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J’ai de l’acné à l’âge adulte : comment la soigner ?

Il n’y a pas que les ados qui souffrent d’acné, de nombreux adultes sont aussi concernés ! Mais d’où vient cette maladie qui ronge la peau comme le moral, et comment la traiter ?

-Article publié initialement le 28 mars 2019

D’après le site de la Société Française de Dermatologie (SFD), l’acné toucherait environ 15 millions de personnes en France. Elle représente la première cause de consultation chez un dermatologue, tous âges confondus.

Eh oui, si cette maladie concerne principalement les adolescents, les adultes (et en particulier les femmes) ne sont pas totalement épargnés par les pustules et autres comédons. Toujours d’après la SFD, 25% de la population française qui estime être sorti de la puberté depuis longtemps serait concerné par cette acné de l’adulte. Ça en fait du monde !

L’acné à l’âge adulte, une maladie d’origine hormonale

L’acné est une maladie inflammatoire de la peau qui touche principalement le visage, le cou, le dos et la poitrine. Elle se manifeste par l’apparition de différents types de lésions comme les comédons et microkystes (dans le cas d’une acné rétentionnelle) ou les jolies pustules, papules et nodules (dans le cas d’une acné inflammatoire).

Le pic hormonal observé pendant l’adolescence est souvent montré du doigt pour expliquer l’augmentation de la production de sébum par les glandes sébacées. Le souci, c’est que lorsqu’il est fabriqué en trop grosse quantité, comme pendant la période de la puberté, il peut boucher la glande qui devient alors le terrain idéal pour la prolifération d’une bactérie appelée P.acnes (de son nom complet le Propionibacterium acnes). Lorsque ce germe, qui fait partie de la flore cutanée normale, se multiplie dans le follicule pilosébacé, il sécrète des substances qui favorisent l’inflammation et donc l’apparition de boutons et de kystes douloureux.

L’acné de l’adulte, un signe et un symptôme

L’acné de l’adulte, comme celle de l’adolescent, provient du trio gagnant hormones en folie, surproduction de sébum et colonisation bactérienne des follicules pilosébacés. D’autres facteurs peuvent aussi entrer en compte comme le stress, la prédisposition génétique ou encore l’utilisation de cosmétiques inadaptés. Je te parlerai de ça un peu plus tard dans de futurs articles qui constitueront un dossier spécial sur l’acné à l’âge adulte.

Dans certains cas, cette acné peut aussi être le signe de maladies sous-jacentes comme le syndrome des ovaires polykystiques ou l’hyperplasie congénitale des surrénales (HCS). Si elle est accompagnée de règles irrégulières, d’une augmentation de la pilosité ou encore d’une prise de poids rapide, prendre rendez-vous chez un médecin endocrinologue pourra permettre de poser un diagnostic et d’établir un protocole de soins.

Une acné plus visible et douloureuse

Visuellement, l’acné adulte diffère de l’acné adolescente : chez les femmes, les lésions, plus profondes et inflammées, sont essentiellement situées sur le bas du visage et plus particulièrement au niveau de la mâchoire inférieure. Elles surviennent par poussées et ont tendance à annoncer l’arrivée imminente des règles. Chez les hommes, c’est essentiellement le dos qui est touché par une acné de type inflammatoire.

La plupart du temps, cette acné de l’adulte apparaît chez des hommes et des femmes qui ont été touchés par cette maladie pendant leur adolescence. Il est rare qu’un individu ayant connu une peau de bébé toute sa jeunesse développe de l’acné passé 25 ans, même si ça arrive parfois, surtout chez les femmes dont le corps peut subir de nombreuses modifications hormonales comme une grossesse, l’arrêt ou un changement de contraception orale, la ménopause etc.

Un traitement long et fastidieux

Guérir son acné et retrouver un grain de peau net est un travail de longue haleine qui demande quelques efforts mais surtout beaucoup de patience. Quelle que soit la voie qu’on choisit, il faut laisser un peu de temps aux différents traitements et/ou nouvelles habitudes de vie pour faire effet.

En cas de lésions légères, un dermatologue pourra prescrire un traitement local à base de rétinoïdes (isotrétinoïne, trétinoïne ou encore adapalène), de peroxyde de benzoyle et d’antibactériens (clindamycine, acide azélaïque etc.), en plus de prodiguer quelques conseils d’hygiène pour bien prendre soin de sa peau. Si l’acné est plus sévère, il pourra accompagner cette prescription d’un traitement oral (gluconate de zinc, cyclines etc.) à prendre sur plusieurs mois. Un dérivé de la vitamine A, l’isotrétinoïne, commercialisé il y a de nombreuses années sous le nom Roaccutane, pourra aussi être conseillé par le professionnel en cas d’échec des traitements usuels.

Isotrétinoïne et risques de dépression

Si l’isotrétinoïne est une molécule très efficace pour le traitement de l’acné, son utilisation ne doit pas être prise à la légère. En plus d’effets secondaires peu agréables comme la sécheresse de la peau et des muqueuses, elle est hautement tétratogène. Dans le cas où le patient est une femme, une contraception orale est obligatoirement prescrite par le dermatologue pour éviter les soucis de malformations du fœtus. Un test de grossesse par prise de sang doit aussi être réalisé avant le début du traitement pour balayer tous les risques.

