Publié en décembre 2021
La Daronne est la reine des conseils pas si cons enrobés d’une louche d’humour plus ou moins subtil. La voici de retour pour voler au secours d’une lectrice !
Chère Daronne,
Cette année, je passe Noël dans ma famille et ma sœur sera là avec ses enfants. Nos principes éducatifs sont très différents et je ne partage pas vraiment sa manière de voir les choses (elle les laisse beaucoup devant les écrans, les gave de bonbons, ne prend pas trop le temps de parler avec eux…).
Ça me crispe que mes enfants soient confrontés à ça, et j’ai peur qu’ils prennent de mauvaises habitudes. Que faire ?
Marine
La réponse de la Daronne
Mon petit pain d’épice au caramel (ça se sent que j’ai faim ?)
AH ! Si tu lis souvent le chère Daronne, tu es le témoin privilégié de nombreux conflits familiaux qui illustrent parfaitement l’adage suivant : On ne choisit pas ses parents, on ne choisit pas sa famille, a.k.a. : les proches, c’est la plaie.
Le truc avec les frangins frangines, c’est que sous-prétexte qu’on a grandi sous le même toit, on pourrait s’attendre à une certaine cohésion dans la manière de penser et d’agir. Et puis en fait non, la sœur ne fait rien que suivre son propre chemin et voilà qu’un jour, elle a un mec qui trouve que Macron a sauvé la France et des enfants dont on pourrait penser qu’ils ont vendu leur âme au démon avant même d’avoir eu 5 ans.
Ça titille tes propres choix
Le problème des fêtes de Noël en famille, pardon, UN des nombreux problèmes des fêtes de Noël en famille c’est que souvent, on ne va pas se contenter de passer quelques heures reloues mais gérables avec des personnes qui nous courent sur le système. Sous prétexte que tout le monde n’habite pas au même endroit, on s’entasse dans une baraque qui n’était de base pas prévue pour accueillir autant d’êtres vivants et on est coincés parce qu’on est venus en train et que même si on voulait se barrer, tous les tickets sont pris d’assaut à cette période de l’année.
Ça laisse beaucoup trop de temps pour se marcher sur les pieds et se prendre en pleine poire les choix éducatifs des autres qui contredisent tellement les nôtres qu’on finit par le prendre personnellement. La belle-sœur qui ne jure que par le portage alors que toi, tu es venu avec ta poussette tank, elle ne te fixerait pas un peu avec condescendance des fois ? Et ton frère pourvu d’enfants toujours calmes et polis (il les drogue ou quoi ?), il n’essaierait pas de te faire sournoisement passer pour une mère nulle qui crie tout le temps ?
Chacun fait ce qu’il veut, il n’y a pas de mauvais ou de bons choix
La vérité, c’est qu’osef, chacun ses choix et Dieu pour tous. Nos enfants finiront tout de même par se plaindre de nous à un thérapeute hors de prix qui leur donnera raison quoiqu’il arrive. Contrairement à ce que prétendent les réseaux, il n’existe pas de solution clef en main qui nous garantisse le bien-être familial absolu et des enfants épanouis en toutes circonstances.
Si certains actes sont clairement répréhensibles, la plupart ne tiennent que des convictions personnelles et qu’est-ce que tu veux que je te dise : on a le droit d’être con. Ou a minima de faire des trucs que notre sœur considère comme cons. C’est la vie, tous les enfants ne recevront pas l’éducation idéale telle qu’on la conçoit et la bienséance sociale impose qu’on ronge son frein en présence de familles aux mœurs différentes des nôtres. Sauf si l’attitude constatée est répréhensible par la loi, mais je doute que ce soit le cas ici.
Accepter que quand on n’est pas à la maison, c’est différent
Je ne vais pas te mentir, je suis moi-même affublée de valeurs et d’idéaux et ce n’est pas toujours simple de les renier sous prétexte que je milite pour la paix des familles. Pour éviter de se mettre la rate au court bouillon, un peu de lâcher de lest ne peut pas faire de mal. En présence de gens qui font différemment et qui exposent tes enfants à des trucs qui te font grincer des dents, demande-toi où tu poses – vraiment – tes limites.
Si certains comportements sont inacceptables et méritent que l’on monte au créneau, d’autres ne valent pas que l’on s’épuise pour eux. Les enfants ne sont pas idiots (enfin pas trop) et ils sont totalement capables de faire la différence entre ce qui se fait à la maison et ce qui se fait ailleurs.
En bref, ça ne va pas les casser de manger des cochonneries et regarder des dessins animés pendant quatre jours. Par ailleurs, je pense que c’est une bonne expérience pour eux d’être confrontés à d’autres façons de faire, qu’elles soient plus laxistes ou au contraire plus strictes. Ça leur permet de prendre conscience de la diversité des mondes qui nous entourent.
Allez, je te laisse, j’ai du Lexomil à broyer dans la purée de mes neveux.
La bisette,
Ta daronne
À lire aussi : Mon mec est souvent en déplacement, et quand il revient il me gonfle
Image en une : © Pexels/Ksenia Chernaya
Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.
Les Commentaires