Cannes sous la pluie, d’un coup, ça a carrément moins de panache. Cannes sous la pluie en plein festival et SEULE, c’est la pendaison assurée.
La tristitude
C’est ainsi qu’a commencé ma journée, dans les larmes et le brouillard (il pleut encore aujourd’hui, ça m’rend poète, faites pas gaffe). Fab et Maxime étaient partis à la recherche de Jean-Paul Gaultier et je me suis donc retrouvée livrée à moi-même avec pour seule consigne « vis ta vie, fais tes expériences et kiffe« . Sauf que comme j’ai des gros soucis, moi ce que j’ai entendu c’est « va errer dans les rues en pleurant au téléphone, tu vas voir c’est super« (non mais je suis dans une phase hormonale chelou, un mouchoir dans un caniveau me ferait pleurer en ce moment).
Alors là normalement vous vous dites « ouais ok, la meuf elle est au festival de Cannes et elle chiale, c’est quoi son putain de problème ? » – ce à quoi je vous réponds : je suis un sacré Caliméro quand je m’y mets, et j’ai pas le culot de Maxime, alors du coup quand j’suis toute seule je commence par paniquer et APRÈS je prends les choses en main. Vous avez le droit de vous moquer, en attendant j’me soigne.
Je suis donc aller errer du côté de la rue d’Antibes, en espérant faire un peu de shopping – parce qu’en bonne grosse débilos j’ai pris trois robes de soirée mais j’ai légèrement oublié de prévoir de quoi me couvrir le cul en journée. Deux heures plus tard, après avoir essayé 34 jeans et 78 t-shirts, je suis rentrée les mains vides et en larmes. J’ai appelé ma mère, parce que j’ai encore 8 ans dans ma tête, et j’ai commencé à déballer mon sac en chouinant et en bousculant des gens. Ambiance « J’M’EMMERDE ICI PUTAIN C’EST D’LA MERDE Y A RIEN ET J’SUIS TOUTE SEULE ET J’SAIS PAS QUOI FAIRE ET PERSONNE ME RÉPOND J’VEUX RENTRER MAMAAAAAAANNNN« .
Le running gag Ezra Miller
Et comme je suis un croisement parfait entre Donald Duck et Gontran Bonheur, c’est dans cet état que je suis entrée violemment en collision avec un jeune homme. Mais quand j’ai relevé la tête pour savoir à qui je devais présenter mes excuses, je me suis retrouvée face à un visage familier. C’était Ezra Miller (cf. le premier épisooode). Rappelons que j’étais toujours au téléphone avec ma mère et toujours en larmes – les retrouvailles furent donc brèves et très étranges, mais chaleureuses.
Après avoir passé une heure ou deux de plus à pleurer sur mon lit et à me demander ce que j’allais bien pouvoir foutre (correction : à demander à ma mère de me dire quoi faire), j’ai décidé de prendre mon destin en main et de reprendre le contrôle de ma journée. J’ai donc filé sur la Croisette en espérant retrouver des camarades (puisque, rappelons-le, Fab et Maxime étaient toujours coincés au Martinez). Alors que j’essayais d’esquiver les touristes et les vieux beaux en costard, je me suis à nouveau retrouvée face à face avec… Ezra Miller. Après deux trois blagues à la con façon « Tu m’suis, non c’est toi, non c’est toi, hihihi, allez salut« , j’ai repris ma route et je me suis assise sur le muret pour observer la faune.
La paparazzade du pauvre
Le truc qui me fait le plus marrer sur la Croisette, c’est les photographes qui se jettent sur les gens bien sapés pour leur faire vivre un petit instant de gloire en les matraquant pendant qu’ils tapent la pause. J’étais tellement occupée à me moquer que je n’ai pas remarqué la photographe qui s’est jetée sur moi pour me dire « ALLEZ UNE P’TITE PHOTO LÀ REGARDEZ-MOI REGARDEZ PAR LÀ REGARDEZ EN HAUT SOURIEZ ALLEZ SUPER SALUT !« . Après on te tend une carte avec un code pour aller regarder tes photos – mais en vrai si tu payes pas t’as que ça :
Ouaip. Grande classe. Le tout pour la modique somme de 12€ minimum LA photo (qui, soit dit en passant, est d’une qualité exceptionnelle, vous en conviendrez) (et celle-ci est la moins pire de la série, y en a où je louche). Y a vraiment des gens qui les achètent ?
Sunset Beach et chasse au trésor
Quelques minutes plus tard, j’ai retrouvé deux mecs rencontrés la veille à la Villa Inrocks – trop heureuse de trouver un peu de compagnie, je me suis agrippée à eux, les suppliant presque de me faire la conversation. On est donc allés se poser sur la plage, à la bieng, pour profiter un peu du soleil qui s’était ENFIN décidé à ramener sa gueule. Ça m’a permis de constater que les chercheurs d’or comme dans Picsou Mag ça existait dans la vraie vie :
Sauf que bon, moi il m’a suffi de faire trois pas sur la plage pour trouver une bague dans le sable, alors il peut aller se rhabiller et se remettre à jouer au Loto parce que Jack est dans la place.
Comme ce petit bâtard de vent a commencé à nous saouler un peu, on est allés se poser au Carlton (NORMAL) pour se faire des petits shots de vodka (NOR-MAL). Au passage : les mecs, big up, vous avez réchauffé ma soirée. D’ailleurs, ces deux héros ont également des projets vachement cool : une application mobile qui va nous permettre de jouer à Gossip Girl ou à Basile détective privé, et un tour du monde en stop prévu pour août 2012. Allez leur faire des bisous.
Le bateau Arte aka l’antichambre de l’Enfer
C’est en titubant un peu que je les ai quittés pour rejoindre David « IMtheRookie » Vodkaster qui a eu l’immense amabilité de m’incruster à la soirée Arte – sur le bateau Arte donc. Ce qui m’a permis de chanter ceci mentalement :
Sur place, j’ai retrouvé Boulet et son amie photographe Chloé, et surtout mon meilleur pote de la semaine : le CHAMPAGNE GRATOS. Et alors là, laissez-moi vous dire que c’était n’importe quoi, mes pensées étaient cryptées comme Canal+ à la belle époque, et j’ai eu beaucoup de mal à tenir debout (même si apparemment ça s’est pas trop vu parce que je suis un maître de l’esbrouffe) (j’ai dit esbrouffe, j’ai gagné ma journée).
Souvenir de la honte que je partage avec vous parce que je vous fais confiance : il n’y avait qu’une chiotte pour tout le bateau, hommes et femmes confondus. Il y avait une file bien trop grande pour ma santé mentale. J’étais avec une jeune femme que je ne nommerais pas pour que nos deux noms ne soient jamais associés à ce souvenir. Il y avait des chiottes et un bidet. On était pressée. Alors on a pissé côte à côte, en sifflotant et en tentant de ne pas se regarder dans les yeux ou dans le slip.
Et forcément, en rentrant, j’ai pu constater que si je suis relativement capable de garder ma dignité en face à face, dès que je me confronte à un clavier ça devient le gros bordel.
Aujourd’hui j’ai donc assez mal dans la région de ma figure, mais je ne regrette rien.
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