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Société

« J’ai cru mourir » : la judokate Margaux Pinot dénonce la relaxe de son compagnon accusé de violences conjugales

Judokate médaillée aux Jeux olympiques de Tokyo, Margaux Pinot a témoigné des violences perpétrées par son compagnon et entraîneur Alain Schmitt. Jugé ce mardi, il a été relaxé, le tribunal ayant estimé qu’il manquait de preuves.

« J’ai cru mourir, j’ai réussi à m’enfuir pour me réfugier chez mes voisins qui ont immédiatement appelé la police.

J’ai plusieurs blessures dont une fracture au nez et 10 jours d’Interruption Temporaire de Travail.

Aujourd’hui la justice a décidé de le relaxer. »

Ces quelques mots ont été postés sur Twitter ce mercredi 1er décembre dans l’après-midi par Margaux Pinot. La judokate médaillée d’or en équipe aux Jeux olympiques de Tokyo a posté une photo de son visage tuméfié, preuve des coups reçus il y a quelques jours, dans la nuit de samedi à dimanche.

Et pourtant cela n’a pas été suffisant. Jugé en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Bobigny pour violences sur conjoint avec circonstances aggravantes, Alain Schmitt, compagnon de la sportive, entraîneur et ancien membre de l’équipe de France de judo a été relaxé ce mardi 30 novembre.

Le tribunal a estimé ne pas avoir assez de preuves de sa culpabilité.

Selon France Info, la jeune femme a raconté devant le tribunal avoir été sous l’emprise d’un homme qui « la rabaissait constamment ».

Au Parisien, Margaux Pinot a confié avoir tenté de mettre un terme à cette relation de quatre ans, en vain :

« J’avais pris la décision de le quitter, à chaque fois que je le quittais, je n’arrivais pas à rester loin. Et on se voyait tous les jours sur le tapis. J’avais aussi peur qu’il me délaisse à l’entraînement. »

Alain Schmitt a nié les faits, affirmant que les marques de coups résultent d’une bagarre. « Avec la force qu’a cet homme, il a la capacité de faire beaucoup plus mal que ça », a avancé son avocat.

Difficile de ne pas trouver cette ligne de défense glaçante, surtout au regard du témoignage de Margaux Pinot qui affirme que si elle a pu s’en tirer et se défendre face à ce déferlement de violences, c’est grâce à son sport :

« C’est probablement le judo qui m’a sauvée. Et mes pensées sont aussi pour celles qui ne peuvent pas en dire autant. »

Le milieu du judo mobilisé derrière Margaux Pinot

Plusieurs coéquipières et coéquipiers ont dénoncé ce verdict comme Amandine Buchard :

https://twitter.com/BubucheOfficiel/status/1466038138778890256?s=20

La championne olympique Clarisse Agbégnénou a elle aussi fait part de son soutien et surtout de son indignation, à l’instar de Teddy Riner :

Selon L’Équipe, le parquet, qui avait requis un an avec sursis contre Alain Schmitt, a décidé de faire appel de la relaxe.

À lire aussi : « J’étais complètement sous son emprise » : Camille Lellouche se livre sur les violences conjugales qu’elle a subies

Crédit photo : Shredder5902, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

Violences conjugales : les ressources

Si vous ou quelqu’un que vous connaissez est victime de violences conjugales, ou si vous voulez tout simplement vous informer davantage sur le sujet :


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Les Commentaires

4
Avatar de Samsayonara
2 décembre 2021 à 09h12
Samsayonara
le pire c'est qu'une telle ligne de défense, il ne nie pas l'agression. La victime a le visage tuméfié, elle crie au secours, et encore en 2021, les tribunaux relaxent pour manque de preuves. Et certains se demandent encore pourquoi les femmes battues et/ou violées n'osent pas porter plainte! Combien de fois j'entends : encore un féminicide, mais franchement, elles cherchent, elles restent avec leur conjoint et portent pas plainte! Parce qu'on a pas confiance en une justice ni en des services de polices gangrénés par un patriarcat et un paternalisme écœurant qui insinue une fois sur deux que l'agression est uniquement de la faute de la victime.
Quelle honte pour cette relaxe , quelle honte pour cette ligne de défense et pire, d'avoir donné raison à l'avocat de la défense et son argument en carton!
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