Publié le 15 septembre 2019
48 jours.
C’est le temps qu’a duré mon dernier cycle menstruel, alors qu’il dure d’ordinaire entre 30 et 35 jours. J’avais donc 2 semaines de retard de règles.
Et ça a été les 2 semaines les plus longues de ma vie, à m’imaginer un bébé sous le bras 12 fois par jour, et à faire des estimations catastrophes pour vérifier que j’étais encore dans le délai légal d’avortement (12 semaines de grossesse, soit 14 semaines après la date du premier jour des dernières règles).
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Selon le Dr Laura Berlingo, il faut différencier 2 choses : le simple retard de règles de quelques jours ou semaines, et ce qu’on appelle une aménorrhée secondaire, c’est à dire une absence de règles de plus de 3 mois.
Les causes d’un retard de règles peuvent être multiples :
- Changement de contraception, arrêt d’une pilule
- Stress, voyage, fatigue intense, activité physique inhabituelle, choc émotionnel
- Prise ou perte de poids importante
- Ovulation plus tardive que d’habitude ou pas d’ovulation (sans raison particulière)
En cas d’aménorrhée secondaire il faut consulter un médecin pour faire un bilan clinique et biologique. Il est possible que ce soit sans gravité, mais il est aussi possible que ça révèle une maladie sous-jacente.
Règles, je vous aime
J’ai VRAIMENT CRU que j’étais enceinte. J’y ai tellement cru que j’ai repoussé au maximum le moment de faire un test de grossesse, et que j’ai fini par en faire deux, dont les résultats négatifs ne m’ont même pas convaincue.
Mais un beau matin, j’ai enfin senti mon utérus se contracter douloureusement, et la goutte de sang tant attendue tacher ma culotte blanche Petit Bateau.
C’est en écrivant la nouvelle à mon mec, avec tant de joie et de soulagement dans le cœur, que je me suis rendu compte à quel point j’aimais avoir mes règles.
Et pas seulement quand j’ai peur d’être enceinte.
Pourtant mes règles et moi avons traversé des années douloureuses, entre une suspicion d’endométriose et un changement de moyen de contraception qui n’était pas adapté à mon corps…
Mais malgré tout ça, et même si la semaine qui précède leur arrivée est un véritable calvaire de syndrome pré-menstruel, leur arrivée est TOUJOURS un soulagement, malgré la douleur.
Pourquoi j’aime avoir mes règles
Puisque les règles ont une réputation de torture psychologique et physique handicapante au possible, je trouvais important d’acter qu’il y a au moins une meuf sur cette Terre qui aime ses règles d’amour.
J’aime avoir mes règles… parce que ça veut dire que je ne suis pas enceinte
JE NE SUIS PAS ENCEINTE, tout va bien !
Bon, tout le monde a saisi, sujet suivant.
J’aime avoir mes règles… parce que j’ai les seins gonflés
Tout est dit, je crois. L’une des raisons (futile) pour laquelle j’aime avoir mes règles, c’est parce que mes seins sont ronds, pointés, et gonflés comme jamais.
Ils sont dodus et rebondis, je les trouve tellement plus mignons que le reste du mois !
C’est à ce moment-là que je trouve ma poitrine la plus nude friendly, parce que si tu avais raté cet épisode, oui, envoyer des nudes est ma passion.
J’aime avoir mes règles… parce que ça me permet de ralentir
Passons aux choses sérieuses.
Quand j’ai mes règles, c’est comme si tout à coup le métronome de ma vie avait ralenti de deux vitesses. Je suis LENTE.
Je marche plus lentement, je parle plus lentement (et en cherchant mes mots), je vis globalement plus lentement, et j’en profite pour ralentir mon rythme de vie consciemment.
Je ressens le besoin de me recroqueviller sur moi-même et de m’enrouler dans un plaid, j’ai envie de douceur et de chaleur (en plus de beaucoup de gras et de sucre).
Moi qui suis assez speed, avec le cerveau encombré par mille pensées, et un rendez-vous chaque soir de la semaine après le boulot… Quand j’ai mes règles je me permets de dire STOP.
Je favorise les activités Netflix, couette, bouillote et dégustation de fromage aux verres dans des bars et aux repas chez les copains, et ça me fait du bien.
J’aime cet état physique et psychologique où je me sens posée, en pleine conscience de mon corps.
Cette phase où j’ai envie de prendre soin de moi, de m’écouter, de prendre des bains moussant à la lumière de bougies et de me badigeonner de crème hydratante.
Il m’arrive évidemment de m’adonner aux mêmes activités en dehors de mes règles, mais quand elles sont là, c’est comme si mon corps m’invitait chaleureusement à me ménager et à m’écouter, et je raffole de cette sensation.
J’aime avoir mes règles… parce que je me sens plus concentrée
Si en période d’ovulation mon corps jouit d’une pêche ultime qui a des goûts de renaissance, mon cerveau de son côté a du mal à se concentrer plus de 2 minutes 30.
C’est la phase de mon cycle ou j’ai mille idées, mais où j’arrive peu à me canaliser pour être productive. J’ai envie de faire plein de choses tout le temps, mais au final je ne suis pas très efficace.
L’ovulation c’est la période du cycle menstruel où l’ovaire expulse l’ovocyte (ovule) pour qu’il soit (ou non) fécondé par un spermatozoïde.
Pour un cycle de 28 jours, l’ovulation arrive en moyenne autour du 14e jour (le premier jour du cycle étant le premier jour de règles). La durée de vie de l’ovule après son expulsion est de 12 à 24 heures.
