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"Olivia Bauso / Unsplash"
Sexo

J’ai attendu le mariage pour faire ma première fois et je ne le regrette pas

Attendre le mariage pour avoir sa première relation sexuelle paraissait improbable pour cette Rockie. Et pourtant, à 25 ans et mariée depuis deux mois, elle ne regrette rien.

« Attendre jusqu’au mariage pour coucher ? Pour quoi faire ? Ça n’a aucun sens et je n’y arriverai jamais ! Et de toute façon ça ne se fait plus de nos jours, pas vrai ? » Voilà à peu près mon état d’esprit concernant le fait d’attendre le mariage pour faire sa première fois lorsque j’étais adolescente.

Attendre le mariage pour sa première fois ?

Bien que je respectais ce choix — du moment qu’il était fait en tout état de cause et sans pression aucune — je savais qu’il n’était tout simplement pas fait pour moi. J’avais envie d’expérimenter les joies du sexe dès que possible.

Dix ans plus tard, à 25 ans, je suis mariée depuis deux mois. J’ai fait ma première fois avec l’homme que j’ai épousé… Et je ne le regrette absolument pas !

Pour revenir un peu en arrière, il est important de préciser que j’ai grandi dans une famille athée et que personne ne m’a jamais encouragée à attendre de me marier pour coucher. Mes parents me faisaient entièrement confiance et ne voulaient pas influer sur mes décisions. Il nous arrivait de parler de relations amoureuses et de sexe de temps en temps. Ni trop, ni pas assez, selon moi.

Je n’ai jamais été prête à faire ma première fois

Toutefois ce n’est qu’à l’âge de 20 ans que j’ai eu mon premier copain, car j’étais de nature plutôt timide et je n’osais pas forcément approcher les garçons. Cette relation s’est bien passée, et celle qui a suivi aussi, mais nous ne sommes jamais allés jusqu’à coucher. À chaque fois, le même schéma se répétait : le garçon voulait sauter le pas, mais je n’étais pas prête.

Je trouvais la situation inappropriée ou inattendue. J’étais amoureuse et physiquement j’en avais (très) envie, mais mon esprit me soufflait le contraire. Assaillie de doutes, j’ai essayé de comprendre ce qui n’allait pas. D’essayer de me comprendre moi-même.

Je me suis posée cette question fondamentale : « avec qui as-tu envie de le faire ? ». La réponse m’est finalement venue : « j’ai envie de le faire avec quelqu’un qui m’aime et me respecte, et que j’aime et que je respecte en retour ».

La religion et ma décision d’attendre le mariage pour avoir ma première relation sexuelle

Étant devenue croyante entre temps, je pense que ma vision de l’amour a naturellement et progressivement évolué, notamment lorsque je pensais à l’amour de Jésus pour moi. C’était quelque chose de beaucoup plus profond, plus beau que ce que je n’avais jamais imaginé.

Après y avoir réfléchi de manière succincte pendant environ trois mois, j’en suis enfin venue à la conclusion que j’allais attendre jusqu’au mariage car cela me semblait logique. « Quelqu’un qui m’aime et me respecte, et quelqu’un que j’aime et que je respecte » n’était plus seulement une idée vague mais prenait tout son sens dans le cadre du mariage : cet engagement total envers l’autre.

J’étais tellement heureuse de cette décision qu’une partie de moi avait juste envie d’en parler à tout le monde ! J’avais envie que quelqu’un sache ce qui se passait en moi et que j’avais pris cette décision toute seule. Mais j’étais aussi un peu inquiète que ce choix ne soit pas compris, voire critiqué… Et quand j’en ai parlé par la suite à quelques personnes de mon entourage proche, leur réaction a finalement été assez neutre.

Ma relation avec l’homme que j’allais épouser

Quelques mois plus tard, celui qui allait devenir mon mari et que j’avais rencontré à l’université a repris contact avec moi. C’était le frère d’un ami, et on ne s’était pas reparlé depuis environ deux ans, car nous n’étions pas particulièrement proches à l’époque.

Nous avons commencé à échanger tous les jours et nous sommes devenus de très bons amis. Puis nous sommes sortis ensemble. Je sentais que cette relation était différente des autres.

Il a 5 ans de plus que moi et n’était plus vierge, car il avait déjà eu une copine par le passé. Mais même s’il n’a pas eu de « mauvaise » expérience sexuelle avec la fille en question, il voulait faire les choses différemment cette fois-ci. Étant lui aussi chrétien, il était persuadé que le mariage était le contexte idéal et la meilleure chose à faire. Une réelle connexion s’était formée entre nous à force de discussions diverses et variées, le tout sans sexe.

Il en va de même quant à notre vision du mariage et le fait de sauter le pas. Tout a toujours été très naturel dans notre relation car nous avions la même vision des choses, et nous n’avions aucun mal à être à 100% honnête l’un envers l’autre. Deux ans plus tard, nous voici mariés et je n’ai strictement aucun regret. C’est tout le contraire.

Notre vie de couple sans sexe

Pour la petite anecdote, nous nous sommes embrassés pour la première fois juste après qu’il a fait sa demande en mariage (ce n’était pas mon premier baiser, loin de là). Cela faisait un peu moins d’un an que nous sortions ensemble, et jusque-là on se prenait par la main, on se faisait souvent des câlins, et on passait de très bons moments ensemble, tout ça sans bisous.

