Adaptée du comics éponyme signé Chris Roberson et Mike Allred, la série iZombie n’est pas vraiment une nouveauté puisque sa deuxième saison est sur le point de s’achever. Et pourtant, j’avais beau savoir que c’était là le nouveau bébé de Rob Thomas, le créateur de Veronica Mars, et que Veronica Mars fait partie de mes héroïnes fétiches à la vie à la mort… J’ai mis des mois avant de lancer le premier épisode.
Bon et puis bonjour l’abus de Photoshop aussi
Tout à fait, je serai très honnête avec toi, cher lectorat : la première fois que j’ai entendu parler de iZombie, je n’étais pas particulièrement convaincue. La faute à une petite dose de kitsch peut-être, dont je n’avais pas aperçu le côté assumé. Ou alors parce que je n’aime pas les zombies (c’est dégueulasse, ça laisse traîner ses tripes partout).
À lire aussi : Trois créatures légendaires qui méritent d’être aussi connues que les zombies
Mais tu te doutes bien que si je commence ainsi, c’est parce que j’ai fini par me rendre compte de mon erreur ! J’en suis même à estimer que l’on ne parle pas assez de cette série sympathique, dont le pitch n’est simpliste qu’en apparence.
iZombie, une série qui surfe sur la mode zombie (avec beaucoup de second degré)
Il faut dire qu’on démarre tout de suite avec une intrigue à base de zombies classique : Olivia Moore, Liv pour les intimes, est une jeune étudiante en médecine promise à une formidable carrière de chirurgienne. Jusqu’au jour où elle se rend à une soirée qui se termine sur une courte invasion de zombies (sortis d’on ne sait où), et au cours de laquelle elle se fait griffer par l’un d’eux.
Bien sûr, le lendemain, elle revient littéralement de la mort et se retrouve à devoir manger des cerveaux pour garder un semblant de contenance humaine.
Et c’est là que l’histoire prend une tournure beaucoup plus intéressante, décidant de jouer avec les archétypes du zombie pour l’adapter à notre société moderne ! En effet, les zombies sont parmi nous — preuve en est la petite invasion surprise — mais ils ne ressemblent pas à ces machins tout pourris qui se désagrègent en marchant à deux à l’heure. Enfin… tant qu’ils parviennent à se recharger en matière grise. Sinon, là, ça dégénère méchant.
iZombie, ou la preuve qu’on peut manger des cerveaux et avoir des airs de Bambi
Liv, elle, a trouvé comment s’adapter tant bien que mal à sa nouvelle vie, en perdant beaucoup de l’ancienne. Elle a abandonné ses aspirations de chirurgienne pour travailler comme médecin légiste dans une morgue, ce qui lui permet un accès facile et propre à des cerveaux sans avoir à tuer qui que ce soit (puisque les gens sont déjà morts, suivez un peu).
À lire aussi : Pourquoi aime-t-on les zombies ?
Incomprise par sa famille et ses ami•e•s qui lui trouvent le teint très pâle, séparée de son fiancé de peur de lui faire du mal, incapable de trouver des raisons de continuer… Liv aurait pu « vivre » la situation encore plus mal si d’autres éléments ne rentraient pas en jeu dès le pilote. D’une, son nouveau patron et ami, Ravi, découvre son secret en un temps record et, au lieu de partir en hurlant, décide de l’aider à trouver un remède à sa condition en faisant des blagues de pet (en substance).
« C’est l’histoire d’un pingouin qui respirait par le cul… »
Et de deux, elle découvre qu’en mangeant le cerveau d’un défunt, elle acquiert par la même occasion un peu de la personnalité et des souvenirs de ce dernier. De fil en aiguille,
ses « visions » vont lui permettre d’aider le lieutenant détective Clive Babineaux dans ses enquêtes… Et de redonner étrangement un sens à sa non-vie.
« Les zombies sont parmi nous » : pourquoi ça fonctionne
On est d’accord, on part sur une intrigue un peu bancale par endroits. Par exemple, si Liv récupère des souvenirs d’une personne qui a été assassinée en mangeant son cerveau, pourquoi elle n’a que des « morceaux choisis » de visions qui lui permettent de déduire l’identité du meurtrier au cours d’une enquête… Et pas directement la vision de ce dernier en pleine action ? (En admettant que la victime l’ait vu avant de mourir.)
Et est-ce que ce policier pragmatique n’accepte pas un peu rapidement l’explication selon laquelle madame est un genre de medium ? Peut-il vraiment l’emmener partout avec lui, des scènes de crime aux interrogations ? Bon, et il a un lien de parenté avec Hank Schrader de Breaking Bad pour ne pas capter que c’est un zombie ou quoi ?? (Team j’ai du caca dans les yeux.)
Coucou, la dame à côté de toi mange de la matière grise
Autant de questions qui me traversent l’esprit de temps en temps lorsque je regarde un nouvel épisode de cette série, mais qui ne sont finalement que des détails. iZombie s’en fout un peu d’être réaliste à 100%. C’est une série avec des zombies, bon sang. Des zombies ! On a poussé tellement loin le côté décalé que les plats à base de cerveaux sont presque appétissants.
À lire aussi : Le tuto Maquillage Zombie facile à réaliser pour Halloween
Alors, oui, iZombie surfe allègrement sur le côté kitsch du mythe du zombie. Si vous aviez aimé Veronica Mars, vous identifierez très vite le style de Rob Thomas : l’héroïne indépendante qui n’en fait qu’à sa tête, ses monologues contemplatifs, l’art de jongler entre situations ridicules et sujets graves… Les enquêtes policières sont certes moins convaincantes, mais la série compense largement par la diversité et la complexité de ses personnages.
Liv ayant mangé le cerveau d’une lycéenne et Clive ne comprenant toujours rien
En somme, il n’y a que Ravi (et son accent British) qui demeure un peu prévisible dans l’histoire : quoi qu’il arrive, vous aurez toujours envie de l’épouser. Mais il a clairement été créé pour ça.
Et entre les allées et venues tourmentées de l’ex de Liv, un grand méchant zombie intelligent qui veut monter un trafic clandestin de cerveaux, la coloc qui ne peut que remarquer les sauts de personnalité de son amie zombie, ou encore les troubles existentiels de cette dernière… Laissez-moi vous dire qu(iZombie n’est pas tout à fait une série de tout repos. Vous auriez tort de passer à côté.
À lire aussi : Fear The Walking Dead, épisode 1 : début balbutiant pour série prometteuse [sans spoilers]
Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.
Les Commentaires