Attention : ces chiffres sont une moyenne. Chaque femme est différente et a un cycle différent. Par conséquent chaque femme n’ovule pas au 14e jour de son cycle.
Quand j’ai mes règles, au contraire, même si mon corps est mobilisé dans mon bas-ventre pour assurer l’évacuation de ma muqueuse utérine, je m’agite moins, mais je produis plus.
Malgré mon rythme ralenti, j’arrive mieux à prendre des décisions, et à avancer en profondeur dans mon travail. Et en prendre conscience m’a permis d’en profiter !
J’aime avoir mes règles… parce que le sexe est bon
Je ne sais pas toi, mais ma libido a deux phases quand mes règles arrivent :
- Une phase de 1 ou 2 jours pendant laquelle ma douleur et mon flux abondant me font oublier le sexe
- Et une phase où j’ai envie de niquer à toute heure de la journée.
Même pendant cette première phase douloureuse, le sexe est bon.
En tant que femme hétérosexuelle, l’idée d’une pénétration vaginale me rebute pas mal pendant les premiers jours. Mon ventre est gonflé comme si j’étais enceinte de 3 mois, et je sens mon col de l’utérus rigide et sensible.
La douleur est forte voire très forte selon les mois, et c’est justement le moment où un cunnilingus est SI salvateur.
La stimulation du clitoris et le potentiel orgasme soulagent beaucoup de mes maux, y compris les maux de tête et d’utérus.
Avec une douche, un tampon (ficelle rentrée dans le vagin si besoin), ou une coupe menstruelle, aucun souci d’hygiène et de sang qui coule !
Lors de la deuxième phase, une fois que ma douleur et mon flux se sont calmés, et que l’excitation est remontée, c’est pour moi comme du sexe sans règles, mais en mieux.
J’ai l’impression d’être plus excitée, plus sensible, et plus lubrifiée (no shit). Et c’est juste le pied !
Mes draps sont moins ravis que moi, mais j’ai pris l’habitude de mettre une grande serviette dont je me fiche sous mes fesses ou celles de mon amant, et tout se passe très bien !
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Mes règles et moi, une histoire avec des hauts et des bas
Bien sûr, il serait hypocrite de ma part de dire que la période de mes règles est le MEILLEUR moment du mois, ou que je l’ai toujours adorée.
Quand j’ai eu mes règles à 14 ans, je les voyais comme une plaie, un boulet que j’allais désormais me traîner toute ma vie jusqu’à la ménopause.
C’est devenu une réelle angoisse : je tachais mes vêtements en permanence parce que mon flux était trop important pour les serviettes hygiéniques et que j’avais peur de mettre un tampon, et je me sentais obligée de me cacher et de n’en parler qu’en code crypté.
Mes règles, je les ai détestées pendant de nombreuses années, elles ont changé et évolué au fil du temps et de mes changements de contraception…
Et depuis seulement 3 ans, j’ai appris à les aimer, et à changer mon regard sur elles.
Plutôt que de les voir comme une contrainte et quelque chose que je subis, j’ai décidé d’y voir le positif, d’y voir un moyen de me connecter à mon corps, de prendre le temps de ressentir toutes les étapes de mon cycle…
Et je suis très contente de pouvoir aujourd’hui écrire cet article !
Bien sûr, tous ces ressentis sont très personnels, et j’ai de la chance d’avoir des règles assez « faciles » à vivre. Alors dis-moi : toi, c’est quoi ton rapport à ton cycle et tes règles ?
À lire aussi : Les règles, c’est sale ? Comment bien répondre aux rageux
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Les Commentaires
Je peux plus prendre la pilule car elle est fortement déconseillée en cas de lupus, les mécanismes sont pas connus totalement mais c'est un facteur de risques importants. Après j'ai potentiellement une endométriose (il faut que je consulte) qui expliquerait la douleur si forte. Sinon je vois pas d'où ça peut venir. Je n'ai pas droit aussi à l'ibuprofène qui en cas de lupus peut provoquer une méningite (ouais elle est top cette maladie hein ). Bon du coup je suis sous codéine au quotidien mais ça marche pas hyper bien sur les douleurs de règles. Du coup je tente le spasfon même si j'ai lu récemment un article de Martin Winckler d'une étude qui dit que le spasfon pour les règles ne fonctionnent pas (effet placébo à priori) mais de mon expérience ça atténue quand même.
Ha et dans les effets secondaires j'ai super faim et envie de sucre pendant une semaine (mais l'avantage c'est que dans cette période, je peux manger nawak, je prends pas de poids). Et j'ai généralement deux énormes spots (toujours les mêmes) sur le menton, trois points blancs dans un qui sortent. La petite grappe de boutons, on aime (au pire esthétiquement je m'en fiche car avec mon lupus, avant les medocs, j'avais de l'acné à la enjoyphoenix sur les joues dit acné lupique qui est partie avec mes traitements, donc deux boutons c'est rien à côté et si je dois sortir, ça se camoufle très bien. Par contre ils sont gros, enflés et surtout douloureux).
J'ai aussi les seins qui gonflent beaucoup et qui sont supers douloureux, je dois porter pendant cette période une brassière alors que je suis free soutifs en général. Et j'ai du mal à dormir sur le ventre, ma position favorite pour dodo. La brassière atténue un peu quand même les douleurs.
Du coup ma meilleure amie c'est la bouillotte, le chaud aide aussi beaucoup pour les contractions des règles.
Oui c'est un poste de plaintes , mais là tout de suite j'en ai marre des règles