Bien qu’on en avait très envie tous les deux et que ça a plusieurs fois failli arriver, on souhaitait apprendre à se connaître en profondeur en premier. Ceci dit, ce n’est nullement une règle qu’on s’était fixé, on ne s’est pas dit « pas de bisou avant ceci ou cela ».

On n’avait pas prévu de s’embrasser pour la première fois lors de la demande en mariage,

ça nous a juste semblé être le moment approprié. Dans l’émotion, on s’est spontanément rapprochés l’un de l’autre avant d’échanger un baiser. C’était beau et je suis très contente de la manière dont les choses se sont déroulées.

Avant le mariage nous nous sommes fait des baisers et pris dans les bras, mais nous n’avons rien fait au-delà. Évidemment, c’était (super) difficile par moment, mais c’est faisable : il est possible de se contrôler et d’éviter de se tenter soi-même. Le tout était, plutôt que de créer une liste de règles et d’interdits, de se rappeler pourquoi on avait choisi de faire ça et quels étaient les avantages à attendre. Sachant que ces avantages, nous les vivons au quotidien à présent.

Mes craintes et mes questionnement sur le sexe

Concernant le sexe, comme n’importe quelle fille, je pense, j’avais bien sûr certaines peurs. J’avais entendu parler de sexe et lu sur le sujet maintes et maintes fois depuis mon adolescence, car forcément, c’est un sujet qui intrigue. À cette époque je lisais des romans « new adult » et je m’étais perdue plusieurs fois dans l’antre de la pornographie car, encore une fois, la curiosité et l’envie exacerbent nos désirs.

À côté de ça, la plupart de mes amies avaient perdu leur virginité avant moi, notamment au lycée. Elles étaient très ouvertes à ce sujet et n’hésitaient pas à partager leurs expériences. Je me rappelle qu’une fois on avait parlé de « comment réussir une fellation », de la différence entre les pénis circoncis et incirconcis, etc.

Avec celui qui allait devenir mon mari, nous avions aussi lu plusieurs livres sur le sujet et en avions discuté ensemble. Le couple de l’église qui nous accompagnait dans la préparation au mariage était également là pour nous épauler et pour discuter de ce qui nous semblait nécessaire, sans nous forcer à aller dans les détails de quoi que ce soit.

Malgré tout ceci, comme je le disais, j’avais quand même certaines peurs car je savais que la première fois pouvait faire mal, qu’il pouvait y avoir du sang, etc. Toutes ces petites choses physiques me stressaient un peu, même si j’étais plus impatiente qu’autre chose.

Émotionnellement, je n’avais toutefois pas de doutes quant à mon choix. Je savais que j’étais avec la bonne personne, qui m’aimait et me respectait, et peu importe si ma performance n’était pas tip top.

Ma première fois avec mon mari

On n’avait pas de plan particulier pour cette première nuit. Même si on avait bien sûr parlé de nos attentes plusieurs fois et on était d’accord sur le fait que notre seule objectif était de passer un bon moment ensemble, tout en allant à mon rythme.

On n’était même pas obligés d’aller jusqu’au bout ou de faire quoi que ce soit d’autre que de s’endormir l’un à côté de l’autre la première nuit. Et c’est ce qui s’est passé. Une fois le moment venu, tout s’est déroulé beaucoup plus naturellement que ce que je n’aurais pensé.

Je n’ai eu aucun mal à me mettre à nu devant lui, aucune peur, aucun doute. On a découvert le corps de l’autre pas à pas, sans aller jusqu’au bout de l’acte, car il était 3h du matin et on était assez épuisés après le week-end de folie qu’on avait passé avec nos familles et nos ami·es.

Cette première fois a été absolument unique et fantastique car pour la première fois, nous avions exprimé avec nos corps l’amour que nous ressentions intérieurement l’un pour l’autre. On était unis sur tous les niveaux, à la fois physiquement, mentalement, et spirituellement. Nous sommes allés jusqu’au bout le lendemain, et malgré un certain inconfort et deux trois gouttes de sang, je me sentais incroyablement bien.

Je ne regrette pas d’avoir attendu le mariage pour faire ma première fois

Avec du recul, je me dis que j’aurais effectivement pu acquérir de l’expérience avec d’autres garçons avant de me marier, mais pour quoi faire ? Qu’est-ce que cela m’aurait réellement apporté dans ma situation actuelle, à part peut-être des souvenirs sous formes d’images mentales à des moments peu propices, ou des comparaisons ?

Nous avons fêté nos deux mois de mariage hier, et nous ne sommes toujours pas devenus des stars du porno — et ce n’est pas notre objectif — car nous continuons d’apprendre. Ensemble, dans la joie, les fous rires, et la bonne humeur. Nos moments intimes ne cessent de s’améliorer et nous ressentons tous les deux une liberté totale. Nous savons que nous avons tout notre temps pour cela, et qu’il n’y a ainsi aucune « course ».

Je sais que j’ai toute la vie devant moi pour apprendre avec LA bonne personne et nous améliorer ensemble. Je vois déjà la progression qu’on a faite, lorsque par exemple je ne savais pas trop comment bouger mes hanches au début, ou qu’on n’osait pas trop exprimer notre plaisir à l’oral. La beauté du sexe avec l’homme que j’aime, que je respecte, et qui m’aime et me respecte : je ne changerai ça pour rien au monde.

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