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En janvier 2017, j’ai signé
Devenir propriétaire, pourquoi ?
Tu te demandes peut-être pourquoi nous avons décidé de devenir propriétaires subitement. Les taux d’emprunts immobiliers étaient très bas, et tout le monde nous encourageait à investir rapidement avant qu’ils ne remontent (deux ans et demi après, ils sont toujours ras les pâquerettes…).
On savait qu’on allait rester à Paris longtemps (nos deux métiers sont plus compliqués à exercer en-dehors de la région parisienne) et on se demandait si ça ne vaudrait pas le coup sur le long terme de rembourser un prêt plutôt que de verser un loyer à quelqu’un d’autre. On a donc fait des savants calculs pour savoir à partir de quand cela allait être rentable (en prenant en compte les frais de notaire, les intérêts versés à la banque, etc).
Enfin, je dis « on », mais si je suis tout à fait honnête, c’est plutôt le génie du tableur excel et des calculs d’actualisation financière qui s’y est collé, autant dire l’autre moitié du couple. D’après ses calculs, notre investissement immobilier commençait à devenir intéressant si nous gardions l’appartement au moins 4 ans (et si les prix de l’immobilier ne s’effondraient pas entre-temps). C’était un pari que nous nous sentions prêts à faire, alors nous nous sommes lancés.
Devenir propriétaire d’un appartement, qu’est-ce que cela change ?
Deux ans et demi après, j’ai eu envie de réfléchir à ce que devenir propriétaire avait changé dans ma vie. Je me dis que cela te sera peut-être utile si tu réfléchis à sauter le pas, en gardant bien en tête que ce sont des ressentis personnels et pas des vérités générales.
Le premier truc que j’ai compris rapidement, c’est que quand tu achètes un appartement, c’est à toi de gérer les galères, vu que le proprio… c’est toi. J’avoue, parfois, je fais un peu l’autruche et je tente de laisser mon mari gérer les trucs pénibles tout seul. Mais après, je me dis que c’est ni hyper féministe, ni hyper sympa pour lui, alors je m’y colle aussi.
Quand on a eu des punaises de lit chez nous (ces créatures de Satan), j’ai d’abord un peu paniqué
complètement pété un câble à l’idée qu’on allait être seuls pour gérer ça (et pour payer les coûts associés). Mais en faisant des recherches sur internet, en achetant les bons produits, et en passant des heures à traquer les punaises sous les matelas et dans les lattes de plancher, on a réussi par finir par s’en débarrasser au bout d’un mois, et on était fiers comme des poux.
Deux ans plus tard, je trouve que ce baptême du feu nous a fait grandir, et je me sens capable de venir à bout de n’importe quel dégât des eaux et autre chaudière qui pète. (Mais pas tout de suite svp, on a déjà des problèmes de fissures à gérer avec la copropriété – je t’en reparle plus loin).
Devenir propriétaire et perdre en liberté
Une fois que tu es propriétaire, cela devient beaucoup plus compliqué de déménager. En plein épisode punaises de lit, j’ai eu envie de tout envoyer balader à un moment donné et de quitter cet appart que je partageais avec des créatures démoniaques. Mais ça aurait été compliqué… il aurait fallu revendre et perdre pas mal d’argent dans l’aventure.
Il y a aussi l’option où tu mets en location ton appart via une agence, mais ça me stresse de dépendre du versement du loyer pour pouvoir couvrir le prêt immobilier. Et si notre locataire ne paye plus ? On se retrouve coincés non ?
Bref, acheter un appart pour y vivre, c’est se dire que tu vas y rester un certain temps et que ça sera plus compliqué de déménager que quand tu es locataire. Et ça c’est relou quand tu changes souvent de travail. À la base, quand on a acheté l’appart, mon mari bossait à dix minutes à pied de la maison et moi, à 25 minutes en métro.
Depuis, on a tous les deux changé de lieu de travail (plusieurs fois) et aujourd’hui, on met plutôt chacun plus de 40 minutes de transport au total pour rejoindre notre bureau. Et cette durée risque de se creuser à la rentrée pour lui, dépassant le seuil psychologique d’1h30 passée dans les transports chaque jour.
Devenir propriétaire… et matérialiste
Depuis que je suis propriétaire, j’ai l’impression d’être devenue plus matérialiste. Jusqu’ici, je n’avais jamais été très intéressée par les possessions matérielles, mais depuis que je me suis endettée sur vingt ans, je fais gaffe à mon précieux (enfin, notre précieux).
