoureux a-t-il des conséquences sur votre vie sexuelle ?  

Le fait que je ne ressente pas le besoin d’aimer quelqu’un amoureusement ou d’avoir une relation avec quelqu’un fait que je n’ai pas de relations sexuelles. Pour moi, les deux vont un peu ensemble, et je ne cherche pas activement de partenaire sexuel non plus.

Est-ce que votre célibat influence vos projets pour l’avenir ?

Mes idées pour l’avenir sont liées au domaine professionnel, donc en couple ou non, elles ne seront pas affectées !

À lire aussi : À 34 ans, je suis célibataire et childfree et j’aimerais qu’on me lâche la grappe

Crédit photo de Une : Miriam Alonso / Pexels

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Les Commentaires

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Avatar de Nefertii
9 janvier 2023 à 14h01
Nefertii
@Lynx
A vrai dire je n'ai jamais compris pourquoi on veut voir des modèles ou des influences dans les dessins animés ou les films.
Au fond peu m'importe qu'un personnage fictif reste célibataire. Déjà parce que ce n'est pas ce que je veux (pression sociale ou pas) et de deux les vrais modèles de la vie sont les gens autour de nous.
Je n'ai jamais complexé par rapport à des photos retouchées, ni à des comptes instagram parfaits, ni par rapport à des films... je sais que c'est de la fiction ou de la retouche.
Par contre j'ai toujours complexé par rapport à des gens en chair et en os que je côtoie qui eux sont en couple, épanouis, avec des projets que j'aimerais avoir et un soutien émotionnel que je n'ai pas (pas de soutien émotionnel familial et des amitiés qui s'évaporent).
J'ai été en couple et je connais la différence. Ce n'est pas pareil de faire des choses seule parce qu'on est seule que de faire des choses seule parce que de toutes façons si je veux samedi je sors dîner avec mon copain.
Enfin quoiqu'il en soit, je ne m'identifie ni à Vaïana ni à aucun personnage de fictif (en couple ou non). Mes références sont les gens autour de moi qui me montrent, sans me le dire, que je ne suis plus de la partie.
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