Roaccutane et ses génériques comme Curacné et Procuta sont aussi surveillés depuis le milieu des années 1990 pour les supposés risques de dépression que leur ingestion pourrait provoquer. À ce sujet, la Haute Autorité de Santé (HAS), dans un communiqué de presse de 2015, stipule que « l’augmentation du risque de troubles dépressifs avec l’isotrétinoïne n’a pas été observée dans les études sur un grand nombre de patients mais a été exceptionnellement suspectée dans des cas individuels. » Pour cette raison, elle encourage les futurs patients, avant d’envisager le traitement, de « communiquer à [leur] médecin tous [leurs] éventuels antécédents personnels et familiaux de troubles psychologiques et psychiatriques ».

Une étude sur l’isotrétinoïne et la survenue éventuelle de troubles psychiatriques publiée par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé.

La pilule contraceptive pour contrer les hormones mâles

Comme évoqué plus tôt, les androgènes sont responsables de l’augmentation de la production de sébum par les glandes sébacées. C’est vrai pour les hommes mais aussi pour les femmes, car les ovaires et les glandes surrénales de ces dernières fabriquent aussi des hormones mâles. C’est pourquoi, dans certains cas, un gynécologue peut être à même de prescrire une pilule contraceptive ou un traitement oral pour aider à éradiquer une acné persistante.

Certaines pilules contraceptives peuvent avoir un effet positif sur l’acné. En effet, les œstrogènes présents dans les contraceptifs oraux bloquent la sécrétion des hormones par l’ovaire et par conséquent la surproduction de sébum. Si un contraceptif doit être proposé à une femme présentant de l’acné, la HAS recommande de « prescrire en première intention du lévonorgestrel (2ème génération) et en seconde intention du norgestimate (assimilé 2ème génération) ».  Même si les pilules de 3ème et 4ème génération sont intéressantes pour les femmes souffrant d’acné de par leur progestatif non androgénique ou anti-androgénique, l’ Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) « recommande aux médecins généralistes ou spécialistes et sages-femmes de privilégier systématiquement la prescription de pilules contraceptives de 1ère et de 2ème génération » car les risques de thromboses veineuses sont moins élevés.

Les œstrogènes bloquant la route au sébum, une allégorie

Des traitements hormonaux sous haute surveillance

Si l’acné fait de la résistance et qu’aucun traitement local ou oral n’a donné les résultats escomptés, le gynécologue peut être amené à prescrire un traitement hormonal spécifique comme Diane 35 ou jusqu’à très récemment Androcur. Le premier, qui avait été retiré du marché français en mai 2013 suite à un rapport de l’ANSM, associe un estrogène et un progestatif. Ce duo de choc, qui lutte contre l’acné en freinant la production et l’excrétion du sébum, était montré du doigt depuis de nombreuses années pour les risques de thromboses veineuses et artérielles qu’il pouvait engendrer. Finalement, Diane 35 et ses génériques ont été recommercialisés en janvier 2014, suite à une décision de la Commission Européenne qui a restreint les conditions de prescription du médicament et a demandé une surveillance renforcée de la part des professionnels de santé. 

Quant à Androcur, il s’agit d’un médicament qui s’oppose aux effets des androgènes qui sont produits par l’organisme féminin. Sur le papier, c’est super pour lutter contre l’acné d’origine hormonale, mais la molécule qu’il contient, l’acétate de cyprotérone, n’est pas sans risque pour l’organisme. En effet, une étude menée par l’Assurance maladie et l’hôpital Lariboisière a mis en évidence une augmentation du risque de survenue de tumeur cérébrale chez les femmes et les hommes (cancer de la prostate) traités avec ce progestatif.  Suite à cette publication, l’ANSM a publié des recommandations pour la prise en charge des patients : la prescription d’Androcur et de ses génériques pour traiter l’acné est désormais proscrite.

Le point en 24 questions sur la pilule contraceptive publié par l’ANSM.

Traiter l’acné de l’adulte de façon naturelle

L’idée d’avoir recours à des antibiotiques ou à un traitement hormonal lourds pour l’organisme afin de se débarrasser de son acné ne convient/plaît pas à tout le monde. D’autres alternatives existent afin de tenter de rééquilibrer ta peau de l’intérieur comme de l’extérieur.

Un naturopathe, après avoir réalisé un bilan vital du patient (s’il est aussi médecin, il prescrira sûrement un bilan biologique en complément), pourra conseiller de revoir son régime alimentaire et proposer différents traitements de phytothérapie pour détoxifier l’organisme et purifier l’épiderme. Par exemple, les plantes dépuratives comme le bardane, l’artichaut, le pissenlit et le trèfle rouge sont connues pour débarrasser l’organisme des toxines. Elles peuvent êtes consommées en infusion ou sous forme de gélules, en cure de plusieurs jours ou semaines. Je ne m’étends pas trop sur le sujet de l’hygiène de vie et de l’alimentation car un article spécifique sera publié dans les semaines à venir.


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