Genre quand une pote a piétiné en talons toute la soirée de notre crémaillère et a fait des micro-impacts sur le plancher, j’étais verte. (Mais je ne lui ai jamais dit, parce que j’avais bien conscience que c’était un peu ridicule comme attitude, et je me suis calmée depuis).
En fait, c’est comme si l’appart était devenu une extension dans le monde physique de notre couple. Genre quand il s’abîme, je le vis mal. Est-ce que je suis la seule zinzin à avoir ce ressenti ? (Dis-le moi dans les commentaires).
En ce moment, par exemple, on a un gros problème de fissures chez nous. Un immeuble a été démoli à proximité du nôtre, et on craint que la structure de l’immeuble n’ait été endommagée. Au-delà de cette inquiétude (est-ce qu’on est en danger ? Combien ça va nous coûter ? Et combien de temps ça va prendre pour faire reconnaître la responsabilité du constructeur, etc), j’ai aussi l’impression symbolique et beaucoup plus futile que notre couple – à travers l’appartement – est abîmé. Et ça me rend triste.
Voilà pour le côté négatif de devenir propriétaire, mais il y a aussi plein de choses positives qui ont changé dans ma vie depuis que j’ai acheté un appartement.
Acheter un appartement et se sentir vraiment chez soi
Le fait de voir son appartement comme une extension dans le monde physique de notre couple, fait que je m’y sens vraiment chez nous, beaucoup plus que dans les appartements précédents où j’avais le sentiment d’être invitée. C’est aussi peut-être parce que nous n’y étions pas restés plus de deux ans.
Pendant plusieurs mois, j’ai même kiffé nos sessions ménage ensemble. J’avais le sentiment de briquer notre amour (on ne se moque pas là, les deux dans le fond). Bon, je t’avoue que cette passion propreté n’a pas duré très longtemps.
Mais dès qu’on refait des trucs ensemble pour l’appart, le sentiment de prendre soin de nous en plus de notre lieu de vie revient, genre quand on fait des plantations sur le rebord de la fenêtre ou qu’on repeint des trucs.
À chaque amélioration apportée à l’appartement, j’ai le sentiment de le faire pour nous, comme poncer et cirer le plan de travail de la cuisine ou négocier avec les autres copropriétaires pour qu’on remplace la chaudière au fioul par du gaz de ville (work in progress pour celle-ci).
Devenir propriétaire et adulte
Depuis qu’on a acheté un appartement, on se retrouve à faire des trucs d’adulte (et ça n’a rien à voir avec notre vie sexuelle). Et j’ai l’impression que ça m’a vraiment aidé à devenir adulte, en mode « fake it until you make it ».
Bon, j’ai toujours un petit syndrome de l’imposteur quand je débarque en jean-marinière-baskets et sac à dos à l’assemblée générale des copropriétaires de l’immeuble, mais ça passe. Et ça ne m’empêche pas de prendre la parole pour défendre l’option « chaudière au gaz ».
Il y a aussi un autre truc qui me fait plaisir (et j’en suis pas hyper fière, mais bon, allons-y gaiement). C’est le sentiment de satisfaction que je ressens quand je regarde les prix des appartements dans les vitrines et que je constate que le prix du mètre carré dans l’ancien a progressé dans notre quartier.
Bon, ce n’était pas notre objectif principal de faire une plus-value immobilière en revendant un jour l’appartement (et j’ai bien conscience qu’on participe à la gentrification de notre ville de banlieue nord), mais c’est quand même cool de se dire qu’on va peut-être gagner un peu d’argent pour être capable de racheter un autre appart si un jour on a une grande famille (genre un enfant et un chien).
Les autres avantages quand on devient propriétaire
Ajoutons aussi que le fait d’être proprio, dans un immeuble où il y a pas mal de propriétaires habitants, eh bien, ça me donne plus envie d’aller à la rencontre de mes voisins et de nouer des liens avec eux, que quand j’étais locataire et seulement de passage.
Toi même tu sais si tu vis dans une grande ville, on a tendance à se contenter de dire bonjour à ses voisins. Là, avec notre problème de fissures, ça crée une coalition dans l’adversité. Et c’est chouette.
Enfin, je pense que je me projette plus dans cet appart que dans n’importe quel autre auparavant. Je sais qu’on va y rester plusieurs années encore, donc je réfléchis à des aménagements futurs. Je fais des projets, sans craindre que le proprio nous mette dehors à la fin d’un bail.
Bref, je suis en couple stable avec mon appart, et ça me plait.
Et toi, tu es propriétaire (ou tu aimerais le devenir) ? Tu as déjà réfléchi à l’impact que cela avait eu sur ta vie ? Tu as aussi des problèmes de fissures ? Viens en parler dans les commentaires !
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